Venise, la Sérénissime !
Entrelacement unique entre l’eau et la pierre, Venise (Venezia) prend ses racines aux Ve -VIe siècles, lorsque les Vénètes se réfugièrent dans la lagune pour échapper aux raids menés dans l’Adriatique par les Wisigoths, les Huns et les Lombards. En 726, les Vénitiens élurent leur premier doge. S’appuyant sur sa puissance navale et sa diplomatie, la “République sérénissime de Venise” domina bientôt le commerce autour de la Méditerranée, rien ne semblant freiner son expansion.
À la fin du XVe siècle, c’est pourtant sa grande rivale, Gênes, qui s’assura la mainmise sur les premiers échanges avec les Amériques. À mesure qu’elle perdait le contrôle des mers, Venise entreprit de séduire l’Europe avec son art alliant à des couleurs sensuelles une critique sociale voilée. À la fin du XVIe siècle, elle était connue aussi bien pour ses peintures que pour ses courtisanes.
Mais, à l’arrivée de Napoléon, en 1797, la population de la ville, réduite par la peste et les aléas de l’Histoire, n’excédait pas 100 000 habitants. Le traité de Campo-Formio mit fin à la République, désormais province de l’empire d’Autriche. Ce n’est qu’en rejoignant le royaume d’Italie en 1866 que la cité des Doges releva la tête.
Aujourd’hui, ses deux atouts majeurs – l’eau et le tourisme – sont devenus les deux plus grands défis auxquels elle doit faire face. En 1966, à la suite d’inondations historiques, le projet MoSE (Module expérimental électromécanique) a vu le jour. Il vise à mettre fin au phénomène d’aqua alta en créant un système de barrières mobiles pour fermer les trois embouchures de la lagune en cas d’élévation dangereuse du niveau de la mer. Lancé en 1987, il est enfin opérationnel depuis 2021. Reste qu’il n’y a pas que les eaux qui menacent de submerger Venise. Depuis plusieurs décennies, la marée des touristes chasse les habitants du centre historique.
Alors éloignez-vous de la place Saint-Marc et du pont du Rialto, et enfoncez-vous dans le lacis de ruelles et de placettes qui couvre ses 118 îles. Prenez le temps d’admirer ses palais et ses églises tapissées d’œuvres d’art, et faites une halte dans un bacaro pour déguster des cicheti (amuse-bouche) avec un verre de vin : c’est un tout autre visage de la ville qui s’offrira alors à vous.
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À l'approche de la basilique Saint-Marc, un bourdonnement se dégage de la foule. Touristes, étudiants en art ou nonnes, tous se laissent bientôt happer par l'atmosphère si particulière de la cité des Doges.
Venise est un théâtre aux multiples décors : I Frari, les Gallerie dell'Accademia, la Scuola Grande di San Rocco ou encore La Fenice… Après avoir fait le tour de ces splendeurs, passez dans les coulisses et découvrez, à l'arrière du décor, un dédale de sottoporteghi (passages). C'est dans les calli (rues), en retrait des axes principaux de San Marco, que se joue le véritable spectacle de Venise: artisans s'activant dans leurs studios, cuisiniers préparant de succulents cicheti (tapas vénitiennes), musiciens se rendant à leurs répétitions de musique de chambre… Les rues résonnent des bruits étouffés de voisins se faisant la bise ou du trottinement de petits chiens.
Les Vénitiens ont peint des chefs-d'œuvre, imaginé de nouveaux styles architecturaux et musicaux. La montée des eaux est une chose, mais les vagues de touristes constituent un nouveau fléau. Chaque année, des millions de visiteurs débarquent pour «faire» Venise en trois heures. S'ils demandaient tous le chemin pour la place Saint-Marc, chaque Vénitien serait interpellé 333 fois par an !