Venise

Venise : culture et traditions

Langue

Si le vénitien reste plus ou moins parlé et compris, à des degrés divers, par la population de Venise, ce dialecte doté d'un vocabulaire et d'un accent propres est maintenant peu usité. Vous entendrez plutôt l'italien dans les rues de la cité des Doges.

Les mots et expressions suivants pourront vous être utiles:

Bonjour : Buongiorno
Au revoir : Arrivederci
Salut : Ciao
Oui : Sì
Non : No
S'il vous plaît : Per favore
Merci (beaucoup) : Grazie (mille)
Excusez-moi : Mi scusi
Parlez-vous français ? : Parla francese ?
Quand ? : Quando ?
Où ? : Dove ?
Je voudrais aller à... : Voglio andare a...
Hôtel/pension : Albergo/pensione
Restaurant : Ristorante
Petit-déjeuner : Prima colazione
Déjeuner : Pranzo
Dîner : Cena
Combien ça coûte ? : Quanto costa ?
Office du tourisme : Ufficio di turismo
Avion : Aereo
Bus : Autobus

La cuisine vénitienne

Pour apprécier la cuisine vénitienne, nul besoin d’un repas complet au restaurant, même s’il ne faut pas s’en priver pour autant. Faites comme les Vénitiens, qui préfèrent cichetare, c’est-à-dire aller d’un bistrot à l’autre pour y grignoter divers petits en-cas (cicheti) traditionnels, accompagnés d’un verre de bon vin.

Les meilleures spécialités de Venise

Le risi e bisi (risotto aux petits pois), le foie de veau à la vénitienne, les sardines in saor (à l’aigre-doux et frites) ou les seiches à l’encre sont désormais célèbres dans toute l’Italie. En dehors de ces plats, mélanges de saveurs méditerranéennes, orientales et d’Europe centrale, il existe des recettes populaires plus méconnues, telles que les moeche (crabes en mue, dont on mange même les pinces et les pattes), les bovoleti (petits escargots dégustés en été), les bigoli in salsa (gros spaghettis en sauce aux anchois) ou la zuppa di trippa, une soupe de tripes encore servie dans quelques restaurants du Rialto, notamment à l'Osteria Al Diavolo e l’Acquasanta.

Le tramesìn

Venise et sa voisine Mestre se disputent la paternité du tramezzino. Quoi qu’il en soit, le tramesìn, comme on l’appelle dans la lagune, diffère de son homologue de Turin, ville d’origine de ce petit sandwich triangulaire au pain de mie. Pour être authentique, il doit en effet être écrasé aux angles et présenter un renflement central de 5 ou 6 cm d’épaisseur. Les classiques sont garnis d’œuf et de thon ou de jambon, mais il existe quantité de versions, des 100% végétales aux combinaisons plus audacieuses (saucisson et morue, par exemple).Certains établissements, comme le Ai Nomboli, ont fait du tramezzino créatif leur marque de fabrique.

Cicheto ou stuzzichino ?

Les cicheti (du latin ciccum, “peu de chose”) sont des sortes de tapas destinées à combler les petits creux en accompagnement d’un verre de vin. Toutefois, tout en-cas (stuzzichino en italien) ne peut prétendre à cette appellation : à Venise, une multitude d’établissements servant de prétendus cicheti proposent en réalité de simples canapés recouverts de n’importe quoi, au lieu de spécialités ancrées dans la tradition culinaire vénitienne.

Les pâtisseries à Venise

Deux pastine classiques : le puncetto, à l’alcool et au chocolat, et la pastina di riso, à la farine de riz pour le petit-déjeuner. Pendant le carnaval, on trouve des fritole dans toutes les pâtisseries. Ces beignets aux raisins secs et à la grappa sont sans garniture “à la vénitienne”, ou fourrés de crème. Viennent ensuite les galani, des merveilles au zeste de citron et au vin blanc, et plus rarement les mammalucchi, de petites crèmes frites. Les biscuits les plus célèbres sont les buranelli, sans oublier les zaleti à la farine de maïs, les pevarini au chocolat et au poivre ou les délicats baicoli.

Le café, une tradition ancestrale à Venise

Grâce à ses relations avec l’Empire ottoman, Venise introduisit le café en Europe et fut la première à en consommer. Si l’espresso a depuis longtemps détrôné le café à la turque, les Vénitiens sont toujours de grands amateurs de caffè.

Gianfrancesco Morosini, ambassadeur de Venise à Constantinople, évoquait dès 1585, cette habitude de consommer la “boisson nigra” à la turque. Cent ans plus tard, le café était consommé à Venise, probablement à la façon dont les Ottomans le préparaient. En 1720, le premier café, Alla Venezia Trionfante de Floriano Francesconi, ouvrit ses portes à Venise, sur la place Saint-Marc. Il est entré dans l’histoire sous le nom de son propriétaire : Florian.

La religion à Venise

Catholique comme le reste de l'Italie, Venise n'a cependant jamais été très portée sur la religion. Divers désaccords avec le pape ont notamment émaillé l'histoire de la République. Si Venise a parfois fait preuve de tolérance religieuse au cours de son histoire (les cultes arménien et orthodoxe grec y étaient par exemple les bienvenus), la ville s'est plus lugubrement illustrée en créant le premier ghetto juif. En 1516, l'ensemble de la population juive de Venise fut en effet obligée de résider dans le quartier de Ghetto Nuovo (le mot ghetto vient du nom de ce quartier, qui signifie "la nouvelle fonderie", car il hébergeait des fonderies). Les juifs de Venise n'étaient cependant pas persécutés et restaient libres de pratiquer leur religion.

Les arts à Venise

Décrire en quelques mots les trésors artistiques de Venise relève de la gageure. Les Vénitiens de l’âge d'or de la cité des Doges accordèrent notamment une large place aux arts. Venise commença à attirer les artistes dans la première moitié du XVe siècle. Paolo Veneziano (vers 1300-1362), le premier grand nom de la peinture vénitienne, resta largement prisonnier des canons byzantins alors dominants à Venise. Jacopo Bellini (vers 1396-vers 1470) et surtout ses fils Giovanni (1432-1516) et Gentile (1429-1507) s’affranchirent quant à eux du style gothique et adoptèrent celui de la Renaissance. Le Cinquecento (XVIe siècle) reste le siècle des grands maîtres : Vittore Carpaccio (1460-1526), Titien (vers 1490-1576), le Tintoret (1518-1594) et Véronèse (1528-1588). Désormais, la création artistique vient surtout de l’extérieur, avec pour points forts la Biennale internationale d’art contemporain et La Mostra, qui demeure l’un des grands rendez-vous internationaux du 7e art

Venise perpétue la tradition du carnaval (carnevale) depuis le XVe siècle. Cette manifestation, qui se déroule chaque année pendant les dix jours précédant le Mercredi des Cendres, a suivi l'évolution de la ville: elle fut fastueuse lors des grandes heures de la Sérénissime, licencieuse au XVIIIe siècle (on raconte que le carnaval durait alors deux mois au cours desquels la ville se livrait à la plus parfaite débauche) et censurée sous Mussolini, qui interdit le port des masques en public. En 1979, le carnaval put renaître et prendre sa forme actuelle. 

Les œuvres de Tintoret 

Les coups de pinceau du Tintoret illuminent de l'intérieur les scènes les plus classiques plus sûrement qu'un éclair. Si ses sujets lui étaient imposés par ses commanditaires (scènes bibliques, allégories mythiques, apologie de la grandeur de Venise…), le peintre les personnalisait par un éclairage particulier, des fonds orageux et des perspectives vertigineuses.

La découverte de l'œuvre du Tintoret commence dans son atelier (Bottega del Tintoretto). Elle se poursuit dans son église paroissiale, la Chiesa della Madonna dell'Orto, dont l'édifice en brique offre un cadre serein à son Jugement dernier (1546). En authentique Vénitien, le Tintoret représente la scène comme une marée turquoise que les âmes en peine cherchent vainement à retenir, figurant une sorte de version humaine et prémonitoire du projet MOSE. L'image singulière de cet ange plongeant pour arracher une ultime victime a été reprise par le Tintoret à l'étage de la Scuola Grande di San Rocco, où il passa 23 années à célébrer le saint patron des pestiférés. Ses scènes bibliques ressemblent ici à une bande dessinée dont le fond s'assombrit pour illustrer le cataclysme des derniers jours du Christ et la peste noire, et où l'obscurité est déchirée par des éclairs aveuglants symbolisant l'espoir.

L'art de Titien à Venise

La moindre petite ruelle dissimule un chef-d'œuvre du maître incontesté de la peinture vénitienne. Son œuvre d'une grande intensité dramatique connut beaucoup de succès de son vivant et influença des générations de peintres. Le retable de Saint Marc entouré de saint Côme, saint Damien, saint Roch et saint Sébastien (1510), dans l'église Santa Maria della Salute, montre un Titien mesuré et méthodique, dont la souplesse du pinceau et le rouge vermillon insufflent à cette scène classique un dynamisme indéniable. La vision des corps contorsionnés du Jugement dernier de Michel-Ange va bouleverser Titien, qui laisse alors s'exprimer toute la violence de son génie. Cela est très perceptible dans la Pietà (1576), œuvre pour laquelle il appliqua la peinture à mains nues.

L'Assomption de la Vierge, dans l'église I Frari se distingue comme le chef-d'œuvre absolu de Titien. L'artiste représente la Vierge s'élevant au-dessus des mortels, soutenue par des anges. Sa robe rouge illumine le retable et rayonne dans toute la nef. Son poignet pâle, dénudé par un glissement de la manche, troublait apparemment les prêtres au point de les distraire de leurs prières…

La musique baroque

À son époque, le baroque vénitien défiait ouvertement les édits de Rome qui décidaient des instruments autorisés à accompagner les sermons et des rythmes et mélodies dignes d'élever les esprits. Les Vénitiens continuèrent à jouer des instruments à cordes dans les églises, à reprendre les chansons paillardes de l'opera buffa (opéra-comique) et à composer des morceaux évoquant tout le champ des émotions. Aujourd'hui, le baroque est souvent rabaissé au rang de musique d'ambiance pour cérémonie de mariage, mais des ensembles de baroque ancien, comme le Venice Baroque Opera, respecté dans le monde entier, interprètent sur des instruments originaux du XVIIIe siècle des morceaux de cette époque et prouvent que le genre n'a rien perdu de sa modernité.

Le plus célèbre compositeur vénitien, Vivaldi, est surtout connu pour ses Quatre Saisons, évocatrices des ascenseurs d'hôtel et des sonneries de téléphones portables. Les Interpreti Veneziani vous convaincront cependant de la splendeur de cette œuvre magistrale, entre orages d'été et pluies de printemps. Tomaso Albinoni est un autre grand compositeur de l'époque baroque, souvent au programme des concerts vénitiens.

Choisissez soigneusement la salle: les concerts baroques donnés dans l'intimité de la Casa di Goldoni, à la Ca' Rezzonico ou encore à l'Ospedaletto vous transporteront instantanément au XVIIIe siècle.

Les souvenirs à ramener de Venise

Des souvenirs en verre

Des vases aux figurines d’animaux, Murano produit un large éventail de jolis articles de taille réduite. On peut aussi opter pour des murrine, fragments de baguettes de verre multicolores à section florale, qui servent notamment à réaliser les classiques presse-papiers millefiori, ou des conterie, perles avec lesquelles sont confectionnés bijoux et fleurs. Sans oublier les créations a lume (verre filé au chalumeau), souvent fabriquées dans les ateliers attenant aux boutiques.

Un conseil : Fiez-vous non pas aux étiquettes “Made in Italy” ou “Made in Venice”, mais seulement à la marque déposée “Vetro artistico di Murano” (logo violet sur fond blanc).

Les masques vénitiens

Il y a ceux de la commedia dell’arte, ceux du carnaval et l’emblématique baùta, avec son fameux “bec”. Il était porté toute l’année par les personnes désireuses de conserver l’anonymat. Couvrant le visage, sauf le menton, il altérait la voix et permettait de boire et de manger sans se dévoiler.

Cahiers et carnets

Que vous adoriez prendre des notes, faire des croquis, envisagiez d’écrire vos mémoires ou que vous recherchiez un agenda original, vous trouverez votre bonheur à Venise ! Les relieurs artisanaux ne manquent pas. Faites un tour chez Paolo Olbi  ou à Il Pavone.

La dentelle

La Via Galuppi, sur l'île de Burano, regroupe une multitude de magasins, mais presque tous les articles en vitrine sont importés et fabriqués à la machine. Dalla Olga  et Dalla Lidia Merletti d’Arte restent des valeurs sûres.

Les chaussons vénitiens

Originaires du Frioul mais popularisées par les Vénitiens, les pantoufles Furlane se portent partout, à la maison, dans la rue, à la plage, en bateau… Rendez-vous chez Gianni Dittura ou, pour des modèles plus chics, chez PiedaTerre.

Voir aussi

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