Une semaine de rêve à Fakarava
Classé réserve de biosphère par l’Unesco, Fakarava est considéré comme l’un des 5 plus beaux spots de plongée au monde. Également paradis du snorkeling, ce sublime atoll situé dans l’archipel des Tuamotu, en Polynésie française, ne vous réserve pas que des fonds marins d’une richesse sidérante : ses îlots (ou motus) aux plages paradisiaques, la gentillesse de ses habitants, et l’authenticité de leur mode de vie vous chavireront le cœur.
Si vous avez toujours fantasmé sur les atolls polynésiens, c’est avec celui-ci qu’il faut commencer. Désormais aussi connu que son voisin Rangiroa, autre spot de plongée incontournable du Pacifique, Fakarava est facilement accessible en avion depuis Tahiti, située 450 km au sud-ouest. On écarquille grands les yeux en survolant son lagon turquoise, long de 60 km et large de 21 km – ce qui en fait le deuxième plus grand de Polynésie française.
L’accès maritime se fait par deux passes incroyablement poissonneuses qui taillent dans le récif corallien : la Passe Garuae au nord, immense, et Tetamanu au sud. C’est là, dans ces profonds canyons sous-marins où la vie foisonne au-delà de l’imaginable, que vous ferez à coup sûr les plongées les plus mémorables de votre vie.
Une multitude de plaisirs attendent également les non-plongeurs : farniente sur la plage et snorkeling à couper le souffle, excursions en bateau vers des motus vierges de toute implantation humaine, balades en vélo dans les cocoteraies, découverte de l’artisanat et de la gastronomie locale… Pour profiter pleinement des tous les attraits de Fakarava, comptez 8 jours. Le sud de l’atoll, sauvage et très isolé, est uniquement accessible par bateau (environ 1h30) ; si vous souhaitez plonger dans les deux passes, commencez votre séjour à Fakarava Nord, et terminez-le à Fakarava Sud, véritable sanctuaire naturel à la biodiversité renversante.
Dans les deux parties de l’île, prenez le temps d’aller à la rencontre des 800 habitants, dont l’accueil ne pourra que vous toucher. La culture paumotu (c’est le nom des habitants de Fakarava) est passionnante, et leur rapport à la mer, qu’ils vénèrent et préservent, est une vraie leçon de développement durable. Entre les cours de cuisine (ah, le thon au lait de coco !) et les initiations à la fabrication des couronnes de fleurs, vous aurez l’occasion de nouer des liens forts avec cette population aussi hospitalière que fière.
Fakarava Nord
Le ton est donné dès votre atterrissage au charmant petit aérodrome de Fakarava (qui va être agrandi prochainement) : Corina vous accueille avec grand sourire et colliers de fleurs, avant de vous faire grimper dans un pick-up Land Cruiser digne des savanes africaines. Direction sa pension de famille Paparara, posée sur le lagon, au sud du village principal, qu’elle a ouverte il y a plus de 25 ans avec son mari Ato, pêcheur. Cette ancienne ferme perlière propose 8 bungalows (de 3 à 7 personnes) à l’architecture typique des Tuamotu : on y vit simplement, les pieds dans l’eau, à l’ombre des cocotiers, dans un décor d’une sérénité absolue. Regarder le flamboyant coucher de soleil ou les sidérants cieux étoilés assis sur le ponton vous font instantanément oublier votre long voyage en avion.
Les délicieux et copieux repas concoctés par Corina se prennent dans le fare (maison) principal, mais on peut aussi déjeuner dans l’un des sympathiques restaurants alentours, comme Kori Kori Lodge ou le Snack du requin dormeur (arrivez tôt pour prendre l’une des tables dans l’eau, autour desquelles tournent poissons et requins dormeurs pendant que vous sirotez votre eau de coco). Pour vous y rendre, louez un scooter, et profitez-en pour visiter Rotoava, où se concentrent les boutiques et les épiceries : vous trouverez de magnifiques paréos, colliers de coquillages et de perles, ou encore des chapeaux de pandanus tressés. Puis poussez jusqu’au remarquable phare de Topaka avant de rejoindre la très photogénique plage de PK9 (pour « borne kilométrique 9 »), sans doute la plus belle de l’île. Vous adorerez rouler sur cette route pittoresque bordée d’un côté par le lagon et les pensions de famille, de l’autre par le grondant Océan Pacifique : on se sent vraiment au bout du monde !
Si vous êtes venu ici pour la passe Nord, ne perdez plus une minute : Corina se chargera de vous booker vos plongées (deux par jour si vous le souhaitez) avec l’un des excellents clubs locaux. Les débutants peuvent réaliser leur baptême dans le lagon, tandis que les autres se rendent à Garuae en 25 minutes de bateau. Large d’un kilomètre six, elle abrite plusieurs espèces de requins, de raies, et d’énormes bancs de poissons (loches, mérous…) . Vous vous mettez à l’eau côté océan, puis vous laissez dériver avec le courant entrant au-dessus de jardins de corail. Sachez qu’il existe aussi d’autres spots accueillant les plongeurs les moins expérimentés.
Remis de vos émotions, vous pourrez passer des heures à paresser sur le sable d’un blanc immaculé, à vous balader en kayak, à vous baigner jusqu’à plus soif dans une eau translucide, masque et tuba vissés sur le visage, vous émerveillant des centaines d’espèces de poissons tropicaux qui peuplent ce décor somptueux : chirurgiens, balistes, papillons, anges, demoiselles… Ato organise des excursions sur son bateau (ou vous recommande à des prestataires de toute confiance s’il est déjà occupé) pour aller à la pêche ou au Lagon Bleu, un motu magnifique où vous pouvez passer la journée à nager au milieu des requins pointes noires dans une lagune et apprendre à faire du lait de coco.
Fakarava Sud
Après 4 jours enchanteurs chez Ato et Corina, vous embarquez vos valises sur le bateau-taxi qui vous emmène au sud de Fakarava. Vous longez un temps la bande de terre émergée de l’atoll recouvert de cocotiers à perte de vue, avant de mettre le cap sur le petit village de Tetamanu, anciennement capitale des Tuamotu (on peut d’ailleurs y voir la première église de l’archipel, construite en corail en 1874), et désormais capitale de la plongée parmi les requins gris, dont le nombre peut monter jusqu’à 700 dans l’ensemble de la passe ! Ce havre de paix est posé au bord de la passe Sud, plus étroite que la Nord, que vous irez explorer dès le lendemain, après avoir pris vos quartiers au Motu Aito Paradise Lodge & Diving, à un jet de bateau de là.
Coup de cœur pour cette pension de famille, l’une des plus anciennes de Fakarava : si vous voulez déconnecter totalement de l’agitation du monde, c’est ici qu’il faut venir jouer les Robinson. Tenue par la famille Salmon depuis les années 80, elle a récemment bénéficié d’un lifting des plus réussis sous la baguette d’Aroma, l’un des fils : celui-ci, connu dans le milieu du tatouage polynésien et de la musique, a su rendre tout leur éclat aux 9 bungalows traditionnels (solo, double, couple et famille, pour une capacité totale de 22 personnes en pension complète) aux murs de pandanus tressé et de kahaia, un arbre endémique. Les requins pointes noires nagent à vos pieds lors des repas pris en commun sur la grande table, et on se sent totalement dépaysés sur ce minuscule banc de terre coralienne, vivant en osmose avec la mer qui vous cerne de toutes parts, au rythme des marées qui règlent les horaires des plongées.
Car ici, il n’y a rien d’autre à faire que de passer des heures la tête ou les pieds dans l’eau. Et pour cause : la passe qui s’étire sous vos palmes, rendue célèbre par le documentaire « 700 requins dans la nuit » du photographe-plongeur-naturaliste Laurent Ballesta, sera le cadre de la plus incroyable plongée de votre existence. Greg, l’adorable moniteur de Motu Aito Paradise, la connaît comme sa poche, et c’est en toute sécurité que vous le suivez en petit groupe à -33m, grâce au Nitrox 36 % (un mélange d’air suroxygéné qui permet de rester plus longtemps en profondeur). Les sorties ont lieu au moment où le courant rentre dans la passe, car l’eau est plus claire et les requins sont plus facilement visibles. Vous vous arrêtez sur une colline de coraux servant d’observatoire pour contempler le mur de requins gris à 3-4 mètres de vous. Les plongeurs les plus aguerris traversent ensuite le mur… grand frisson garanti ! Ils se laissent ensuite dériver sans palmer jusqu’à 10-15 mn dans 5 mètres d’eau au-dessus de merveilleux jardins de corail.
Les non-plongeurs peuvent facilement voir le mur de requins depuis la surface en snorkeling, mais également une foule d’espèces de poissons, en se laissant dériver sur le bord du platier : énormes Napoléon, Empereur, raies aigles, cochers, perroquets, mérous, murènes, coffres… sans oublier les requins pointes blanches de lagon et de récif, et les requins citrons. On reste groupés pour être récupérés facilement par le bateau de plongée, qui nous protège des autres embarcations. Enfin, les accompagnants désireux de faire leur baptême de plongée se rendent aux Sables Roses tout proches : ces bancs de sable à la couleur saumon, qui contrastent avec le camaïeu de bleus du lagon et le vert intense des cocotiers, sont d’une beauté époustouflante. Dans ce site exceptionnel, Aroma vous apprend à pêcher votre dîner, tout en vous racontant son enfance typique de paumotu. Avant de rentrer au lodge, il fera un détour au motu Kiria pour y admirer les centaines d’oiseaux qui y nichent, et vous permettre un autre snorkeling d’exception.
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