Martina Franca, le bijou des Pouilles
Entre les ruelles étroites et les édifices baroques se cache toute la beauté de Martina Franca, plus grande ville de la vallée d’Itria (province de Tarente), à la fois dynamique et attachée à ses traditions anciennes. Fondée au Xe siècle par des réfugiés ayant fui l’invasion arabe de Tarente, Martina Franca ne commença à prospérer qu’au XIVe siècle, lorsque Philippe d’Anjou accorda des exonérations d’impôts appelées franchigie (franchises), qui donnèrent le nom de Franca. Elle fut ensuite le fief de la famille Caracciolo, de 1506 à 1827, à laquelle on doit sa transformation baroque et son air sophistiqué. Si vous y êtes le premier dimanche de juillet, lors de la fête patronale, vous profiterez des illuminations soulignant la belle architecture baroque du centre historique.
Que voir, que faire à Martina Franca ?
Les plus beaux monuments se concentrent sur le Ringo (U’ring en dialecte, Via Vittorio Emanuele de son nom officiel). Cette voie, qui marquait jadis la frontière entre les territoires de Monopoli et de Tarente, est aujourd’hui l’artère principale de la ville.
Palazzo Ducale
Voulu par la famille Caracciolo, cet édifice baroque, bâti à partir de 1668 sur les ruines d’un château du XIVe siècle, aurait dû être encore plus grandiose, mais seule une partie fut réalisée. Son porche en arc plein cintre, flanqué de deux demi-colonnes toscanes et surmonté de masques sculptés n’en impose pas moins. L’intérieur donne à voir un décor plus opulent encore, les appartements à l’étage étant ornés de fresques de Domenico Carella peintes entre 1771 et 1776.
Piazza XX Settembre
Antichambre du centre historique, cette grande place pavée est le lieu de rendez-vous des anciens qui, assis sur des bancs à l’ombre, jouent aux cartes ou discutent de foot et de politique. En venant du palais ducal, on y accède en passant sous la Porta di Santo Stefano (ou Arco di Sant’Antonio), de style baroque. Celle-ci porte au sommet une statue de saint Martin, dont l’intervention miraculeuse aurait sauvé la ville lors du siège des Cappelletti (1529), de terribles mercenaires balkaniques à la solde des Français. Des recherches récentes ont montré qu’il s’agissait en réalité des troupes du royaume de Naples, en guerre contre la couronne de France, que la défense farouche des habitants parvint à repousser.
Basilica di San Martino
Cette basilique remonte au XVIIIe siècle, période de grande prospérité pour Martina Franca. Au centre de sa façade richement décorée, remarquez la statue de saint Martin brandissant une épée pour partager son manteau avec un mendiant. À l’intérieur, notez, à l’extrémité du transept, le Christ à la colonne, sculpté en 1622 par Vespasiano Genuino, artiste de Gallipoli, bien que son réalisme soit typique des statues napolitaines.
Piazza Maria Immacolata
La plus belle place de Martina Franca forme un véritable écrin de monuments baroques. Son portique néoclassique abritait par le passé les étals du marché, c’est pourquoi on l’appelle aussi “I portici”. L’éclairage sophistiqué mis en place à certaines grandes occasions rehausse encore son attrait.
Chiesetta di San Nicola Montedoro
La taille modeste et la sobriété de cette église du XIVe siècle, l’une des plus anciennes de Martina, tranchent avec le baroque exubérant de la ville. Jetez un œil à la façade médiévale et au toit couvert de chiancarelle (dalles de calcaire). Les fresques à l’intérieur ont été plusieurs fois retouchées, surtout celle du centre.
Le quartier ancien de Lama
Depuis la Piazza Immacolata, suivez la Via Cavour, puis à gauche la Via Mercodante, et vous découvrirez, à hauteur de la Via Pietro Micca, de petites demeures blanches au toit pentu : ce sont les plus anciennes de la ville. Considéré aujourd’hui comme le quartier le plus pittoresque, Lama était jadis le plus pauvre : le terrain sur lequel il s’élève se trouve en aval de la cité ; il était donc inondable à la saison des pluies, ce qui rendait les conditions de salubrité très précaires.
Villaggio di Sant’Agostino
Cet ancien couvent du XVIIe siècle renferme de jolies stalles en bois dans le chœur de l’église et une petite pinacothèque qui conserve aussi la doyenne des cloches de la ville (1507). Surtout, son belvédère offre une vue panoramique sur la ville et la vallée d’Itria.
Comment aller à Martina Franca ?
Pour aller à Martina Franca, prenez un train ou un bus Ferrovie del Sud Est à Bari (train : 5,80 €, 1 heure 30, changement à Putignano ; bus : 5,10 €, 2 heures environ). Il y a aussi des trains pour Locorotondo (1,10 €, 15 min) et Alberobello (1,10 €, 20 min). Les bus de la compagnie Miccolis circulent entre la gare ferroviaire Ferrovie del Sud Est et le centre. La gare routière se trouve au sud-ouest de la ville, mais les bus s’arrêtent aussi parfois sur le Viale Europa.