La place de la cathédrale à Amalfi en Italie.

La côte Amalfitaine

Amalfi

© Fani Kurti - iStock

Guide d'Amalfi sur la côte Amalfitaine ! 

Difficile de croire qu’Amalfi, avec ses places ensoleillées et sa petite plage, fut jadis une superpuissance maritime avec plus de 70 000 habitants. Tout d’abord, cette jolie bourgade n’est pas grande et se traverse facilement à pied en 20 minutes. Elle possède peu de monuments historiques. L’explication est tragique : la majeure partie de la vieille ville et de ses habitants a simplement glissé dans la mer lors d’un séisme en 1343.

La ville évoque toutefois une forte dimension historique et culturelle, notamment grâce à son immense cathédrale de style byzantin et son petit musée du Papier, rappelant l’activité traditionnelle d’Amalfi. Alors que la ville compte aujourd’hui un peu plus de 5 000 habitants, ce nombre augmente considérablement en été.

Que faire à Amalfi ?

Se promener dans sa vieille ville

Le port animé d’Amalfi n’est qu’à quelques minutes à pied des principaux accès de la ville. Il suffit de passer sous les portes voûtées pour découvrir la Piazza Duomo avec ses cafés anciens et la fontaine de Sant’Andrea Apostolo du XVIIIe siècle. La place est dominée par l’impressionnante Cattedrale di Sant’Andrea, qui trône au sommet d’un escalier monumental de 62 marches. L’édifice date en partie du début du XIIIe siècle. L’étonnante façade rayée bicolore, plusieurs fois reconstruite, arbore un style arabo-normand.

À côté de la cathédrale, l’idyllique Chiostro del Paradiso (cloître du Paradis) de style mauresque fut construit en 1266 pour abriter les tombes des citoyens illustres d’Amalfi ; 120 colonnes en marbre supportent des arches élancées autour d’un jardin central. On discerne ici des vestiges de fresques de la même époque. Quant à la Basilica del Crocefisso du IXe siècle, elle abrite la crypte contenant les reliques de Saint-André, patron de la ville, et le Museo Diocesano di Amalfi présentant une collection d’objets sacrés.

Près de la cathédrale, ne manquez pas de passer à la Pasticceria Andrea Pansa. Ouvert en 1830, ce café majestueux tout de verre et de bois fait partie des cafés historiques d’Italie. Offrez-vous un cappuccino et un cornetto (croissant) tout juste sorti du four.

Pour fuir la foule, réfugiez-vous dans les paisibles ruelles. Flanez dans la Via Lorenzo d’Amalfi, principale rue de la ville, bordée de restaurants et de boutiques de vêtements de créateurs et de céramiques artisanales qui conduit à la Valle dei Mulini, la vallée des moulins à papier d’Amalfi, zone papetière historique d’Amalfi.

Visiter le musée du papier

Superpuissance maritime au XIe siècle, Amalfi fut également un grand centre de fabrication de papier selon un procédé qui serait originaire de Chine. La zone s’étirant de la Valle dei Mulini (vallée des Moulins) à l’extrémité de la ville jusqu’aux bois de la Valle delle Ferriere regorgeait de moulins à papier qui fonctionnaient grâce à l’eau des cascades. Il ne reste plus qu’un seul moulin en activité à Amalfi, qui produit le papier artisanal de la ville, mais il est fermé au public. Vous pouvez toutefois visiter le Museo della Carta installé dans un moulin à papier du XIIIe siècle.

Déguster les citrons d'Amalfi

Acidulés et pulpeux, les citrons sont monnaie courante dans la Campanie ensoleillée. Ces agrumes parfumés sont l’ingrédient phare de spécialités régionales salées comme sucrées. On les retrouve dans les crèmes, les glaces, les jus, la granita al limone et bien sûr le limoncello. Appréciés autant pour leur beauté que pour leur goût, ils ornent les corbeilles décoratives ou les céramiques colorées de la région. Et, bien sûr, on ne trouve les citrons d’Amalfi nulle part ailleurs !

Pour en savoir plus sur cet agrume emblématique de la ville, direction, direction l’Amalfi Lemon Experience, visite d’une plantation de citronniers bio, propriété de la famille Aceto depuis 1825. La visite guidée vous emmène sur les hauteurs, au milieu des plantations en terrasses, d’où les femmes redescendaient jadis chargées d’un panier de citrons sur le dos. Vous y découvrirez les secrets de la greffe qui rend les citronniers plus robustes et résistants aux maladies, une méthode durable permettant d’éviter les pesticides. Finissez la visite dans le café spacieux du verger avec vue sur la vallée paisible pour goûter des friandises maison (au citron !) et le limoncello 100% bio du cru (qui, comme tout authentique limoncello, contient au minmum 30% d’alcool).

Admirer la Torre dello Ziro, une ancienne tour de guet

Que la beauté des rues pavées et des venelles chaulées de la vieille ville d’Amalfi ne vous fasse pas oublier de lever les yeux pour contempler les vestiges de la Torre dello Ziro, une des nombreuses tours de guet érigées pour défendre la Campanie contre les raids des sarrasins.

Bâtie en 1480, quand Amalfi était encore un duché féodal puissant, la tour, outre son rôle défensif, servait d’entrepôt pour stocker des céréales et de l’huile. Aujourd’hui, c’est le point d’arrivée d’un sentier de randonnée populaire qui part du village de Pontone, dans les montagnes de Scala, et traverse la ville voisine d’Atrani. À l’arrivée, au pied de la tour, le superbe panorama du golfe et des villes d’Atrani et d’Amalfi récompensera vos efforts.

Le sentier a beau être idyllique, l’imposante ruine médiévale est associée à un épisode tragique. Au début du XVIe siècle, on accusa la duchesse d’Amalfi, Giovanna d’Aragon, devenue veuve à vingt ans, d’avoir eu une liaison avec le majordome de la cour. La duchesse et ses deux enfants furent enfermés dans la Torre dello Ziro, avant d’y être tués. Pour les habitants, c’est donc un lieu de sinistre mémoire, et certains affirment même que la tour est hantée.

Découvrir Furore et sa plage aux eaux cristallines

À l’est d’Amalfi se trouve Furore, un petit village de pêcheurs surnommé la città che non c’è (la ville qui n’existe pas). Il n’y a pas de centre, juste une poignée de maisons ordinaires ornées de peintures murales qui lui donnent un air de musée en plein air. Mieux vaut être motorisé pour l’explorer vraiment.

Le Fiordo di Furore n’est pas vraiment un fjord, car il n’a pas été formé par un glacier, mais une longue vallée creusée par la rivière Schiato dans les monts Lattari. À l’embouchure du fiordo qu’enjambe l’arche d’un pont, une petite plage de galets est nichée entre des rochers escarpés. Pour y accéder, impossible d’y couper : il faut descendre des centaines de marches. 

Le bus SITA n°5080 qui part d’Amalfi vous conduit juste au-dessus ; c’est de loin le chemin le plus court. Si vous prenez l’escalier près de la Cantine Marisa Cuomo, vous descendrez à la plage en 45 minutes. Néanmoins, les eaux cristallines et l’atmosphère méritent cet effort. 

Se balader dans Atrani, le plus petit village du sud de l'Italie ! 

La côte, autour d’Amalfi, abrite plusieurs villages calmes et authentiques. Avec son paysage de carte postale, Atrani, à 600 m d’Amalfi (à l’est du parking Luna Rossa), a l’honneur insigne d’être le plus petit village du sud de l’Italie. Il attira, en 1923, l’artiste néerlandais M.C. Escher qui s’inspira de ses allées sinueuses pour créer certaines de ses œuvres labyrinthiques. Prisonnier d’une vallée haute et étroite, Atrani s’est développé à son rythme dans un isolement total. Il y règne un esprit communautaire. Son atout majeur est son absence d’artifices. Son charme découle aussi du fait qu’il y a très peu de voitures. 

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