Le phare de Pontusval dans le Finistère en Bretagne.

Bretagne

Le Finistère

© makasana - iStock

Guide du Finistère ! 

Le Finistère, c’est la Bretagne dans ce qu’elle a de plus grandiose. D’Ouessant à l’île de Sein, et de Crozon au cap Sizun, en passant par les monts d’Arrée et les montagnes Noires, l’ambiance de bout du monde est partout perceptible. Mais ce n’est pas tout. 

Car il y a bien sûr, aussi, des villes au patrimoine exceptionnel comme Quimper, Locronan et Saint-Pol-de-Léon, des joyaux d’architecture religieuse disséminés dans la campagne et sur la côte, des bourgs de caractère, des ports comme Le Conquet, Concarneau et Douarnenez, le ballet des bateaux de pêche qui va avec, et les splendides maisons d’armateurs nichées entre leurs murs. Point d’orgue de la région : la mer, qui la façonne, omniprésente et bleu turquoise, bordée de fantastiques échappées terrestres et de plages de sable blanc idylliques.

Basilique Notre-Dame du Folgoët

Sur la commune du Folgoët, cette basilique gothique fut construite au XVe siècle en kersantite – une première en Bretagne – sur un plan atypique en équerre, à l’emplacement supposé de la tombe d’un nommé Salaün, surnommé “le fou du bois”, auquel une légende populaire et un miracle sont associés. La nef est prolongée par une chapelle en aile, précédée du porche des Apôtres (qui sont ici au nombre de 13 : Paul, reconnaissable à son épée, a été ajouté). Sur la tour nord, le grand clocher est surmonté d’une flèche culminant à 54 m, sur le modèle de la chapelle Notre-Dame du Kreisker, tandis que la tour sud est ornée d’un campanile Renaissance. Les façades sont parées de festons, de galeries en dentelle, de balustrades et d’une profusion de statues. Mais c’est à l’intérieur que se trouve le joyau de la basilique : le jubé qui sépare la nef du chœur, ciselé comme une dentelle dans la kersantite, compte parmi les plus beaux de France. Autres curiosités : les autels, dont l’un supporte la Vierge noire menée en procession lors du Grand Pardon, et les vitraux représentant le couronnement de Marie et l’histoire de Salaün.

Le Grand Pardon du Folgoët a lieu le 1er week-end de septembre.

Pointe Saint-Mathieu

Entre Plougonvelin et Le Conquet, la pointe Saint-Mathieu est exceptionnelle à plus d’un titre. On est ici aux avant-postes occidentaux de l’Europe (d’où le surnom de la pointe : Penn-ar-Bed, la “tête du monde”), et l’impression de bout du monde est soutenue par un paysage saisissant : une côte déchiquetée, des vagues assiégeant les falaises et le phare se dressant depuis 1835 tel un cerbère sur ce promontoire désolé, et du haut duquel (163 marches ; 37 m) le panorama est grandiose. À côté du phare subsistent les ruines de ce qui fut l’une des abbayes les plus importantes de Bretagne, tandis qu’un sémaphore veille sur le littoral. La petite chapelle Notre-Dame-de-Grâce complète le tableau.

Si vous disposez d’un peu de temps, laissez votre voiture au Conquet et suivez le GR®34 pour rejoindre à pied, par la côte, la pointe Saint-Mathieu (8 km aller-retour).

Huelgoat et son chaos géologique

Nichée au cœur du parc naturel régional d’Armorique, Huelgoat est connue pour sa forêt qui abrite un chaos géologique, avec de gigantesques boules de granit plantées d’arbres centenaires. Ces formations étonnantes sont le résultat de l’érosion et de la décomposition des minéraux du granit à l’ère tertiaire. À cela s’ajoute une histoire plus récente, puisque ce massif granitique fut exploité par l’homme, en particulier pour la construction d’édifices religieux, entre le XVe et le XVIe siècle. Il devint au XIXe siècle une grande carrière à ciel ouvert et il fallut la mobilisation des habitants pour que les prélèvements s’arrêtent et qu’il soit enfin préservé.

Depuis le centre-ville de Huelgoat, on accède directement au chaos et à la forêt en rejoignant l’ancien moulin à eau qui sert de porte d’entrée au site. Le sentier s’enfonce alors dans un chaos de blocs de granit, au milieu duquel se faufile la rivière d’Argent. C’est ici que commence le monde des légendes, comme le prouvent les noms donnés à chaque formation géologique insolite. On arrive vite à la grotte du Diable, accessible par une échelle. Ne passez pas à côté du divertissement géologique offert par la Roche tremblante : un bloc de granit de 137 tonnes que l’on pourrait faire bouger d’une simple pression du dos, pour peu que l’on trouve le bon endroit. Plus loin, on rejoint la grotte d’Artus, qui aurait hébergé le roi des chevaliers de la Table ronde, puis un petit pont de bois enjambant la mare aux Sangliers, qui tient son nom de la forme de certains rochers… En prenant l’allée des Violettes au Ménage de la Vierge, vous atteindrez, sur la rive droite de l’Argent, le Gouffre, une cascade qui disparaît sous les rochers et est associée à la légende de Dahud, fille du roi d’Ys aux mœurs dissolues, dont on dit qu’elle y précipitait ses amants d’un soir. On découvre plus loin le miroir aux Fées où, selon la légende, les fées coiffaient leur longue chevelure avec des peignes en or au clair de lune.

Ménez-Hom (Menez C’homm)

Les 330 m d’altitude de ce mont de lande chauve suffisent à découvrir, par temps clair, un vaste panorama englobant la baie de Douarnenez, la presqu’île de Crozon, la rade de Brest et les monts d’Arrée. Depuis le parking, on rejoint en quelques minutes de marche le “sommet” du Ménez-Hom. C’est un lieu sacré : selon la légende, les druides pratiquaient ici le culte solaire.

Au pied du Ménez-Hom, l’enclos paroissial de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom capte le regard, avec une porte triomphale du XVIIIe siècle qui donne accès à un calvaire à trois croix, du XVIe siècle. L’imposant clocher, composé de trois rangées de balustrades en encorbellement, a nécessité un siècle de travaux (1668-1778). À l’intérieur, on découvre de belles sablières sculptées et des retables.

Le Ménez-Hom est un haut lieu de la pratique de l’aéromodélisme et du parapente. La topographie du site, avec des pentes douces dénuées d’obstacles, est idéale pour les débutants. L’École de parapente du Ménez-Hom (06 80 32 47 34 ; vol-libre-menez-hom.com ; hmai-sept) propose des vols biplaces en parapente de 10 à 25 minutes et des stages de différentes durées ; à partir de 14 ans.

Enclos paroissial de Pleyben

L’enclos paroissial de Pleyben (Pleiben) est situé près de Châteaulin, vers la vallée de l’Aulne. Le calvaire, dont l’aspect actuel date de 1743, compte une trentaine de scènes avec des personnages bien détaillés – observez le mauvais larron tirant la langue et les larmes coulant sur les joues de Marie. Sous les arches, des tables d’offrandes permettaient de recueillir les dons des fidèles. L’ossuaire (1550) possède une façade percée de baies jumelées et des petites colonnes. L’église, mi-gothique, mi-Renaissance, est coiffée d’une tour surmontée de clochetons et d’un dôme à lanternons. L’intérieur est richement décoré : sablières sculptées polychromes, maître-autel finement ouvragé, retables et orgues de Dallam (1688).

Enclos paroissial de Pleyben

Vous voici arrivé au bout du bout de la France ! Imaginez un éperon rocheux aux contours ciselés s’avançant dans des flots blancs d’écume, d’où émerge, comme une ultime protection destinée aux marins, la haute silhouette du phare de la Vieille. Dans ce chaos marin, l’île de Sein semble aussi proche qu’inaccessible. Au nord s’étend la baie des Trépassés, dont la longue plage offre une trêve dans les âpres paysages environnants. Un spot exposé aux houles du large, tout indiqué pour le surf et le bodyboard.

Ce paysage âpre et minéral est fragile. Afin de protéger la lande, commerces et hôtels ont été rasés à la fin des années 1990 et le parking a été repoussé d’un kilomètre. Pour un site qui voit passer 800 000 visiteurs par an, les nouvelles infrastructures s’intègrent plutôt bien à l’environnement.

Juste avant le parking de la pointe, une route dévale vers le charmant port-abri de Bestrée. Descendez à pied (environ 1 km aller-retour).

A voir

Ne passez pas à côté

#ExperienceLonely