La vieille ville de Bonifacio en Corse.

Corse

Bonifacio

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Guide de Bonifacio ! 

À l’extrême sud de l’île, voilà que s’élève l’une des plus belles villes de Corse. Bâtie sur un extraordinaire site marin, sa silhouette est légendaire. Imaginez un fjord bleuté pénétrant de vertigineuses falaises blanches, aux roches magistralement sculptées. Juchée sur celles-ci, à 70 m de hauteur, une citadelle aux ruelles étroites et aux toits de tuiles surplombe les eaux turquoise des bouches de Bonifacio. À 12 km au large, les côtes sardes ajoutent encore à la magie des lieux. 

Avec une telle carte de visite, il ne faut pas s’étonner que la ville soit devenue une étape très prisée – escale de yachts luxueux immatriculés à Malte ou aux îles Caïmans –, et totalement saturée en haute saison. Mais rares sont ceux qui regrettent d’avoir mis ce site d’exception sur leur itinéraire.

Que faire à Bonifacio ?

Explorer la citadelle de Bonifacio

La Citadelle de Bonifacio est le cœur historique de la ville. Ses remparts offrent une vue imprenable sur la mer Méditerranée et les falaises blanches. Flânez dans les ruelles pavées, découvrez les charmantes boutiques locales et visitez l'Église Saint-Dominique, un magnifique exemple de l'architecture gothique corse.

Se promener sur le Bosco

À l’ouest de la Citadelle s’étend un plateau caillouteux, appelé le Bosco, sur lequel se dressent les vestiges de deux anciens moulins à vent. À l’extrémité du Bosco, on rejoint l’église Saint-François et le joli cimetière marin, avec ses impressionnants alignements de caveaux aux couleurs délavées par le soleil et les brises marines. 

Devant le cimetière s’étend une esplanade, qui se termine par des fortifications récemment rénovées, d’où l’on découvre une belle perspective sur le phare de la Madonetta et, à une dizaine de kilomètres, les côtes sardes. En son centre, vous pourrez pénétrer dans le Gouvernail.

Descendre l'escalier du Gouvernail 

Construit en 1880, ce tunnel de 168 marches dont l’accès est payant conduit à un ancien site militaire de surveillance de l’entrée du port et du détroit de Bonifacio situé juste au-dessus du “Gouvernail”, un rocher dont la forme évoque un étambot. Au-delà de la vue sur l’entrée du Goulet, à 10 m seulement au-dessus de la mer, la visite intéressera les férus d’histoire par la découverte des vestiges de la Seconde Guerre mondiale.

Admirer les falaises de Bonifacio

Quelques fantasmagories nées de la conjonction de la géologie, des vents, de la mer et du calcaire jalonnent les abords du Goulet de Bonifacio. Depuis la mer ou du haut de la montée Rastello (au pied de la montée Saint-Roch), on peut découvrir le surprenant à-pic de la Haute Ville : les maisons semblent suspendues au-dessus d’une falaise haute d’environ 70 m, plongeant à pic dans la mer. Au milieu des flots, à quelques dizaines de mètres du rivage, un étonnant morceau de falaise semble avoir été oublié par l’érosion : le U Diu Grossu, ou Grain de Sable. 

À la sortie est du Goulet – uniquement visible depuis la mer ou depuis l’escalier du Gouvernail –, le Gouvernail est un petit rocher situé au ras des flots, qui doit son nom à sa forme évoquant un étambot. À le regarder, l’imagination aidant, on en viendrait presque à croire que la Corse est un gigantesque bateau dirigé depuis ce gouvernail de calcaire. Légèrement à l’ouest du Goulet, la grotte du Sdragonato (“petit dragon”) est connue pour l’échancrure de sa voûte, dont les contours évoquent la forme de l’île. Les rayons du soleil pénètrent par ce puits de lumière naturelle, éclairent les fonds marins et donnent à l’eau une couleur verte presque fluorescente. 

Plusieurs de ces curiosités (et d’autres, comme le phare de la Madonetta ou l’escalier du Roy d’Aragon) figurent au programme des sorties en mer proposées au départ des quais de Bonifacio. Mais pas la grotte du Sdragonato, qui n’est malheureusement plus accessible au public par décision préfectorale.

Se balader sur le port

Le long du Goulet, le port de plaisance s’étire tout en longueur. Une promenade piétonne parcourt la totalité de la marina et suit un alignement de glaciers, bars et restaurants. Il est particulièrement agréable d’y prendre un petit déjeuner en observant le ballet des voiliers et autres embarcations. Au bout du quai près de la gare maritime, on observe des yachts gigantesques en été. Certains habitants déplorent ces évolutions et pestent contre le tout-tourisme ; pour d’autres, cette promenade est un must. À vous de juger !

Deux escaliers mènent du port à la Citadelle. Le moins emprunté est celui menant à la porte de France depuis le quai Banda-del-Ferro (non loin du quai des ferrys). Le plus courant est celui de la montée Saint-Roch (qui débute sous le nom de montée Rastello, depuis la rue Saint-Érasme). Il passe près de l’église Saint-Érasme (du XIIIe siècle, dédiée au saint patron des pêcheurs) puis monte au plus célèbre point de vue sur la Haute Ville, à côté de la petite chapelle Saint-Roch (édifiée à l’endroit où mourut la dernière victime de la grande peste de 1528), avant d’arriver à la très belle porte de Gênes.

Profiter de ses plages et criques secrètes

Les petites plages de la Catena et de l’Arinella s’étendent au fond des étroites criques du même nom, sur la rive nord du Goulet. Un sentier y mène depuis l’avenue Sylvère-Bohn. De nombreux détritus venus du Goulet s’échouent sur ces grèves. On peut marcher jusqu’à l’anse du Fazzio et à Tre Punti, un lieu idyllique à l’est de Bonifacio, accessible à pied. 

Sinon, mieux vaut rejoindre en voiture les belles plages des environs : Piantarella, Calalonga, Sant’Amanza ou la Rondinara. Notez que l’accès à la plage de Sutta Rocca, depuis le point de vue de la montée Rastello, est fermé au public du fait des risques d’éboulements.

Même à Bonifacio, on peut échapper à l’affluence estivale et profiter de coins restés relativement secrets, mais moyennant quelques efforts ! Sur la route menant au phare de Pertusato, à l’est de Bonifacio, la calanque de Tre Punti (les “trois pointes”) est nichée au pied des falaises, au plus près d’éblouissantes formations de calcaire. Très beau, le spot se prête au snorkeling et au pique-nique, mais pas au farniente, car on n’y trouve ni ombre ni sable (c’est plutôt une dalle rocheuse). Pour vous y rendre, guettez le panneau “Réserve naturelle des Bouches de Bonifacio – Zone de non-prélèvement de Tre Punti”, dans un virage en surplomb d’un vallon, sur la route du phare. Garez votre véhicule et prenez le sentier qui descend au bord de la mer (l’accès, en une quinzaine de minutes de marche dans un environnement rocheux, est un peu malaisé par endroits). 

Autre option : l’anse du Fazzio, à l’ouest de Bonifacio. Cette magnifique anse aux airs de petites Caraïbes est idéale pour la baignade (n’oubliez pas de prendre de l’eau car il n’y a aucune infrastructure). 

S'offrir une sortie en mer

Exploitant la beauté du site marin, plusieurs compagnies organisent des promenades en mer tout au long de l’année. En saison, le ballet des bateaux chargés de touristes partant du port et revenant est incessant et l’écho maritime porte la voix des commentaires des guides toute la journée ! Deux itinéraires principaux sont proposés : 

La balade classique dure environ 1 heure (ou 1 heure 15 en bateau de vision sous-marine) et fait le tour des différentes curiosités, incluant le Goulet et le phare de la Madonetta, et la calanque du Fazzio. Elle s’approche de la grotte du Sdragonato sans y entrer. Au retour, les vedettes passent devant la vieille ville, la plage de Sutta Rocca (fermée au public) et le rocher U Diu Grossu (Grain de Sable), avant de rentrer au port. Malgré le côté extrêmement touristique de cette prestation, il serait dommage de se priver de cet excellent moyen de découvrir les abords du Goulet de Bonifacio. Perchée sur son promontoire de calcaire, et comme suspendue au-dessus des flots, la Haute Ville est sublime vue de la mer, et nombre des curiosités du littoral (escalier du Roy d’Aragon, Gouvernail de la Corse, U Diu Grossu) se laissent mieux admirer depuis le pont d’un bateau. Sachez que les abords sont réputés pour être venteux et que certains jours sont très houleux, malgré le beau temps apparent.

Un autre itinéraire met le cap sur les îles Lavezzi, réputées pour le snorkeling et la plongée. Les vedettes font la navette vers les îles, où il est possible de débarquer (prévoir de l’eau et de quoi manger car on ne trouve rien sur place). Comptez environ 30 minutes pour rejoindre les Lavezzi et 1 heure pour le circuit du retour, qui passe aux abords de l’île Cavallo, du cap de Spérone, de la grotte du Sdragonato, des calanques et des falaises. Au cœur de l’été, évitez ce circuit qui est totalement saturé et perd une large part de son charme ; mieux vaut venir hors saison. 

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