Guide des Alpes d'Azur !
Entre atmosphère méditerranéenne et relief alpin, cette région, bien que située aux portes de la métropole niçoise, offre un dépaysement total. Autant le littoral est très fréquenté, autant la partie plus montagneuse du département, sillonnée de routes vertigineuses, est peu peuplée, rurale, et encore secrète.
Coiffées par le massif du Mercantour, les Alpes d’Azur s’étendent de la vallée de la Roya, aux portes de l’Italie, jusqu’à la haute vallée du Var, à l’ouest. Les parcourir, c’est découvrir une mosaïque de paysages, entre les forêts de conifères de la Haute Vésubie, les gorges rougeoyantes du Cians ou de Daluis, les plateaux calcaires de la vallée de l’Estéron ou le paysage minéral de la Vallée des Merveilles. Paradis pour les randonneurs et les amateurs de sport de plein air, ce territoire fascine aussi par ses petits villages perchés, qui cachent des chefs-d’œuvre baroques.
Chapelle Notre-Dame-des-Fontaines
Surnommée la “chapelle Sixtine des Alpes méridionales”, cette église dédiée à la Vierge Marie a été élevée au XIIe siècle dans le vallon de la Lévenza, à 4 km de La Brigue. Selon la légende locale, lorsque les sources de la Brigue se tarirent, les villageois promirent d’ériger une chapelle à la Vierge si elle rendait l’eau nécessaire à leurs cultures. Ce qui arriva ! Si le sanctuaire Notre-Dame-des-Fontaines ne paye pas de mine à l’extérieur, l’intérieur subjugue : il est entièrement recouvert de fresques peintes à la fin du XVe siècle par deux artistes piémontais, Jean Canavesio (la nef et le mur ouest) et Jean Baleison (le chœur). On y découvre quelque 220 m2 de peintures sur la vie de Marie et l’enfance de Jésus, la Passion du Christ et le Jugement dernier. Ce pur joyau de l’art primitif niçois présente des fresques colorées très expressives, d’une grande modernité, et parfois d’une violence crue reflétant les troubles de l’époque. Attention, le sanctuaire n’est pas éclairé : il est préférable de visiter en journée, par temps clair.
La vallée des Merveilles
À l’extrémité est du parc national du Mercantour, dans un paysage minéral façonné par les glaciers du quaternaire, cette vallée s’étire au pied du mont Bégo. À l’âge du cuivre et au début du bronze (3200-1700 avant notre ère), les paysans et les bergers se rendaient en pèlerinage sur ce mont sacré culminant à 2 872 m, pour célébrer leurs divinités : “dieu-taureau”, “déesse-terre”, etc. À la pointe du silex, ils ont gravé pendant des milliers d’années des bovidés stylisés, des armes et outils, des figures géométriques, des créatures anthropomorphes, et des signes dont la signification nous échappe encore. Le résultat est impressionnant : près de 40 000 gravures rupestres sur quelque 3 600 dalles rocheuses, formant la collection à ciel ouvert la plus importante du genre en Europe. À ces gravures s’ajoutent des représentations dites “linéaires”, datant de l’époque romaine jusqu’à nos jours : symboles protestants rappelant le passage des Vaudois, signes de sorcellerie ou graffitis plus récents…
L’accès à cette Vallée des Merveilles, qui occupe environ 600 ha, est strictement réglementé. Vous pourrez explorer une partie de la vallée par vous-même en suivant les sentiers thématiques officiels, mais vous ne pourrez visiter les zones protégées qu’en compagnie d’un guide agréé ou au cours d’une randonnée encadrée par un professionnel de la montagne. Les visites guidées de la vallée des Merveilles sont organisées depuis le refuge des Merveilles, qui se trouve à environ 3 heures à pied du lac des Mesches, où on laisse son véhicule. Avec le circuit guidé de découverte des gravures et le retour, il faut compter 6 heures de marche. Les moins sportifs pourront rejoindre la vallée au cours d’une excursion en 4x4, depuis Tende, Saint-Delmas-de-Tende ou Casterino, grâce à des accompagnateurs agréés par le parc national du Mercantour. Pour mieux comprendre l’histoire de ces pétroglyphes, direction le musée des Merveilles.
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