Bergheim, un village entre vignes et remparts
La découverte de Bergheim, pas peu fière d’avoir été élue “village préféré des Français” en 2022, est un réel enchantement : jalonnés de tours et dominés par la Porte haute, les remparts du XIVe siècle enserrent une cité dont la quasi-totalité des demeures datent de la Renaissance, ou encore des époques baroque ou néoclassique. Les habitants de cette commune viticole prennent grand soin de ce patrimoine, rénové et fleuri avec goût. Petite curiosité, à l’entrée de la cité, dans le “jardin de ville” : un tilleul, qui serait vieux de sept siècles, fleurit toujours… Le plus vieil arbre d’Alsace ?
Les remparts de Bergheim
L’état de conservation remarquable de ses remparts font de Bergheim l’un des meilleurs exemples de cité médiévale fortifiée en Alsace. C’est Henri II de Ribeaupierre qui fit édifier ces fortifications en 1312, juste avant de vendre Bergheim aux Habsbourg. Le dispositif est double, les murs étant séparés par un fossé aujourd’hui transformé en jardins.
La promenade débute devant la Porte haute (Obertor), de style gothique. Côté route, sa façade est de pierre ; côté ville apparaissent des colombages. Son toit est couvert de tuiles vernissées au motif bourguignon. En partant sur la droite, en laissant la ville derrière soi, on se dirige vers les tours de flanquement du rempart nord.
La tour de la Poudrière se distingue par sa frise lombarde, ses gargouilles en bec d’oiseau et ses ouvertures destinées au tir. La tour dite des Sorcières était autrefois dotée d’un toit conique, mais sa canonnière à tir plongeant est toujours visible. Vient ensuite, au niveau du rempart est, la tour carrée, l’une des plus anciennes de Bergheim.
La ville intérieure
Passé la Porte haute, au n°57 de la Grand’Rue, la cour du Bailli est à présent celle de l’hôtel du même nom mais mérite cependant le coup d’œil : la maison a conservé des galeries et des escaliers en bois du XVIIIe siècle. L’aile droite date de 1582. Au n°44 de la même rue se trouve l’un des plus beaux cadrans solaires d’Alsace, daté de 1711.
La maison située au n°55 rue des Vignerons abritait la cour dîmière (lieu où était entreposé l’impôt en nature). Elle est percée de deux portes datant du XVIe siècle : une porte charretière en plein cintre avec l’emblème des laboureurs et les armes de Bergheim, et une porte piétonne au riche décor sculpté. Construite entre 1860 et 1863 sur l’emplacement de synagogues médiévales, l’ancienne synagogue (17-19 rue des Juifs) est aujourd’hui un centre culturel (le lieu a été désacralisé faute de pratiquants). On peut y admirer une remarquable mosaïque, découverte en 2006, qui atteste l’existence antérieure d’un camp romain.
L’église Notre-Dame-de-l’Assomption, de style gothique, fut consacrée en 1347. En 1817, la nef a été profondément remaniée : des colonnes toscanes et des arcades en plein cintre ont remplacé les éléments médiévaux. Cependant, le chœur, le clocher et un portail sculpté subsistent de cette époque, ainsi que des fresques et des statues en bois polychrome.
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