Guide de l'arrière-pays varois !
Quel incroyable dépaysement ! En moins d’une heure et en quelques dizaines de kilomètres, on quitte l’atmosphère un brin m’as-tu-vu de la côte pour se plonger dans l’univers bucolique de l’arrière-pays varois.
Ce territoire est délimité au nord par les gorges du Verdon et les plateaux préalpins, au sud-est par les massifs des Maures et de l’Estérel et à l’ouest par les premiers contreforts de la montagne Sainte-Victoire et le massif de la Sainte-Baume. C’est le cœur de la Provence éternelle qui bat dans cette contrée rayonnante, alternant villages perchés, collines boisées, vignobles, oliveraies, forêts denses et panoramas grandioses – le tout baigné par une divine lumière. Loin des foules, vous découvrirez de nombreux trésors – églises médiévales, moulins, campaniles, fontaines, lavoirs… – et de véritables bijoux architecturaux, comme l’abbaye du Thoronet. Profitez de votre séjour pour faire provision de produits locaux. Ici, la nature est restée simple et généreuse.
Abbaye du Thoronet
Avec Silvacane (Bouches-du-Rhône) et Notre-Dame de Sénanque (Vaucluse), ce chef-d’œuvre d’art médiéval, reflet de l’idéal monastique, est l’une des trois “sœurs” cisterciennes de Provence.
L’abbaye fut fondée en 1160 par des moines cisterciens – un ordre désireux de renouer avec l’ascétisme prôné par saint Benoît au VIe siècle. Ils choisirent un site isolé et sauvage, en haut d’une colline, où leur petite communauté (une vingtaine de personnes) pourrait vivre recluse et en parfaite autarcie, ce qu’elle fit pendant près de 200 ans.
Vendue et mise à mal à la Révolution, l’abbaye fut rachetée par l’État en 1854 et restaurée. L’architecture de l’édifice, dépouillée de tout décor sculpté pour ne pas détourner les moines de la prière, est d’une austérité absolue. La sublime harmonie qui s’en dégage repose sur le jeu des volumes, la géométrie pure. Le monastère s’organise autour du cloître qui communique avec l’église oratoire à l’acoustique exceptionnelle (la propagation du son dure jusqu’à 14 secondes), l’armarium (bibliothèque), la salle capitulaire, le cellier, où se fabriquaient le vin et l’huile d’olive, et le dortoir, où les moines dormaient tout habillés sur des paillasses.
Le massif de la Sainte-Baume
À cheval sur le Var et les Bouches-du-Rhône, le massif de la Sainte-Baume est une curiosité géologique, qui se présente sous la forme d’une impressionnante barre calcaire culminant à 1148 mètres au Joug de l’Aigle et au Signal des Béguines. Labellisée “forêt d’exception”, elle offre de nombreux sentiers balisés qui traversent l’épais manteau forestier et permettent de rejoindre la ligne des crêtes.
La grotte de Marie-Madeleine, creusée dans la falaise, à 860 m d’altitude, rend hommage à Marie-Madeleine qui, selon la tradition provençale, y aurait passé trente ans dans la solitude et la contemplation. Le seul moyen de s’y rendre est la marche. Au départ de l’Hostellerie de la Sainte-Baume (comptez 45 minutes), suivez le GR®9 ou le chemin des Roy à travers la forêt domaniale. Lors de notre passage à l’été 2020, l’accès de la grotte était barré en raison d’un risque d’éboulis. Se renseigner auprès de l’office du tourisme. Une centaine de mètres avant la grotte, vous pourrez rejoindre, en 30 minutes par un sentier abrupt, le Saint-Pilon, d’où la vue sur la région et la Méditerranée est splendide.
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