Ouessant : un monde à part
“Qui voit Ouessant voit son sang”, dit le dicton, en référence à ses récifs et au gros temps qui n’est pas rare dans ses eaux ! Pourtant, au-delà des tempêtes, la plus grande île de la mer d’Iroise affiche un charme envoûtant. Cette terre de marins au long cours, balisée par cinq phares, séduit les amoureux d’une nature vierge.
Séparée du plateau molénais par le profond chenal du Fromveur et gardée par une ceinture d’écueils, Ouessant est un monde à part. À 15 km environ de la côte, c’est la plus lointaine des îles bretonnes. Longue de 8 km et large de 4 km, c’est aussi la plus grande de la mer d’Iroise. Les hommes y étaient le plus souvent marins, tandis que revenait aux femmes le soin de cultiver la terre. Jusque dans les années 1950, Ouessant fut surtout paysanne, marquée par l’agriculture et l’élevage ovin. À l’image des caprices du climat, ses paysages sont contrastés : côtes sauvages, falaises battues par les embruns, plages de sable ou de galets, landes de bruyère et d’ajoncs, maisons aux volets bleus…
L’île, qui a la forme d’une pince de crabe, se divise à l’ouest en deux pointes encadrant la baie de Lampaul – celle de Pern, au nord, et celle de Porz Doun, au sud. La plupart des visiteurs passent la journée à Ouessant, mais il faut un peu plus de temps pour en explorer tous les recoins. Surtout si l’on veut en profiter pour faire une excursion à l’île de Molène, au paysage plus doux et à l’ambiance plus tranquille que sa voisine (on en fait le tour à pied en une heure).
Que faire à Ouessant ?
Avec ses paysages sauvages, ses phares emblématiques, et sa culture riche, cette petite île offre quelques activités. Voici un guide complet pour découvrir ce que vous pouvez faire à Ouessant.
Découvrir les phares d'Ouessant
La tour cylindrique rayée de noir et blanc du phare du Créac’h, le plus puissant d’Europe, se dresse sur la pointe de Pern. Il ne se visite pas, mais le site est exceptionnel. C’est à la nuit tombée, lorsqu’il s’allume, que le spectacle est le plus impressionnant. Le phare du Stiff qui ne mesure que 33 m, se dresse au point culminant de l’île, au nord-est, et s’élève ainsi à 90 m au-dessus des flots. On peut gravir ses 104 marches pour admirer la vue.
Profiter de ses plages
Les plages à Ouessant se comptent sur les doigts d’une main. En famille, préférez celles qui sont situées à l’ouest : la plage de Corz, à 600 m du bourg, est la plus fréquentée, malgré son sable gris peu séduisant. Bien plus attrayante, la plage du Prat, qui lui succède à 1 km en direction de Porz Doun, sert de mouillage à quelques bateaux. La plage de Yuzin, au nord de l’île, à 1,6 km environ de Lampaul, est conseillée pour les petits et les grands. À 20 minutes à vélo du débarcadère, Porz ar Lan, bordée par une jetée de granit de 85 m de long, est la plus belle plage de l’île ; elle se trouve sous le vent quand celui-ci est orienté sud et sud-ouest. Ne vous baignez surtout pas en dehors des plages en raison des courants.
Visiter l'écomusée
Dans le hameau de Niou Huella, à 1 km de Lampaul, cet écomusée créé en 1968 (ce fut le premier du genre en France) donne à voir, entre autres, un intérieur ouessantin traditionnel, avec bancs-coffres et lits clos.
Faire le tour de l'île à pied ou à vélo
Le tour de l’île à pied par le sentier côtier (interdit aux vélos) s’effectue en 2 jours environ (45 km). L’office du tourisme édite deux guides d’itinéraires à pied et à vélo, ainsi qu’une carte des routes et des chemins (gratuite). Le guide intitulé Ouessant, haute terre d’Iroise. Randonnées et découvertes (éd. Glénat, coll. Rando-Évasion, 2020), de Julien Amic, édité en partenariat avec le parc naturel régional d’Armorique, décrit une dizaine d’itinéraires bien documentés.
Conseil : Prévoyez des chaussures de marche et de quoi vous protéger de la pluie, du vent… et du soleil. Le temps change plusieurs fois par jour !
Admirer ses célèbres moutons
Plus petit mouton du monde, à peine 50 cm au garrot, le mouton noir d’Ouessant a bien failli disparaître au XIXe siècle lorsque des spécimens ont été mélangés avec l’espèce endémique de l’île. À l’époque, Ouessant comptait 6 000 têtes, élevées pour la laine et la viande, avec des rendements faibles. Le mélange a permis d’améliorer la production, mais a fait perdre à Ouessant sa race insulaire. Toutefois, des éleveurs sur le continent ont réussi à préserver la race. Aujourd’hui, le cheptel d’Ouessant compte environ 400 têtes qui sont donc des moutons hybridés. À différents endroits de l’île, on peut encore voir les anciens abris à moutons, des petits murets de pierres sèches ou de terre, en forme d’étoiles à trois branches qui permettaient au troupeau de se protéger, quelle que soit l’orientation du vent.
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