Guide de Bastia !
Loin du glamour chic de Porto-Vecchio et de Bonifacio ou de l’affluence d’Ajaccio, Bastia cultive son atmosphère tranquille. L’authenticité de ses façades patinées se mêle à la sophistication de certains de ses cafés et boutiques. Ville d’art et d’histoire, elle est riche en édifices religieux, notamment baroques, dissimulés dans l’entrelacs de ses rues.
Le passé de Bastia est tumultueux. Si le site est occupé dès l’époque romaine, la ville n’est fondée qu’en 1372, lorsque le gouverneur génois, installé au château de Biguglia, fait construire ici une bastille (bastiglia), qui donnera son nom à la ville. Jusqu’au XVIIIe siècle, elle symbolise la domination génoise pour les Corses. Des paysans la saccagent à plusieurs reprises pour protester contre les impôts exigés par l’occupant. Une grande partie du patrimoine architectural date des XVIIe et XVIIIe siècles. En 1764, la ville passe sous le contrôle des Français puis, en 1769, sous celui des Anglais, qui en restent maîtres deux ans. Plusieurs révoltes sont réprimées sous Napoléon. En 1943, c’est la seule ville corse bombardée par les Américains. Aujourd’hui, capitale économique de l’île, elle est le siège de la préfecture de Haute-Corse.
Consacrez-lui au moins une journée : attardez-vous sur ses terrasses et regardez les derniers rayons du soleil dessiner des arabesques sur les façades du vieux port.
Que faire à Bastia ?
Déambuler dans Terra Vecchia et le Vieux Port
Ce quartier a été, de tout temps, peuplé par des Corses – à la différence de celui de Terra Nova, jadis fief des Génois. Partez de la place Saint-Nicolas et empruntez la rue Napoléon pour longer les oratoires baroques de la chapelle Saint-Roch et de la chapelle de l’Immaculée-Conception au parvis en mosaïque de galets blancs, verts et ocre.
Tournez à gauche après la chapelle pour déboucher sur la place du Marché (officiellement place de l’Hôtel-de-Ville ; marché samedi et dimanche matin), bordée de bâtiments aux enduits patinés (voire décrépits) et aux toits de lauze bleutée – caractéristiques de la région. À l’angle sud-ouest de la place, admirez la très belle église Saint-Jean-Baptiste, reconnaissable à ses deux campaniles symétriques. Achevée en 1666, elle fut redécorée dans le style baroque au XVIIIe siècle.
Descendez ensuite vers le vieux port et le quai des Martyrs par des ruelles tortueuses. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les bâtiments les plus proches du port furent bombardés par les Alliés. Le quartier en retrait fut un peu plus épargné, surtout aux abords de l’église Saint-Charles-Borromée. Sur le vieux port, vous trouverez plusieurs bars et restaurants, où vous pourrez faire une pause.
Admirer le passé génois de Bastia
Depuis le quai sud du vieux port, rejoignez le quartier de la citadelle (ou Terra Nova) en empruntant les escaliers et le jardin Romieu, planté d’essences méditerranéennes. Prenez le temps de vous balader dans ses allées sinueuses. Vous pouvez également suivre la rue qui part sur la gauche lorsque vous faites face au palais de justice. Les façades des bâtiments de Terra Nova ont été restaurées, et les enduits ocre, jaunes, rouges ou verts éclatent sous la lumière du soleil dans les ruelles étroites. Quittez le jardin Romieu et pénétrez dans la citadelle par la place du Donjon. À droite se trouve le palais des Gouverneurs, dans lequel est installé le musée de Bastia, qui raconte l’histoire de la ville et possède une collection de beaux-arts, essentiellement de peinture. Le délicieux jardin du musée offre une vue somptueuse sur la ville et le port de Bastia.
Poursuivez votre découverte de la citadelle en visitant la splendide cathédrale Sainte-Marie, à l’imposante façade jaune et blanc. Construite entre 1604 et 1619, elle renferme une statue de la Vierge en argent, portée en procession le 15 août, et présente un décor fastueux (polychromie, pavement de marbre, stuc, peintures de maîtres…). À droite du bâtiment, une plaque signale que le jeune Victor Hugo vécut dans la citadelle de 1803 à 1805, alors que son père, général, était en garnison à Bastia. Contournez la cathédrale pour vous rendre à l’église Sainte-Croix. Admirez son plafond peint, décoré de motifs dorés de style rocaille, et son célèbre Christ noir. Ce dernier, qui aurait été découvert au large par des pêcheurs en 1428, fait l’objet d’une dévotion particulière de la part des marins. Remarquez aussi son élégant parvis en galets verts et blancs.
Respirer l’air marin sur l’Aldilonda
Si vous n’êtes pas rassasié des beautés de la citadelle, vous pouvez maintenant la découvrir depuis une promenade en contrebas. Inauguré en 2020, le chemin piéton de l’Aldilonda offre en effet une agréable flânerie. En partant de l’extrémité du quai sud du vieux port, au niveau de l’ascenseur, vous pourrez rejoindre cette passerelle accrochée à la falaise et suspendue au-dessus des flots. Vous apprécierez le panorama de la mer et de la ville de la Bastia, et d’autant plus au lever du soleil. En empruntant l’Aldilonda depuis le vieux port, il est également possible de rejoindre la plage de l’Arinella. Comptez alors une bonne quarantaine de minutes.
Prendre un café sur la place Saint-Nicolas
Longue de près de 300 m, bordée de palmiers et donnant sur la mer, la place Saint-Nicolas, édifiée au XIXe siècle, constitue le centre névralgique de la ville. Elle accueille de grands événements, comme des concerts, des festivals, des fêtes foraines. Baladez-vous dans la brocante qui s’y tient chaque dimanche matin et prenez un verre, au milieu des Bastiais, sur la terrasse d’un de ses cafés.
Au sud, une imposante statue de Napoléon Ier – du sculpteur Lorenzo Bartolini (1777-1850) –, le représente drapé dans la tunique d’un empereur romain, torse puissant et tête droite, plongeant son regard vers la mer… Tout un symbole : face à lui, l’île d’Elbe est à moins de 50 km. Au sud-est, la promenade construite au-dessus du tunnel routier qui traverse la ville permet de gagner le quartier du vieux port en longeant la mer.
Prendre de la hauteur dans la chapelle de la Scala Santa
Dans l’oratoire baroque Notre-Dame de Monserato se trouve un escalier saint (scala santa) recouvert de velours rouge. Le pape Pie VI est à l’initiative de cet ouvrage, dont la montée à genoux est censée absoudre les péchés. Il a ainsi remercié les Bastiais ayant accueilli 424 prélats romains réfractaires au Concordat de Napoléon Ier.
Pour vous y rendre à pied depuis le centre-ville, comptez 20 minutes environ. Prenez la D81 en direction de Saint-Florent, puis l’étroit chemin de Scala Santa, sur la gauche.
Se baigner sur ses plages
Au sud de Bastia, la plage de l’Arinella est équipée d’aires de jeux. Accessible en voiture, elle est desservie en juillet et août par un bus gratuit de la SAB/STIB, qui part de la place Saint-Nicolas. Plus au sud, le lido de la Marana est ponctué de plusieurs plages. Ces dernières années, l’épave du Junkers 90/0007, quadrimoteur de la Seconde Guerre mondiale, pouvait être observée en snorkeling au niveau du Club nautique. Sur la plage de Tombulu Biancu, louez auprès du Club nautique bastiais planches à voile, kayaks, paddles , dériveurs et catamarans. Le club organise pour les moins de 8 ans une formation à la voile et au milieu marin.
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