Ribeauvillé, la cité des Trois Châteaux
“Capitale” du domaine des seigneurs de Ribeaupierre, au Moyen Âge, Ribeauvillé est dominé par les vestiges des trois châteaux forts que ceux-ci firent construire au XIIe siècle. Les Ribeaupierre, dont le tempérament belliqueux s’est, semble-t-il, transmis de génération en génération, s’illustrèrent dans les croisades. Leur lignée ne s’éteignit qu’au milieu du XVIIe siècle. Durant les cinq siècles de leur domination, le village au pied des châteaux prit de l’ampleur, fut doté de fortifications et reçut le statut de ville. Les remparts et les tours-portes ont presque tous disparu au XIXe siècle. Aujourd’hui, viticulture et tourisme aidant, c’est une cité très active : son territoire compte trois AOC Grands Crus (geisberg, kirchberg, osterberg) et une soixantaine de viticulteurs, parmi lesquels l’incontournable maison Trimbach. Le territoire de Ribeauvillé est aussi riche en sources, la plus connue étant la Carola, dont l’eau en bouteille est distribuée dans toute la région.
Visite guidée du centre historique
Les principales curiosités du centre historique s’égrènent de part et d’autre de la Grand’Rue. La place de la République, dans le haut de la ville, est un bon point de départ. La place du Bouc, attenante, est charmante : ici coule le Stadtbach, autrefois rendez-vous des lavandières. Le long du ruisseau, la maison Dissler comporte un superbe poteau d’angle sculpté d’un forgeron.
Plus bas, la place de la Sinne possède en son centre une fontaine sculptée par le Ribeauvilléen André Friederich en 1862. Elle représente la ville, son agriculture et son industrie. Sur la place toujours, l’auberge du Soleil était autrefois le rendez-vous des ménétriers et l’auberge du Mouton est la plus ancienne de la ville (XIVe siècle). À deux pas de là, le restaurant Au Cerf (81 Grand’Rue) occupe un ancien hôtel particulier construit par un comte de Ribeaupierre au XVe siècle. C’est là qu’est décédé le dernier seigneur de cette lignée.
Les châteaux de Ribeauvillé
Accessibles uniquement à pied, les trois châteaux des Ribeaupierre, qui dominent Ribeauvillé, constituent de magnifiques buts de promenade, entre montagne et vignoble, avec vue sur la plaine et la vallée. À droite du restaurant Aux Trois Châteaux, place de la République, se situe le départ du GR®5 et de la randonnée très bien balisée menant aux châteaux (comptez 2 heures 30 aller-retour). Attention, ça grimpe : chaussures de marche conseillées.
Premier château sur le parcours, Saint-Ulrich est le plus ancien et le mieux conservé. On l’appelle aussi Grand Ribeaupierre. Fondé avant 1038, il fut reconstruit en pierre au XIIe siècle, sur la partie nord du rocher. De cette époque datent le donjon carré et le corps de logis, toujours visibles. Au début du XIIIe siècle, on construisit un deuxième château, sur la partie sud du même rocher : la salle des chevaliers et la tour d’habitation témoignent encore de cette époque. Au XIVe siècle, un rempart à l’ouest reliait les deux châteaux et l’entrée fut dotée d’une barbacane, toujours visible.
Tout petit château, le Girsberg a été construit vers 1250, face au Saint-Ulrich, sur un éperon rocheux. Son donjon pentagonal, dont l’angle est orienté vers la pente, prolongé par une courtine qui suit le tracé du rocher, est toujours là. En 1316, il est inféodé à une famille noble, les Girsberg, qui le restaurent et l’occupent jusqu’au milieu du XVe siècle. De leur époque reste le logis jouxtant le donjon.
Le Haut-Ribeaupierre ou Altenkastel a été conçu au XIIe siècle pour renforcer la sécurité du Saint-Ulrich. Son donjon rond est caractéristique du XIIIe siècle : il servait de protection au logis construit en enfilade. Le château a sans doute été abandonné après la guerre de Trente Ans.
La ville des ménétriers
Au Moyen Âge, Ribeauvillé était le siège de la corporation des ménétriers – conteurs, amuseurs, jongleurs, musiciens… – placée sous la protection des seigneurs de Ribeaupierre. Une charte signée en 1400 par Maximin I er de Ribeaupierre indique que Henselin, son musicien personnel et ambulant est nommé “roi des Ménétriers”. Jusqu’à la Révolution, lors de la Nativité de la Vierge, les ménétriers d’Alsace tenaient à Ribeauvillé leur réunion annuelle et demandaient la protection de la Vierge du Dusenbach.
Chaque année, le premier dimanche de septembre, le Pfifferdaj, ou fête des Ménétriers rappelle cette tradition. Cette fête, qui remonte au XIVe siècle, est la plus ancienne d’Alsace. Près de 1 500 amateurs s’investissent dans la fabrication des chars et durant le défilé. Véritable fête populaire, le Pfifferdaj rassemble chaque année plus de 20 000 spectateurs.
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