Turckheim

Turckheim, la sentinelle des remparts

Son patrimoine architectural, la qualité de ses vins (notamment le grand cru brand) et son veilleur de nuit font de Turckheim une étape incontournable de la route des Vins, à seulement 7 km de Colmar. Dès 1312, le bourg obtient le statut de ville et érige des fortifications. Une quarantaine d’années plus tard, elle adhère à la Décapole. Dès lors, Turckheim est gouvernée par quatre magistrats et un conseil de bourgeois. Au XVIe siècle, c’est une ville extrêmement prospère, grâce au commerce du vin. Le 5 janvier 1675, elle est le théâtre d’une célèbre bataille, qui voit Turenne vaincre les troupes impériales.

Le veilleur de nuit de Turckheim

Autrefois, le veilleur de nuit avait une fonction essentielle dans la ville : prévenir les incendies, qui faisaient des ravages étant donné les moyens de lutte dérisoires et les matériaux utilisés pour les constructions. Il parcourait les rues en adressant sa recommandation aux habitants : “Han sori zu Fir une Liacht” (“prenez soin de l’âtre et de la chandelle”). Rémunéré par les corporations, le veilleur de nuit fut aussi chargé d’annoncer l’heure, d’assurer l’ordre, de contrôler la fermeture des tavernes et, plus tard, il fit office de garde-champêtre. Durant un court intermède, à la Révolution, il disparut, avant de refaire son apparition à Turckheim, de 1795 jusqu’à la veille de la Seconde Guerre mondiale.

En 1953, la société d’histoire Wickram a décidé de ressusciter le personnage : depuis, il refait son apparition, à 22h, dans les rues de Turckheim, du 1er mai au 31 octobre et pendant la période de l’Avent. Aujourd’hui, ils sont plusieurs à se relayer. Chaque soir, lanterne et hallebarde à la main, le veilleur entame sa tournée devant le corps de garde, suivi par un cortège de visiteurs qui apprécient ses récits historiques empreints d’humour. Et son chant : “Han sori zu Fir une Liacht”.