
Balade dans les fumées soufrées du cratère de Vulcano. © © Jan Greune / LOOK-foto / Getty Images
Texte par
Gregor Clark (traduit de l'anglais par Vincent Guilluy)
Mis à jour le : 12 janvier 2018
Groupées dans le bleu-vert de la Méditerranée à une heure de bateau au nord de la Sicile, les îles Éoliennes forment un des archipels les plus intrigants, visuellement, d’Europe. Chacune des sept îles volcaniques a son caractère propre, et une alléchante variété d’activités s’offre à vous en passant de l’une à l’autre.
Commencez votre aventure avec Lipari, la plus peuplée des îles Éoliennes. La ville même de Lipari, avec son dédale de ruelles animées blotties au pied d’une antique citadelle, est un endroit merveilleux pour errer sans but et offre une parfaite introduction à l’histoire de l’archipel. Au quatrième millénaire avant J.-C., les peuples du néolithique découvrirent les vastes réserves d’obsidienne de Lipari, et firent rapidement des îles un centre du commerce transméditerranéen. Passez une matinée à découvrir six mille ans d’histoire insulaire au musée archéologique de Lipari, où outils d’obsidienne et séries d’amphores récupérées sur des épaves à proximité se partagent les lieux avec une collection sans pareille de masques de théâtre grecs miniatures.
Pour voir le côté plus sauvage de l’île, faites dix minutes en bus jusqu’au belvédère du Quattrocchi, où un panorama magique de côte déchiquetée s’étend sur 5 km vers le sud, jusqu’aux pentes fumantes de l’île voisine, Vulcano. De là, descendez en 15 minutes le sentier jusqu’à Valle I Muria, une plage de galets adossée à une falaise où on peut prendre le soleil, se baigner et prendre un verre dans le bar troglodyte rustique de Barni, habitant du cru à la chevelure indomptée. Puis revenez à Lipari avec le bateau de Barni, en passant devant des arches rocheuses, des éperons marins et des à-pics luisants d’or au soleil couchant.
Rien n’impressionne autant les nouveaux arrivants que la Fossa di Vulcano, la masse montagneuse gris rougeâtre crachant du soufre qui domine le port de Vulcano. Lieu mythologique de la forge de Vulcain pour les anciens Romains, elle reste toujours aussi fascinante. Depuis les quais, une montée régulière d’une heure, à pied, vous mène au bord du cratère, d’où vous pouvez admirer le fond et vous balader dans un paysage irréel de roche nue et de fumerolles, tout en profitant d’une vue de carte postale sur les six autres îles Éoliennes, au nord.
Image du paradis méditerranéen haut de gamme, la petite Panarea change au gré des saisons. L’été, les plaisanciers débarquent, les voiturettes de golf filent en tous sens et les bars, restaurants, boutiques et discos locales sont pleins d’animation. Le reste de l’année, tout est plus calme et les randonneurs sont presque seuls dans les ruelles chaulées et sur les sentiers de randonnées de l’île.
Isolée à l’est de l’archipel, la fascinante petite île de Stromboli est en éruption continue depuis que l’histoire existe. Voir de ses yeux ce spectacle pyrotechnique est une des expériences les plus mémorables des Éoliennes. Les aventuriers en bonne forme peuvent faire l’ascension de 900 m jusqu’au sommet au crépuscule pour admirer les flèches de feu rouge-orange que le cratère du Stromboli crache dans le ciel qui s’obscurcit.
Adorable et verte, Salina est la plus luxuriante des îles Éoliennes, avec ses deux cônes volcaniques parfaits, couverts de forêts, qui dominent un patchwork de champs, de vignobles et de pittoresques villages côtiers. Commencez votre visite par la campagne autour de Malfa, où quelques domaines viticoles invitent les visiteurs à déguster le fameux malvoisie, le vin blanc doux aux accents de miel de Salina. Puis allez à Signum Spa, un centre de balnéothérapie paisible, avec ses céramiques siciliennes, au milieu des citronniers, où on peut prendre un bain de lait d’amande ou d’eau de source géothermale, profiter d’un massage, d’un bain de vapeur ou s’offrir des soins du corps à base d’essence d’orange amère, de câpres et d’huile d’olive, toutes produites sur l’île.
De très nombreuses cultures ont sillonné les eaux de l’archipel, comme le prouve le cimetière d’anciens vaisseaux qui peuplent les récifs du Capo Graziano au large de Filicudi. Depuis 2008, cet ensemble d’épaves de Filicudi est protégé en tant que parc archéologique sous-marin, ce qui permet aux plongeurs de pénétrer dans ce monde d’antiques ancres grecques, de cargaisons et de vaisseaux enfouis dans le sable.
Avec seulement 105 habitants et un style de vie insulaire traditionnel, isolée, paisible, Alicudi évoque la Méditerranée d’avant le tourisme de masse. La principale chose à faire sur l’île est un trek jusqu’à Filo dell’Arpa, le volcan endormi depuis longtemps qui domine l’unique village de pêcheurs d’Alicudi.