Le Finistère

Du nord au sud, le Finistère est un concentré de Bretagne, dans ce qu’elle a de plus majestueux ou, tout du moins, extrême. Au gré de vos pérégrinations et au hasard des routes intérieures ou littorales, vous croiserez autant de fleurons de l’architecture religieuse que de paysages vertigineux.

À ne pas manquer

1. Huelgoat (le “bois du haut”) Au cœur du parc naturel régional d’Armorique, Huelgoat, qui s’étend sur plus de 1 000 ha jusqu’aux versants sud des monts d’Arrée, est l’un des grands ensembles forestiers de Bretagne. Entrecoupée de vallées profondes, la forêt est principalement plantée de chênes et de hêtres. Un moulin à eau (sans doute du XVIIe siècle) sert de porte d’entrée au site. Le sentier s’enfonce alors à travers les énormes blocs de granit du chaos du Moulin, où se faufile la rivière d’Argent. En longeant sa rive droite, vous arriverez vite au Trou du Diable, où l’on descend par une échelle en fer. Après le théâtre de verdure, sur la rive gauche de la rivière, la Roche tremblante est un bloc de granit de 137 tonnes que l’on peut faire bouger d’une simple pression du dos, pour peu que l’on trouve le bon endroit. Par le sentier des Amoureux, vous pourrez rejoindre la grotte d’Artus, qui aurait hébergé le roi des chevaliers de la Table ronde. Son corps, veillé par une armée de démons, y reposerait au fond, non loin du trésor qu’il aurait rapporté de Brocéliande. Plus loin, un petit pont de bois enjambe la mare aux Sangliers, qui tient son nom de la forme de certains rochers. S’y trouveraient quelques paillettes d’or du trésor d’Arthur… En prenant l’allée des Violettes au Ménage de la Vierge, vous rejoindrez, sur la rive droite de l’Argent, le Gouffre, une cascade qui déferle depuis un monticule de rochers pour se perdre sous la terre. Il est associé à la légende de Dahud, fille du roi d’Ys aux mœurs dissolues, qui y précipitait ses amants d’un soir. Au sommet de ce promontoire se dresse la stèle de Victor Segalen. L’écrivain, archéologue et grand voyageur est mort à cet endroit en 1919, lors d’une promenade. Plus loin se découvre la mare aux Fées où, selon la légende, les fées coiffaient leur longue chevelure avec des peignes en or au clair de lune. Plusieurs chemins sont balisés.
2. Ménez-Hom (Menez C’homm) Les 330 m d’altitude de ce mont de lande chauve suffisent à découvrir, par temps clair, un panorama saisissant incluant la baie de Douarnenez, la presqu’île de Crozon, la rade de Brest et les monts d’Arrée. De l’aire de stationnement (accessible par la D887 puis la D83 depuis la presqu’île de Crozon), il ne faut que quelques minutes de marche pour atteindre le “sommet” du Ménez-Hom. C’est un lieu sacré : selon la légende, les druides pratiquaient ici le culte solaire.
   Au pied du Ménez-Hom, l’enclos paroissial de la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom capte le regard, avec une porte triomphale du XVIIIe siècle qui donne accès à un calvaire à trois croix, du XVIe siècle. L’imposant clocher, composé de trois rangées de balustrades en encorbellement, a nécessité un siècle de travaux (1668-1778). À l’intérieur, on découvre de belles sablières sculptées et des retables.
   Le Ménez-Hom est un haut lieu de la pratique du parapente. La topographie du site est idéale pour l’initiation, avec des pentes douces dénuées d’obstacles. Ce Club celtic de vol libre (%02 98 81 50 27, 06 80 32 47 34 ; www.vol-libre-menez-hom.com ; hmai-sept) propose des vols biplaces en parapente d’une durée de 10 à 25 minutes (70-100 €) à partir de 14 ans.
3. Pointe du Raz et baie des Trépassés Vous voici arrivé au bout du bout de la France ! Imaginez un éperon rocheux aux contours ciselés s’avançant dans des flots blancs d’écume, d’où émerge, comme une ultime protection destinée aux marins, la haute silhouette du phare de la Vieille (photo). Dans ce chaos marin, l’île de Sein (voir encadré p. 191) semble aussi proche qu’inaccessible. Au nord s’étend la baie des Trépassés, dont la longue plage offre une trêve dans les âpres paysages environnants – un spot, exposé aux houles du large, tout indiqué pour le surf et le bodyboard.
   Ce paysage âpre et minéral est fragile. Afin de revégétaliser la lande, la pointe a été classée “grand site national” en 1989 et les derniers 800 m du célèbre éperon sont restés vierges. Les infrastructures sont bien intégrées à l’environnement.
   Juste avant le parking de la pointe, une petite route en sens interdit dévale vers le charmant port-abri de Bestrée. Descendez à pied (environ 1 km A/R).
   Bonne option pour se loger ou déjeuner dans les environs, l’hôtel-restaurant de la Baie des Trépassés (%02 98 70 61 34 ; www.baiedestrepasses.com ; baie des Trépassés ; d/t/qua 60-170/92/103-109 € ; hmi-fév à mi-nov ; W) est à quelques dizaines de mètres de la plage.