La ville de Sarlat dans le Périgord noir.

Dordogne et Lot

Sarlat et le Périgord noir

© Hervé Marcilloux - AdobeStock

Guide de Sarlat et du Périgord noir !

Si noir il y a, il est à chercher dans la dense forêt de chênes verts qui recouvrent avec persistance cette partie du Périgord. Dans la couleur sombre, aussi, des toits traditionnels de lauze ou, de façon plus imagée, dans le relief accidenté des falaises. Car il n’y a sinon aucune noirceur dans ces terres ô combien accueillantes. On a rarement vu un pareil sens du partage des plaisirs de la gastronomie et une telle densité de patrimoine

Pas une route ou presque qui ne révèle un point de vue, un site d’intérêt, une visite incontournable. Le Périgord noir concentre ainsi la majorité de l’offre touristique de la région, à commencer par sa capitale, Sarlat, superbe cité médiévale. Et qu’ajouter sur le triangle d’or des châteaux le long de la vallée de la Dordogne, les témoignages magnifiques laissés par l’homme préhistorique dans la vallée de la Vézère, les sorties en kayak sur la rivière, les jardins à n’en plus finir ? Si, une mise en garde peut-être, pour profiter au mieux de l’harmonie générale : évitez la très haute saison.

Les marchés alimentaires du Périgord noir

C’est un incontournable de l’art de vivre dans le Périgord. Chaque jour, en général le matin de 8h à 13h, il est possible de remplir son panier de bons produits locaux. En été, des marchés nocturnes sont un autre moment de convivialité : ils permettent de déguster sur place les produits du marché. Spécifiques à la région, les marchés aux truffes et au gras ont en général lieu de décembre à février-mars.

Les jardins du manoir d’Eyrignac

Façonnés au XVIIIe siècle, puis entièrement remaniés dans les années 1960 dans le plus pur style “à la française”, ces jardins situés à 13 km de Sarlat font partie des lieux incontournables du Périgord. La longue allée de charmes taillés au cordeau donne d’emblée le ton de ces jardins de 10 ha qui sont une ode à l’art topiaire : plus de 300 formes sont travaillées à la main sur quelque 50 000 plants d’ifs, de charmes, de buis et de lierre. Au-delà du manoir d’Artaban, du XVIIe siècle, le jardin de fleurs et le jardin potager viennent rompre le strict ordonnancement à la française. Bon à savoir pour les familles : des visites ludiques avec quiz sont prévues pour les enfants, que devraient en outre divertir les sculptures végétales en forme d’animaux.

Une sortie en canoë sur la Dordogne

Il n’y a qu’à pencher la tête pour observer la rivière et ses nombreux points de couleur : voici l’activité phare de la région ! Outre l’aspect ludique et sportif, le canoë permet la découverte des paysages de Dordogne sous un angle que l’on a difficilement depuis la route et les villages. Le secteur des châteaux est bien entendu plébiscité, au départ de Carsac ou de Vitrac, et jusqu’à Beynac. 

Mais en plein été, mieux vaut partir tôt pour espérer jouir d’un peu de tranquillité. à défaut, privilégiez le secteur autour du cingle de Montfort, moins prestigieux en apparence mais assurément plus nature : une bonne option consiste alors à partir de la belle plage de Saint-Julien-de-Lampon pour rejoindre Groléjac. C'est aussi l'occasion de découvrir une particularité de la région : les rivières, bordées d'un côté par une falaise, forment des cingles, des boucles allant jusqu'au cercle quasi complet. Ne négligez pas les superbes cingles voisins de Limeuil et de Trémolat, dans le Périgord pourpre, réputés pour leur symétrie.

Les sites de Lascaux

Si la découverte de la grotte Chauvet, bien plus ancienne, lui a quelque peu volé la vedette ces dernières années, Lascaux, classé au Patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco, demeure un site incontournable du Paléolithique supérieur. On le date d’il y a environ 20 000 ans, soit une période allant de la fin du Solutréen au tout début du Magdalénien. L’aspect monumental des représentations animales peintes et gravées, la polychromie largement conservée et l’utilisation remarquable des reliefs naturels de la roche rendent la grotte exceptionnelle à plus d’un titre. Sa découverte par quatre adolescents le 12 septembre 1940 a ainsi bouleversé la perception que l’on avait alors de l’art pariétal. L’abbé Breuil, qui fait autorité à l’époque, est le premier à authentifier le site avant qu’elle ne devienne une attraction mondiale après son ouverture au public en 1948.

Lascaux II Inaugurée en 1983, vingt ans après la fermeture de la grotte originale, cette première réplique rassemble sur une cinquantaine de mètres 90% des peintures de Lascaux. Comme prévu, sa fréquentation a chuté depuis l’ouverture de Lascaux IV, mais elle garde la préférence d’un public averti. à l’inverse de sa grande sœur, Lascaux II est située sous terre et possède la même morphologie que la grotte originelle, située en outre à deux pas. Lors des visites aux explications plus pointues et approfondies qu’à Lascaux IV, il n’y a qu’un seul groupe dans la grotte. Une “intimité” appréciable pour communier avec les premiers dessinateurs ou ressentir l’émotion des inventeurs de Lascaux.

Lascaux III Il s’agit d’une exposition itinérante et internationale (elle s’est déjà tenue à Chicago, Houston et Montréal) relatant l’histoire de la grotte avec films et fac-similés.

Lascaux IV (Centre international d’art pariétal de Montignac-Lascaux) Situé en bas de la colline de Lascaux pour mieux préserver la grotte originelle, ce bel espace tout en longueur, imaginé par le cabinet d’architectes norvégien Snøhetta, évoque un abri sous roche. Bâti en béton gris, il fait écho aux strates du sous-sol. à l’intérieur se tient une réplique intégrale des parties ornées de la grotte originale. La fameuse “salle des Taureaux” ouvre la visite, et l’on est d’emblée saisi par la taille et la dynamique de ces animaux que l’on croirait en mouvement. Puis vient le “diverticule axial”, une galerie plus étroite entièrement tapissée de représentations, qui a valu à la grotte son surnom de “chapelle Sixtine de la préhistoire”. Suivent les panneaux de “la Vache noire ”, des “Cerfs nageants” ou des “Bisons croisés”… des scènes non reproduites à Lascaux II. Au centre de la grotte, l’abside regroupe un millier de gravures enchevêtrées qui, à elles seules, représentent plus de la moitié des œuvres de Lascaux.

Après la visite guidée d’une heure (dont 30 minutes dans la grotte), on pénètre dans l’Atelier, vaste pièce ponctuée de plusieurs panneaux grandeur nature où les œuvres livrent leurs secrets à l’aide de tablettes (pas toujours très intuitives) distribuées à l’entrée. On y détaille notamment la fameuse “représentation du Puits”, difficilement observable puisque cachée au fonds d’un puits : un homme à tête d’oiseau, le sexe en érection à terre devant un bison. Parmi les animaux représentés, si le cheval domine à côté des cerfs, bisons et bouquetins, l’aurochs est le plus rare et le renne est absent (ce qui bat en brèche l’hypothèse de la représentation de scènes de chasse). L’abondance des figures gravées et peintes, ainsi que la mise en scène – un effet monumental et spectaculaire voulu par les artistes de la préhistoire – témoignent de l’extraordinaire inventivité et de la maîtrise de nos ancêtres, mais leur sens n’a toujours pas été percé à jour.

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