La cité médiévale de Rocamadour dans le Lot.

Dordogne et Lot

Figeac et le Haut Quercy

© Juanje Pérez - AdobeStock

Guide de Figeac et du Haut Quercy !

Depuis le XIIe siècle, les pèlerins en route vers Compostelle inscrivent Rocamadour sur leur carnet de route. La foi n’explique pas tout : équilibre parfait entre la nature et les constructions humaines, le site est tout simplement l’un des plus magiques qui soient.

Les habitants du haut Quercy ont su depuis le Moyen Âge s’adapter à leur environnement, mettant à profit les pierres et le relief pour façonner leur habitat. Tout ne fut pas simple dans cette région aux premières loges de la guerre de Cent Ans et des guerres de Religion. Mais le résultat est là : la région peut se féliciter d’un cadre de vie préservé où les forêts et les causses abritent des merveilles de l’art roman et gothique. Sans oublier son autre visage : cachées sous la surface, ses grottes polissent depuis la nuit des temps leurs stalactites de calcaire.

La grotte du Pech Merle

Il aura fallu l’intrépidité de trois adolescents, qui rampèrent sur 140 m dans un étroit boyau, en 1922, pour que le monde découvre les peintures préhistoriques du Pech Merle. Aujourd’hui, cette grotte ornée est considérée comme l’un des sites majeurs de l’art paléolithique en Europe. Creusée par une rivière souterraine, la cavité, longue d’environ 2 km, présente en effet d’exceptionnels exemples de peintures pariétales. Elles sont particulièrement bien préservées car l’entrée fut comblée par un éboulis à la fin de l’ère glaciaire, il y a environ 12 000 ans.

On découvre ainsi des traces de présence animale – ossements, griffures d’ours –, l’étonnante racine d’un chêne et de très belles concrétions, notamment d’insolites disques de pierre et les stupéfiantes “perles de caverne”, pierres arrondies par le ruissellement des eaux au fil des millénaires jusqu’à devenir parfaitement rondes et brillantes. Les concrétions naturelles de la dernière salle, la plus vaste, offrent un paysage souterrain exceptionnel.

Ce sont cependant les traces de présence humaine qui rendent cette grotte particulièrement remarquable. Outre les empreintes de pas laissées il y a 12 000 ans, probablement par un adolescent, elle renferme des dizaines de dessins, peintures et gravures. La très belle frise noire, réalisée avec du charbon de bois il y a environ 16 000 ans, représente une série de bisons, aurochs, chevaux et mammouths. Parfois appelée “chapelle des Mammouths”, elle est large de plusieurs mètres et ne fait pas mentir le terme d’art pariétal, tant la représentation est esthétique et précise. La fresque des chevaux ponctués est l’autre représentation majeure de la grotte. Occupant un panneau large de 3,60 m, elle représente deux grands chevaux, mais aussi un poisson, et se distingue par sa couleur ocre due à l’utilisation d’oxydes de manganèse et de baryum, en plus du charbon de bois. De grands points ocre complètent l’œuvre, en plus des mains négatives, qui comptent parmi les représentations les plus émouvantes de la visite. L’artiste a en effet “signé” son œuvre en y ajoutant six empreintes de sa main, réalisées selon la technique du pochoir. Ces motifs sont devenus le symbole du parc naturel des Causses du Quercy.

La visite inclut un film de 25 minutes et un petit musée présentant des objets préhistoriques et des informations sur la grotte et l’abbé Amédée Lemozi, qui fut le premier à s’y intéresser, dans les années 1920.

Le gouffre de Padirac

Immense cavité naturelle formée par l’effondrement de la voûte d’une ancienne grotte, le gouffre de Padirac est l’un des sites les plus impressionnants de la région. D’autant plus qu’il ne se limite pas à son gouffre : au fond de celui-ci, à 103 m sous terre, une rivière souterraine mène à une série de superbes grottes tapissées de concrétions de calcaire aux formes extravagantes. “Ici commence la vraie merveille”, s’écria Édouard-Alfred Martel en l’explorant pour la première fois, le 9 juillet 1889. On ne peut que lui donner raison.

La visite débute librement par la descente dans le fond du gouffre, soit en ascenseur, soit par un escalier métallique. On pénètre ensuite dans les galeries menant aux grottes pour rejoindre l’embarcadère des barques, maniées à la perche et pouvant accueillir dix passagers. L’expérience d’une dizaine de minutes de balade en barque sur la rivière souterraine, à plus de 100 m sous la surface, durant laquelle on découvre la Grande Pendeloque, majestueuse stalactite de 60 m de haut pendue au-dessus du lac de la Pluie, est étonnante. Durant la demi-heure de visite guidée des grottes qui suit, on longe le lac des Gours avant de pénétrer dans la salle du Grand Dôme. Haute de 90 m et bordée de dentelles de calcaire se reflétant dans les eaux souterraines, c’est l’une des plus majestueuses du site. Elle est cependant concurrencée par la stupéfiante vision du lac Supérieur, avec ses bénitiers de calcaire et sa surprenante formation appelée la “pile d’assiettes”. Prenez de quoi vous couvrir, les grottes affichant en permanence une température de 13 °C.

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