Le Puy-en-Velay en Haute-Loire.

Auvergne

La Haute-Loire

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Guide de la Haute-Loire ! 

Découvrir la Haute-Loire, c’est partir à la rencontre d’une mosaïque de paysages d’une incroyable richesse. Si l’Allier et la Loire constituent deux verticales autour desquelles s’est forgé un tourisme de pêche et de villégiature, ces cours d’eau majestueux sont loin de résumer à eux seuls le territoire.

 Nous voici en moyenne montagne, dans un pays de sucs, dykes, necks et orgues basaltiques, autant de témoignages volcaniques qui dessinent gorges, vallées et promontoires sur lesquels édifices religieux et forteresses médiévales jouent les vigies. Que l’on évoque Le Puy-en-Velay et son pèlerinage de Compostelle, le Gévaudan et sa terrible Bête, La Chaise-Dieu et son festival, le mont Mézenc et ses pâturages, on n’a rien dit ou presque des villages perchés, hameaux ruraux, forêts à champignons et rivières poissonneuses qui habitent le territoire, et sont en été une destination de choix pour les amateurs de nature et de culture. Ces sites, trop souvent méconnus, offrent un tourisme hors des sentiers battus.

La cathédrale Notre-Dame-de-l’Annonciation

“Elle semble avoir été apportée d’un pays lointain dans ces montagnes”, s’étonnait l’historien d’art Émile Mâle. Bâtie sur un plan très simple, en croix latine, la cathédrale Notre-Dame-de-l’Annonciation surprend par son mélange d’architectures romane et orientale. Une originalité stylistique qui rappelle à quel point Le Puy, haut lieu de pèlerinage, fut une ville de brassage au Moyen Âge. L’édifice, construit à partir du XIe siècle sur un rocher volcanique, dut être agrandi au siècle suivant en raison de l’afflux de pèlerins, au point d’être bâti sur le vide ! Quatre travées sont soutenues grâce à d’énormes piliers qui ont comblé un dénivelé de 17 m : seule une partie de la cathédrale repose directement sur le rocher. Considérablement modifiée au XIXe siècle, la cathédrale, avec son cloître, est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco au titre des Chemins de Compostelle, de même que l’Hôtel-Dieu.

L’abbaye de La Chaise-Dieu

Commandée et financée par le pape Clément VI, l’église abbatiale Saint-Robert fut édifiée en un temps record (huit ans de travaux, terminés en 1352). De style gothique languedocien, plus large que haute et agrémentée sur sa façade d’éléments défensifs et d’un chemin de ronde (conformément à son rôle d’abbaye-mère, comme en témoigne aussi la tour Clémentine aux allures de donjon qui flanque l’église), elle abrite dans sa nef un orgue monumental du XVIIe siècle, qui contraste avec son aspect plus austère. Sa restauration fut le point de départ, en 1966, de l’aventure du Festival de La Chaise-Dieu.

Le tombeau de saint Robert de Turlade se trouve au seuil de l’abbatiale romane. Un jubé, datant du XVIe siècle, sépare ensuite la nef du chœur monastique. Le gisant en marbre blanc de Clément VI concentre les regards : il est entouré de 144 stalles en chêne (XIVe siècle) remarquables, dont celle de l’abbé-prieur, assis sur un dragon. Ne manquez pas, sur le côté nord de l’église, l’étonnante danse macabre, fresque datant du XVe siècle (si vous avez la chance d’écouter les explications d’un frère de la communauté, n’hésitez pas, c’est un moment savoureux et fort instructif). Tous les personnages de la société médiévale sont représentés : le marchand, le moine, la moniale, le connétable, le damoiseau, le troubadour, etc. – le nouveau-né aussi, seul moment où la Mort semble avoir honte.

Les 14 tapisseries flamandes du XVIe siècle, représentant la vie du Christ et de la Vierge et ayant vocation à enseigner l’Ancien et le Nouveau Testament aux moines novices, sont désormais présentées dans le nouvel espace de visite, où l’on peut aussi voir un fac-similé de la danse macabre. Fruit d’un vaste chantier de rénovation de l’abbaye, qui inclut une ancienne chapelle et une aile construite par les moines mauristes au XVIIe siècle, le nouveau parcours découverte entend valoriser tout un ensemble patrimonial, et donner à voir le fonctionnement d’une abbaye (la visite inclut le cloître). Des aménagements contemporains (acier brut, verre, chêne massif) dialoguent avec le passé. Il se termine dans la salle de l’Écho, où chacun est invité à chuchoter dans un coin pour entendre le phénomène acoustique. Des expositions temporaires sont programmées.

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