Miami : Histoire

Chronologie de Miami

Depuis toujours, la météo attire à Miami deux catégories de personnes particulièrement influentes : les promoteurs et les touristes. Pourtant, ce n’est pas le soleil qui poussa les premiers habitants à venir s’y installer, mais au contraire la vague de froid qui balaya le nord de l’État en 1895 et anéantit la culture des agrumes. À la même époque, la veuve Julia Tuttle acheta des parcelles à l’endroit qui allait devenir la Miami moderne, tandis que Henry Flagler construisait son Florida East Coast Railroad (chemin de fer de la côte est de la Floride). Julia Tuttle proposa de partager ses terres avec Flagler à condition qu’il étende le réseau ferroviaire jusqu’à Miami, mais il ne daigna s’intéresser à son offre que lorsque les températures chutèrent dans le nord de la Floride. Julia Tuttle lui adressa alors un message pour le moins ironique : une fleur d’oranger cueillie dans son jardin.
La suite de l’histoire est une succession de réussites et de fiascos. Globalement, Miami a connu une croissance exponentielle au gré des événements mondiaux et des catastrophes naturelles. Les ouragans (en particulier le Grand Ouragan de Miami en 1926, terriblement meurtrier) dévastèrent la ville à plusieurs reprises, mais chaque fois elle se reconstruisit. À la fin du XIXe et au début du XXe siècle, Miami commença à attirer des urbanistes d’avant-garde comme George Merrick, qui conçut le village artistique de Coral Gables, et James Deering, créateur de la villa Vizcaya, digne d’un conte de fées.
Miami Beach prospéra au début du XXe siècle lorsque les investisseurs juifs s’aperçurent du potentiel de la Riviera américaine. Les hôteliers se lancèrent dans la construction de complexes se distinguant par leurs façades Art déco, dessinées par des architectes audacieux qui voulaient bousculer les codes esthétiques plus sages du Nord-Est. Du fait des guerres mondiales, des soldats furent stationnés dans des bases navales à proximité. Beaucoup, séduits par le climat, décidèrent de rester. Les révolutions d’Amérique latine et des Caraïbes provoquèrent la venue de migrants, en particulier de Cubains, qui arrivèrent en deux vagues : les anticastristes dans les années 1960 et ceux qui cherchaient simplement une vie meilleure à partir de la fin des années 1970. En 1980, la crise économique cubaine se traduisit par un mouvement d’immigration de masse connu sous le nom d’exode de Mariel, où quelque 125 000 réfugiés embarquèrent pour la Floride depuis le port cubain de Mariel. Dans les années Reagan, le glamour et la surconsommation, attirèrent des célébrités, mannequins, designers et hôteliers, qui firent de South Beach le quartier clinquant d’aujourd’hui.
Les mutations politiques en Amérique latine ont encore aujourd’hui des répercussions sur la plus latine des villes américaines. Comme l’a un jour déclaré Manny Diaz, l’ancien maire, “Quand le Venezuela ou l’Argentine éternuent, Miami s’enrhume.” Le maire actuel, Tomas Regalado, doit désormais gérer l’expansion de sa ville vers Kendall et Palmetto Bay – d’anciennes banlieues désormais intégrées à la ville – tout en essayant d’améliorer les infrastructures et l’aspect du centre de Miami. Midtown Miami – qui inclut Wynwood et ses alentours – est un bon exemple de ce développement. Seul le temps dira si d’autres quartiers brilleront bientôt comme lui d’un éclat nouveau.

Mis à jour le : 12 novembre 2014

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