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Publié le 22/08/2025 5 minutes de lecture
Vous connaissez déjà la Corse à travers ses superlatifs. L’Ile de Beauté regorge de plages paradisiaques, de sentiers de randonnée renommés (dont le GR®20 pour ne pas le citer), de spots de plongée fascinants et de traditions à découvrir. Mais connaissez-vous vraiment les secrets qui en font une destination envoutante ? Piliers de la nation corse, produits locaux, premiers habitants préhistoriques… Devenez incollables sur la Corse !
L’hippodrome le plus haut d’Europe se trouve en Corse
Il faut rejoindre la zone de l’Alta Rocca, dans le sud-ouest de l’île, pour le découvrir. Construit dans les hauteurs de la ville de Zonza, l’hippodrome de Viseo s’étend depuis 1928 au pied des fameuses Aiguilles de Bavella, au milieu de la forêt. Imaginez l’ambiance des courses qui s’y déroulent en juillet et en août (il y a 6 journées hippiques en tout chaque été). S’il n’accueille pas les courses les plus prestigieuses, sa piste culmine tout de même à 900 m d’altitude, et les paris vont bon train devant les départs de galop ou de trot attelé !

On élève des moules et des huîtres sur la côte est…
Depuis les Aiguilles de Bavella, prenez la route de Solenzara et rejoignez la côte est puis la ville d’Aleria. Au nord de cette dernière s’étend sur 600 hectares l’incontournable étang de Diane, dépourvu de constructions et à l’écosystème unique. Les lieux sont en effet réputés – et ce depuis l’Antiquité – pour leur production de moules et d’huîtres, qu’on exportait alors jusqu’à Rome !
La meilleure adresse pour les déguster reste sans doute le restaurant Aux coquillages de Diane, installé au bord de l’étang et auquel on accède par un ponton flottant. Impression de bout du monde garantie.

… et on y distille du whisky !
Restons à Aleria pour poursuivre nos dégustations régionales ! Dans la distillerie LN Mattei qui a vu naître le Cap Corse, apéritif local incontournable depuis plus d’un siècle (la boutique historique se trouve à Bastia), les amateurs d’alcools forts et de cocktails savoureux auront le plaisir de déguster le seul whisky produit sur l’île de Beauté.
Il se décline en plusieurs assemblages (single malt, single corn, brandy…) et côtoie des cuvées de gins infusés de plantes insulaires, invitant à découvrir (avec modération) toutes les richesses aromatiques de la Corse. Ne manquez pas de visiter les lieux pour en apprendre davantage sur leur fabrication, mais aussi sur l’histoire de l’île.
Qui est Pascal Paoli, père de la nation corse ?
Décidément, le nord-est de la Corse nous réserve bien des surprises, alors qu’elle est généralement la région la moins prisée des visiteurs. Vous êtes ici au bon endroit pour découvrir Pascal Paoli, le « père de la patrie » corse. Sa maison natale, située dans le village de Morosaglia (en Castagniccia), a été transformée en musée, retraçant sa vie via des lettres, peintures et tenues de l’époque. Il est enterré dans la chapelle qui jouxte la maison.
Mais pourquoi est-il considéré comme le père de la patrie corse ? Nommé général en chef de la nation Corse en 1755, Paoli a œuvré toute sa vie pour son indépendance : c’est lui qui – entre autres - a doté son île d’une constitution et d’institutions, du droit de vote pour les chefs de famille (même lorsqu’il s’agissait de femmes, une grande première !), d’une imprimerie nationale éditant un premier journal officiel, de nouvelles routes, d’un nouveau port à l’Ile Rousse, ou encore de la toute première université corse, construite à Corte, alors capitale de l’île.

Pourquoi la tête de maure est-elle le symbole de la Corse ?
C’est ce même Pascal Paoli qui officialisa l’emblème de la « Testa Mora » sur les armes de la Corse, et sur son drapeau, même si les sources divergent concernant le choix de l’emblème lui-même. La légende raconte qu’au Moyen-Âge, les Maures attaquèrent l’île, kidnappant une femme appelée Diane lors de la bataille d’Aleria, finalement secourue par son fiancé ayant pisté les fuyards jusque dans les calanques de Piana. Les Corses remportèrent finalement la bataille, capturant le général maure Mansour, le décapitant et portant sa tête sur un mat tel un trophée.
Autre angle historique : la Corse fut en partie offerte par le pape au roi d’Aragon, au 13e siècle. Luttant contre des tentatives d’invasion pisane peu après, les Corses auraient affirmé leur sentiment d’être aragonais en s’appropriant la tête de maure, représentée quatre fois sur le drapeau du royaume d’Aragon. Quoiqu’il en soit, on trouve donc dans cette tête de maure le symbole de la liberté si chère aux Corses. Pascal Paoli décida quant à lui de relever le bandeau qui lui cachait initialement les yeux pour le placer sur son front, pour « rendre la vue au peuple corse » et symboliser son indépendance.

Les cimetières corses n’ont rien à voir avec ceux du continent
Les cimetières corses sont généralement édifiés avec vue, sur mer ou sur une jolie vallée montagneuse, bref dans les plus beaux endroits des villages ! Un dernier repos aux premières loges du spectacle qu’offrent les paysages insulaires et qui témoigne de l’importance que les Corses portent à leurs défunts. De plus, de nombreuses sépultures sont rassemblées dans d’immenses caveaux, atteignant parfois la taille de petites maisons, assez grandes pour accueillir des cérémonies religieuses.
Si vous souhaitez découvrir ces « palais funéraires », bâtis pour être vus, poussez la porte du cimetière marin de Bonifacio (construit près de la ville haute) ou d’U Cannicciu, « le cimetière des Sanguinaires », véritable ville dans la ville située au nord-ouest du golfe d’Ajaccio. Ils sont généralement ouverts au public.
Vous pouvez « rencontrer » la dame de Bonifacio
Elle a environ… 8500 ans ! Découverte en 1972 dans le goulet de Bonifacio, cette Dame est tout simplement le plus ancien vestige humain découvert sur l’île et donc considérée comme la doyenne des Corses. On sait notamment qu’elle mesurait 1m54, qu’elle n’était pas en très bonne santé, et qu’elle a dû mourir à environ 30-35 ans. Vous pouvez lui rendre visite au musée de l’Alta Rocca de Levie, au sein duquel elle est exposée.

Environ 120 tours génoises occupaient le littoral corse
Témoins de l’occupation génoise de l’île (et de son passé tumultueux), ces tours dessinent de jolies cartes postales encore aujourd’hui. Leur fonction ? Surveiller les alentours et prévenir d’éventuelles attaques. Chaque tour de guet pouvait communiquer avec ses voisines à l’aide de feux et de signaux, permettant de diffuser un message sur toute l’île en moins d’une heure !
Si certaines de ces ingénieuses citadelles sont tombées en ruines, d’autres ont été restaurées… Il en reste aujourd’hui encore une soixantaine visible et debout (sur environ 120 principalement construites entre le 16e et le 18e siècle), et le meilleur moyen de les observer reste d’emprunter les sentiers de randonnée qui les entourent, notamment à Campomoro (au sud de Propriano) ou dans le Cap Corse.