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Publié le 08/10/2025 8 minutes de lecture
Amateurs de frissons, accrochez-vous ! Des confins du cercle arctique aux temples bouddhiques d’Asie, la planète regorge de lieux où l’histoire et la mort se rencontrent, entre légendes et mystères. Ces sites effrayants fascinent autant qu’ils glacent le sang, parfaits pour les voyageurs curieux en quête d’expériences hors du commun.

La colline des croix en Lituanie
Près de Šiauliai, dans le nord de la Lituanie, s’élève une petite colline recouverte de plus de 100 000 croix. Ce lieu de pèlerinage impressionne autant qu’il intrigue : les crucifix de toutes tailles s’y entassent, suspendus, plantés ou entremêlés dans un désordre presque hypnotique. Le vent y fait claquer les chapelets et grincer les croix, créant une atmosphère étrange, entre dévotion et malaise.
L’origine de la colline des croix remonte au XIXᵉ siècle, après une révolte contre l’Empire russe. Sous l’occupation soviétique, la colline fut rasée plusieurs fois, mais les fidèles revenaient chaque nuit y planter de nouvelles croix, un geste devenu symbole de résistance.

White Alice en Alaska
Ville de chercheurs d'or, il y a un siècle, et désormais terminus de la course de chiens de traîneau Iditarod, Nome est le parfait exemple de la ville frontière perdue près du cercle arctique. En surplomb de la ville et du détroit de Béring, au sommet d'Anvil Mountain, s'élève White Alice, un étrange vestige de la guerre froide. Ce qui apparaît depuis Nome comme un étonnant monument mégalithique futuriste pourrait faire penser, de plus près, au décor du film La Guerre des mondes. Les quatre structures insolites en tôle ondulée et réfléchissant les sons étaient destinées à capter les activités soviétiques suspectes.
Attention, le site est abandonné et accessible uniquement par piste. On peut s’y rendre en 4x4 ou randonnée, mais c’est un lieu non entretenu et dangereux à cause des structures métalliques instables.

Scott Monument à Edimbourg
Érigée en hommage à Walter Scott, cette fantaisie gothique aux allures de temple thaïlandais fait partie des monuments les plus emblématiques se dressant dans le ciel d'Édimbourg. La montée en haut de cette flèche de 61 m n'a rien de bien intimidant, jusqu'au moment où l'on se retrouve à gravir son minuscule escalier en colimaçon. Il faut toute l'agilité d'un spéléologue pour s'extraire par la porte après la dernière courbe notoirement étroite. Le romancier Ian Rankin a situé la scène du crime de l'un de ses polars au sommet du Scott Monument et l'intrigue se noue ainsi : les lois de la physique permettent-elles de descendre un cadavre rigide par un escalier aussi tortueux ? Vous n'êtes pas claustrophobe ? Vous pourriez changer d'avis.
Envie de poursuivre l'aventure ? Découvrez les lieux hantés d'Edimbourg !

Église de Luková en République tchèque
Perdue au cœur de la campagne bohémienne, l’église Saint-Georges de Luková semblait condamnée à l’oubli. Ses fidèles avaient cessé d’y venir après qu’une partie du toit s’est effondrée pendant un enterrement dans les années 1960 — un signe que beaucoup jugèrent de mauvais augure. Abandonnée, envahie par l’humidité et les toiles d’araignée, elle resta fermée pendant près de cinquante ans.
Jusqu’à ce qu’un jeune artiste local, Jakub Hadrava, décide d’y installer une œuvre aussi étrange que fascinante : une vingtaine de silhouettes humaines en plâtre, drapées de tissus blancs, agenouillées dans la nef ou assises dans les bancs, figées dans une prière éternelle. Ces « fantômes » symbolisent les âmes des anciens paroissiens — et ont redonné vie à ce lieu déserté, attirant désormais des visiteurs du monde entier.

Wat Rong Khun à Chiang Rai en Thaïlande
Ce temple moderne controversé tient à la fois du sanctuaire bouddhique traditionnel, de la pièce montée au glaçage blanc intégral et de l'œuvre d'art avant-gardiste, avec un fâcheux penchant pour les pics. Pour accéder au Wat Rong Khun, il faut franchir un pont surplombant un champ de crocs et des centaines de statues émergeant des enfers, au visage torturé et aux bras implorants. Si l'extérieur est d'un blanc étincelant, le doré scintille à l'intérieur et dans d'autres parties du sanctuaire (dont les toilettes).
Le temple Donguye à Pékin
La visite du temple Dōngyuè, à Beijing, sanctuaire taoïste encore en activité, se révèle aussi troublante que captivante. Dès l'entrée, vous plongez dans un enfer taoïste, peuplé d'esprits tourmentés méditant sur leurs errements. Réfléchissez sur le sens de la vie dans le pavillon spirituel du « ministère de la Vie et de la Mort ». Les plus intrépides préféreront le « ministère des Fantômes errants » ou celui des « Quinze modes violents de mise à mort ». Si vous êtes souffrant, n'omettez pas le « ministère des Maladies profondément enracinées ». D'autres pavillons, moins morbides, valent aussi la visite. L'animation bat son plein lors du Nouvel An chinois et de la fête de la mi-automne.

L'île des Poupées au Mexique
À une heure au sud de Mexico, dans le réseau de canaux de Xochimilco, une petite île attire les curieux autant qu’elle les met mal à l’aise : l’Isla de las Muñecas, ou “île des Poupées”. Suspendues aux arbres, clouées aux murs des cabanes, pendues par des fils électriques, des centaines de poupées abîmées semblent observer les visiteurs de leurs yeux vides.
La légende raconte qu’il y a plus d’un demi-siècle, Don Julián Santana Barrera, le gardien de l’île, aurait découvert le corps d’une fillette noyée dans un des canaux. Peu après, il trouva une poupée flottant non loin du lieu du drame. Convaincu qu’elle appartenait à l’enfant, il l’accrocha à un arbre pour apaiser son esprit. Mais les années passant, des bruits étranges, des pleurs et des chuchotements l’auraient poussé à en suspendre d’autres — des centaines d’autres — pour tenir à distance les esprits tourmentés.
À sa mort, en 2001, Don Julián fut retrouvé noyé au même endroit que la fillette. Depuis, les habitants affirment que son âme veille toujours sur l’île, parmi les poupées qui se désagrègent lentement.

Poveglia, l'île interdite en Italie
Entre Venise et le Lido, la minuscule île de Poveglia cache une histoire aussi fascinante que sinistre. Au Moyen Âge, elle servait de quarantaine pour les malades de la peste : des milliers de Vénitiens contaminés y furent envoyés pour y mourir, leurs corps brûlés dans d’immenses fosses communes. .
Au XIXᵉ siècle, Poveglia fut transformée en asile psychiatrique, isolé du reste de la lagune. Des rumeurs évoquent des traitements cruels, des expérimentations médicales et un médecin qui, selon la légende, se serait jeté du clocher après avoir sombré dans la folie. L’établissement a fermé dans les années 1960 et l’île a depuis été abandonnée, laissée à la végétation et aux corbeaux.
Aujourd’hui, Poveglia est considérée comme l’un des lieux les plus hantés d'Europe. Les habitants de la région évitent d’en approcher, et son accès reste officiellement interdit au public.

Les catacombes des Capucins à Palerme
Les «habitants» des catacombes situées sous le couvent parlermitain des Capucins, y reposent vêtus de leurs habits du dimanche. Les siècles passant, les vêtements se sont souvent mieux conservés que les dépouilles. Les catacombes contiennent les corps et les os momifiés de quelque 8 000 Palermitains morts entre le XVIIe et le XIXe siècle. Leur état de conservation donne parfois un air lugubre plus vrai que nature. Hommes et femmes occupent des galeries séparées et la partie réservée aux secondes comprend une section pour les vierges. La visite des catacombes, impressionnante pour les adultes, est assez effrayante pour les enfants.
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La Lemp mansion aux Etats-Unis
Considéré comme l'une des pires maisons hantées des États-Unis (pour autant qu'il y ait une gradation en la matière), ce manoir possède une longue histoire d'événements troublants. Depuis que Charles Lemp s'y suicida en 1949, des faits étranges ont été recensés: portes qui s'ouvrent toutes seules, verres qui tombent des tables et se cassent… Aujourd'hui, un restaurant et une auberge surfent sur sa réputation morbide en proposant des dîners-spectacles Mystère, des soirées Halloween et des visites guidées hebdomadaires encadrées par un spécialiste très connu du paranormal. Alors, prêt à y passer la nuit ?

L'ossuaire de Sedlec en République Tchèque
La crypte du monastère de Sedlec, où sont enterrés les morts depuis des siècles, notamment les victimes des épidémies de peste et des guerres hussites, frôlait le trop-plein dans les années 1870. Un menuisier local se vit confier la lourde tâche d'utiliser à des fins créatives les 40 000 squelettes qui s'entassaient dans la crypte. C'est ainsi qu'une grande partie des os et des crânes, de toutes tailles, servirent à orner la chapelle: appliques lumineuses recherchées, séries de cloches, meubles, décorations murales criardes et autres blasons. L'effet est réussi, dans un genre très… macabre.

La Route de la Mort en Bolivie
Jusqu'en 1995, la route des Yungas reliant La Paz, la capitale bolivienne, à la ville de Coroico était «simplement» un axe souvent mortel. Et puis la Banque interaméricaine de développement l'a officiellement sacrée « route la plus dangereuse du monde », et l'endroit est devenu un aimant pour têtes brûlées. Tout en épingles à cheveux, cette étroite route gravillonnée voit défiler les camions dont les roues flirtent dangereusement avec des précipices de 1 000 m – rien d'étonnant à ce que des dizaines de véhicules en moyenne disparaissent chaque année dans le vide. Un véritable tourisme de l'aventure s'est développé ici, et les vététistes zigzaguent désormais gaiement en évitant les camions – et l'appel du vide.
Le Jail Hostel à Ottawa
Que diriez-vous de dormir dans une prison hantée par l'esprit d'anciens détenus et fermée au début des années 1970 en raison de conditions d'incarcération déplorables? Ouverte en 1862, la Carleton County Gaol accueillit pendant plus d'un siècle des prisonniers qui en dénonçaient l'exiguïté et l'insalubrité. Aujourd'hui reconvertie en auberge de jeunesse, elle fera parfaitement l'affaire pour les voyageurs au budget serré, prêts à dormir dans une ancienne cellule et à affronter les fantômes du passé. Parking, connexion Wi-Fi et salle de jeux font partie des punitions de ces nouveaux «prisonniers».

Aokigahara, la “forêt des suicides” au Japon
Au pied du mont Fuji s’étend une mer d’arbres si dense qu’elle semble absorber le moindre bruit : Aokigahara, surnommée la "forêt des suicides".
Ici, la mousse recouvre les racines, les troncs tordus s’enchevêtrent et la lumière peine à filtrer. Cette atmosphère de calme absolu nourrit depuis longtemps les légendes japonaises sur les yūrei, les esprits des morts qui ne trouvent pas le repos.
La forêt est devenue tristement célèbre à partir des années 1960, après la parution du roman Kuroi Jukai (La Mer noire des arbres) de Seichō Matsumoto, dans lequel deux amants viennent s’y donner la mort. Depuis, le lieu est associé au désespoir et à la solitude.
Chaque année, des visiteurs s’y rendent avec des intentions tragiques, attirés par son isolement presque total. Les autorités japonaises patrouillent régulièrement les sentiers et ont installé, à l’entrée des chemins les plus reculés, des panneaux invitant les promeneurs à penser à leurs proches et à demander de l’aide avant d’aller plus loin.
Le musée de parasitologie à Tokyo
Une faune bien particulière est exposée dans le musée de parasitologie de Meguro : les coupelles et tubes à essais colorés qui s'alignent contre les murs contiennent chacun un parasite différent, de l'homme ou de l'animal – ver solitaire, ver rond et autres larves. Pour mieux comprendre la parasitologie, des planches anatomiques illustrent le cycle de vie de certains de ces pique-assiettes, et des clichés médicaux assez répugnants montrent les conséquences pour les organismes hôtes. Si vous en demandez encore, la boutique propose des T-shirts et porte-clés à l'effigie des charmantes bestioles. Dans sa publicité, ce musée tokyoïte se vante d'être le parfait lieu de rendez-vous pour les amoureux… Mangez léger avant la visite !
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Cet article a été publié en 2014 et mis à jour en octobre 2025.

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