S’étalant sur plus de 7000 îles et parsemé de mégalopoles, de chaînes montagneuses et de parcs nationaux époustouflants, le Japon est une destination intimidante au premier abord. Mais prenez la peine de vous y attarder, et vous découvrirez que c’est un plaisir de voyager dans ce pays asiatique plein de vie, que ce soit en train, en ferry ou en louant votre moyen de locomotion. Voici notre guide pour se déplacer au Japon.
Le train : meilleure option pour un voyage interurbain
Le train est le moyen de transport le plus utilisé par les voyageurs au Japon, et certainement le meilleur. Les trains y sont rapides, efficaces et très fiables, et bien que ce ne soit pas le transport le moins cher, ils vous amèneront quasiment partout dans le pays avec très peu de stress.La principale compagnie est Japan Railways, souvent appelée « JR », qui est en réalité constituée de plusieurs systèmes ferroviaires proposant un service unifié dans tout le pays. JR fait rouler le fameux shinkansen (train à grande vitesse) qui atteint une vitesse de 320 km/h pour relier les villes entre elles. En plus de JR, il existe un immense réseau de chemins de fer privés, chaque grande ville ayant généralement une ligne privée en ville et dans sa banlieue. Certains trains de nuit sont toujours en service.Vous trouverez des panneaux en anglais dans les grandes gares, et les arrêts sont annoncés en anglais dans les trains longue distance. La principale difficulté du voyage en train au Japon est de trouver sa route dans des gares parfois gigantesques et parmi leurs nombreuses lignes. Accordez-vous du temps !
Comment acheter des billets de train
Vous pouvez acheter vos billets grâce aux machines à écran tactile présentes dans les grandes gares (la plupart proposent l’anglais et celles du shinkansen acceptent les cartes de crédit), ou bien à midori-no-madoguchi, l’agence de voyage interne de JR présente dans la majorité des grandes gares, ou dans des agences de voyage au Japon, que l’on trouve également souvent dans les gares. Japan Travel Bureau (JTB) a des filiales partout. Le prix des billets est comparable aux tarifs pratiqués en Europe, et les trains rapides coûtent plus cher que les trains plus lents.Vous ne pourrez réserver votre siège que dans les shinkansen et sur certaines lignes express (tokkyū), pour lesquels la réservation est obligatoire. Les billets avec réservation de siège peuvent être achetés dès un mois à l’avance et jusqu’au jour du départ. Sinon, les places ne sont pas attribuées ; ces trains n’afficheront pas complet mais vous pourriez vous retrouver debout si tous les sièges sont occupés.Beaucoup de voyageurs choisissent d’acheter un pass ferroviaire, qui peut faire baisser le coût de vos voyages si vous comptez faire de nombreux trajets en train au cours de votre séjour. Le Japan Rail Pass est très plébiscité, il offre des trajets illimités sur toutes les lignes JR pour 7, 14 ou 21 jours. Le pass 7 jours coute 33 700 ¥ (environ 260 €). Il existe également des pass pour différentes régions du Japon (Tōhoku Area Pass, Tokyo Wide Pass, etc.) pour les voyageurs qui limitent leur itinéraire à certaines parties du pays. Vous trouverez plus d’informations sur ces pass sur les sites de JR (JR Central, JR East, JR West), mais il existe aussi des pass en dehors du réseau JR.
Les trajets en car : meilleure option pour un petit budget
Le Japon est doté d’un réseau de cars longue distance très complet, qui relie les îles de Honshū, Shikoku et Kyūshū. Les cars sont bien moins rapide que le shinkansen, mais ils sont nettement moins coûteux. Ils proposent aussi des destinations que les trains ne desservent pas.Japan Railways (JR) exploite le plus grand réseau de cars rapides du Japon. Il est légèrement plus cher que les autres réseaux, mais est très fiable et ses cars partent et arrivent dans les gares plutôt qu’à des arrêts ailleurs dans la ville.On peut citer Willer Express dont le réseau est aussi très étendu. Vous pouvez réserver des places chez Willer ou d’autres réseaux grâce au service Japan Bus Lines de cette compagnie.La plupart des longs trajets peuvent se faire de nuit. Les cars premium ont des sièges assez spacieux et inclinables ; ils peuvent coûter près de deux fois le prix d’une place ordinaire, mais vous économiserez le prix de l’hébergement pour la nuit. Ils arrivent généralement très tôt, vers 6h ou 7h du matin. Tous les cars sont équipés de toilettes.
Avoir une voiture ou une moto vous offrira le plus de souplesse
Pour visiter les zones rurales, une voiture est le meilleur moyen de transport, surtout si vous êtes deux ou plus. Les régions les plus agréables à explorer en voiture sont notamment Hokkaidō, Tōhoku, Hida, Shirakawa-gō, les Alpes japonaises et la péninsule de Noto (centre de Honshū), la côte de San-in (ouest de Honshū), Shikoku, Kyūshū et Okinawa.Les systèmes de guidage ont rendu la conduite au Japon beaucoup plus facile qu’auparavant. En revanche, dans les zones rurales et montagneuses, ils ne sont pas infaillibles ; pensez à prévoir du temps supplémentaire pour atteindre votre destination.Les tarifs des voitures de location sont sensiblement les mêmes dans toutes les agences, généralement à partir de 7 000 ¥ par jour (55 €) pour une citadine, avec des réductions pour les locations de plus d’une journée. Nippon et Toyota disposenttous deux de larges réseaux dans tout le Japon, et proposent des véhicules avec un GPS en anglais. Vous pouvez également faire votre réservation en anglais.Louer une moto pour de longs trajets n’est pas aussi facile que de louer une voiture. Rental 819 est l’une des rares agences où vous pourrez réserver en anglais. La location de scooters, elle, est fréquente sur les plus petites îles. Vous aurez tout de même besoin d’un permis international (mais pas d’un permis moto) pour en louer un. Le port du casque est obligatoire sur un deux-roues motorisé au Japon.
La circulation au Japon
Les routes japonaises sont le plus souvent en très bon état. Vous avez bien plus de chance de tomber sur une route en travaux que sur une route abîmée. N’oubliez pas que les routes de montagnes sont étroites, ainsi que les routes en ville (où vous devrez aussi faire attention aux sens uniques).Il peut être délicat de conduire en hiver au Japon si vous n’êtes pas habitué à la neige et la glace. Il peut neiger en altitude dès le mois de novembre (octobre à Hokkaidō) et les cols peuvent rester fermés jusqu’en avril. Les panneaux de direction sont écrits en anglais, mais les avertissements météo et les fermetures de routes ne le sont généralement pas. Si vous conduisez en montagne en hiver, demandez à quelqu’un (par exemple votre hébergement) de vérifier votre itinéraire pour être certain qu’il est praticable dans les conditions météo actuelles.
Vous devrez peut-être faire traduire votre permis
Les voyageurs de quasiment toutes les nationalités peuvent conduire (une voiture ou une moto) au Japon avec un Permis de conduire international accompagné de leur permis original. Les ressortissants de quelques pays devront obtenir une traduction autorisée de leur permis ; la Japan Automobile Federation (JAF) délivre des traductions en une journée pour 3 000 ¥ (23 €).
Le réseau aérien est bon, les grandes villes ont un aéroport
Les services aériens au Japon sont étendus, fiables et sûrs. L’avion est souvent plus rapide et parfois moins cher que le shinkansen, mais il est plus nocif pour l’environnement et permet moins d’admirer les magnifiques paysages japonais.Japan Airlines, dont font partie Hokkaidō Air System (HAC) et la compagnie d’Okinawa, Japan Trans Ocean Air (JTA), a le plus grand réseau ; All Nippon Airways le seconde.All Nippon Airways (ANA) et Japan Airlines (JAL) font des rabais jusqu’à 50 % si vous achetez votre billet minimum un mois à l’avance, et de plus petits rabais pour les achats faits une à trois semaines en avance.Des systèmes de vélopartage existent dans certaines villes, dont Tokyo © Alexander Spatari / Getty Images
Des vélos en libre-service dans certaines villes
Quelques villes, dont Tokyo, Osaka, Kōbe et Sapporo ont des systèmes de partage de vélos. Ils ne sont pas évidents à utiliser et nécessitent souvent de s’inscrire à l’avance sur internet ; suivez les instructions en ligne. Beaucoup de Japonais se déplacent à vélo en ville. Selon la loi, ils devraient rouler sur la route mais ils sont nombreux à emprunter les trottoirs. Il n’existe quasiment aucune piste cyclable. Les automobilistes (et les piétons) sont généralement courtois. En ville, les vélos doivent être garés dans les garages prévus à cet effet.Les lieux touristiques proposent souvent des vélos en location. Il s’agit principalement de vélos de ville, au cadre lourd et à une seule vitesse, mais certaines entreprises proposent des vélos électriques. Les vélos pour enfants sont rares. Vous en trouverez parfois gratuitement dans le cadre d’initiatives touristiques locales, sinon, des sociétés privées en louent pour 1000 ¥ (8 €) par jour près des gares. Demandez à l’office de tourisme le plus proche. Beaucoup d’auberges de jeunesse disposent également de vélos à louer ou emprunter.Les casques sont obligatoires pour les enfants de 12 ans et moins. À l’exception des visites organisées, les adultes en portent rarement donc les agences de location n’en fournissent pas (sauf s’ils ont des vélos pour enfants ; dans ce cas les casques pour enfant sont inclus dans la location).Il est difficile de louer des vélos de tourisme au Japon ; Cycle Osaka est l’un des rares à en proposer. Pour prendre un vélo dans le train, il doit être démonté et rangé dans un sac de transport.
Les trajets en bateau peuvent être longs mais mémorables
Les ferries ne sont jamais le moyen le moins cher de se rendre quelque part, et toujours le plus lent, mais le trajet en lui-même peut être inoubliable : les ferries longue distance au Japon sont dotés de bains partagés, d’une cafétéria et même de salles de karaoké.Sur les ferries de nuit, voyager en deuxième classe signifie dormir dans des salles communes, sur des tapis en plastique par terre. Vous pouvez cependant payer un peu plus cher pour dormir en dortoir (ou beaucoup plus cher pour une suite).La plupart des grandes compagnies de ferry ont un site en anglais pour les réservations. Vous pouvez aussi passer par une agence de voyage comme JTB.
Une approche particulière de l’accessibilité aux transports
Le Japon récolte des avis mitigés en termes d’accessibilité, ou ce que l’on appelle bariafurī (barrier-free ou sans-obstacles : バリアフリー) en japonais. Vous constaterez que les employés feront tout pour vous rendre service, même s’ils ne parlent pas beaucoup anglais. En ville, les gares sont généralement équipées d’ascenseurs et le personnel de la gare vous aidera à monter et descendre du traingrâce à une rampe amovible. Il est plus difficile de se frayer un chemin à travers les stations plus rurales.De façon générale, les bâtiments récents auront sûrement des rampes d’accès et des toilettes accessibles aux fauteuils roulants. Les grandes attractions touristiques sont souvent accessibles, même si ce n’est pas évident : les sanctuaires et temples, par exemple, ont souvent une deuxième entrée avec une rampe. Cela dit, certains lieux considérés « accessibles » peuvent l’être par une pente raide ou un long chemin de graviers.Bon nombre d’hôtels, à partir de la moyenne gamme élevée, ont une ou deux chambres sans-obstacles (réservez longtemps à l’avance). Sachez que le terme sans-obstacles ne recouvre pas toujours la même chose, et vérifiez attentivement les détails. Si vous décidez à votre arrivée qu’un fauteuil roulant (車いす : kuruma isu) vous serait utile, les employés de l’hôtel pourront vous aider à en louer un.Quelques inconvénients : dans les villes japonaises, beaucoup de quartiers n’ont pas de trottoirs, et les restaurants sont souvent trop exigus pour accueillir des clients en fauteuil. Cherchez les shōtengai (商店街 : rues marchandes), des galeries couvertes souvent piétonnes ; vous en trouverez dans la majorité des villes.Accessible Japan est la meilleure référence. Le créateur du site a publié un e-book très détaillé. De plus, vous pouvez télécharger l’ Accessible Travel Guide de Lonely Planet pour plus d’informations.
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