Où partir cet automne ?
Alors que l’été touche bientôt à sa fin, certains choisissent l’automne pour partir en voyage à la recherche d’un peu de chaleur. En Europe, il est encore possible de faire durer l’été en partant pour l’Espagne ou encore le Maroc. L’ Amérique du Nord vous réserve également de belles surprises avec un été indien qui commence dès septembre, et des paysages offrant une magnifique palette de couleur. En octobre, envolez-vous vers l’Océan Indien ou vers l’Asie pour faire de la plongée ou vous détendre à la plage. Et novembre est idéal pour découvrir le Moyen-Orient ! On vous partage une sélection des 11 meilleurs endroits où partir cet automne !
1. La Bourgogne pour des crus d’exception
La Route des Grands Crus taille son chemin au milieu des plus prestigieux vignobles bourguignons. Sur 60 km, entre Beaune et Santenay, cet itinéraire enivrant à plus d’un titre est bordé de 38 charmants villages et de près de 1250 “climats” – comme on appelle ici les parcelles viticoles offrant chacune un terroir unique. C’est ici que s’étend le minuscule domaine Romanée Conti, qui produit l’un des rouges les plus appréciés (et chers !) du monde. Septembre est le mois des vendanges en Bourgogne, et les moyennes de 20°C autorisent les sorties à pied et en vélo entre les domaines, ou simplement pour aller siroter un verre de côte-de-nuits ou de Meursault à la terrasse d’un café. Posez vos valises dans la belle Beaune, dont le superbe hôtel-Dieu accueille chaque année les célèbres enchères des Hospices. La ville abrite nombre de caves et de restaurants étoilés.
Bon à savoir : Dijon est bien desservie par train (1 heure 40 depuis Paris). Prévoyez deux jours pour découvrir la région en bus ou en voiture, davantage à pied ou en vélo.
2. Fès au Maroc pour se perdre dans le dédale de la médina
Franchir les céramiques bleues de Bab Bou Djeloud, c’est presque un voyage dans le temps. Un flash-back de 1 200 ans dans une ville sans véhicules à moteur, la plus vaste et fascinante ville médiévale du monde arabe. Entre la chaleur étouffante de l’été et les frimas et l’humidité de l’hiver, octobre est idéal pour se rendre (ou plus vraisemblablement se perdre !) dans le dense écheveau des 9 400 voies de Fès el-Bali. Cette partie-là plus ancienne de la médina, bordée de remparts, est aussi charmeuse qu’impitoyable. On y admire les murs couverts de sublimes zelliges, de délicats panneaux de bois sculptés et d’entrelacs d’albâtre des médersas (écoles coraniques), on s’y régale de pastillas, de tagines et de verres du traditionnel thé à la menthe, on y dort dans de nobles palais, riads et dars. Tout comme on est assourdi par le bruit de fond des souks et frappé par l’odeur âcre des tanneries.
Bon à savoir : posez vos valises à Fès el-Bali pour goûter au mieux l’ambiance ; il peut être préférable de commencer avec un guide avant d’explorer la médina seul. Ne ratez pas la tannerie Chouara, les décorations des médersas Bou Inania et Attarine, et les délicates pièces d’artisanat du musée du Batha.
3. Minorque en Espagne pour nager, pédaler et se balader dans le printemps de l’hiver
La fin des grandes chaleurs estivales a fait partir les amateurs de bains de soleil forcenés, mais l’astre n’a pas dit son dernier mot sur la plus orientale des îles des Baléares. Durant les premières semaines de l’automne – parfois surnommées primavera de l’hiver, le “printemps de l’hiver” – les activités touristiques n’ont pas encore baissé le rideau, les eaux qui bordent les belles plages sont encore délicieusement douces et vous aurez de la place sur le sable. Quelques averses peuvent survenir, mais les conditions sont bonnes pour découvrir l’héritage anglo-espagnol de l’attachant port de Mahon, les vieux quartiers de Ciutadella et des sites mégalithiques vieux de quatre millénaires. Sans oublier les randonnées et le VTT le long des 185 km du sentier côtier de Camí de Cavalls. L’île est une réserve de Biosphère de l’Unesco, avec en point d’orgue les oiseaux des marais du parc naturel S’Albufera des Grau. Mettez des jumelles dans votre sac et partez l’explorer dans la sérénité la plus complète.
Bon à savoir : le ferry met 7 heures 30 depuis Barcelone jusqu’à Mahon, également bien desservie en avion ; les traversées entre Valence et Ciutadella sont deux fois plus longues. Des ferrys réguliers relient aussi Ciutadella à Alcúdia, au nord de Majorque, permettant un séjour sur les deux îles. Pour circuler, louez une voiture ou un vélo.
4. Madagascar pour s’attendrir devant les bébés lémuriens
Séparée du continent africain il y a 160 millions d’années, Madagascar a connu une évolution unique : 90% de ses plantes et variétés animales y sont endémiques, parmi lesquelles des caméléons, orchidées, scarabées girafe, fosas et bien sûr les stars de la faune nationale : les lémuriens. Plus de 100 espèces courent, grimpent et bondissent dans le pays, dont le très discret et nocturne aye-aye, avec ses oreilles de chauve-souris, les sifakas danseurs et les adorables Lemur catta, dont les bébés sont plus mignons que jamais en octobre. Agréablement chaud et sec, ce mois caractérisé par l’explosion pourpre de la floraison des jacarandas offre une bonne période pour découvrir la Grande Île.
Bon à savoir : le surnom de “Grande Île” ne ment pas : Madagascar est vaste. N’essayez pas de tout voir d’un coup. Au nord, optez pour les plantations de cacao, les tsingy (formations géologiques) et lémuriens de la réserve d’Ankarana et les plages, caméléons et tortues de Nosy Be. Vers l’est, optez pour la faune et la flore du parc d’Andasibe-Mantadia. Depuis Tana, un bel itinéraire vers le sud descend la RN7 vers le parc de Ranomafana et ses lémuriens puis la réserve d’Anja et les Maki catta du parc de l’Isalo, avant les plages bordées de forêt sèche d’Ifaty.
5. Le sud-Ouest de l’Angleterre pour arpenter des merveilles dans la sérénité de l’automne
Le sud-ouest de l’Angleterre abrite de nobles demeures, des châteaux et abbayes, des cromlechs et tumulus mégalithiques. L’ensemble déborde de visiteurs en été, et beaucoup de sites ferment fin octobre. Ce mois est ainsi idéal pour un road trip au cœur de siècles d’histoire, jouer aux lords et ladies dans les manoirs de Montacute ou de Cotehele, communiquer avec les ancêtres à Avebury et côtoyer la mémoire du roi Arthur à Tintagel. Les sentiers de randonnée sont alors particulièrement calmes (y compris le South West Coast Path, le plus long d’Angleterre) et les pubs de campagne plus attirants que jamais.
Bon à savoir : Choisissez un endroit à explorer : les dolmens de Cornouailles, les mines d’étain de Tintagel, le sud du Devon sur les traces d’Agatha Christie, les élégants bâtiments 1920 de Dartmoor, Montacute l’élisabéthaine, le cottage du poète Coleridge ou la magie du château de Dunster dans le Somerset. Ou faites un circuit depuis Bath via le Somerset, le nord du Devon, la Cornouailles, le sud du Devon, le Dorset et le Wiltshire.
6. Le Parc National de Jasper en Alberta pour le spectacle des astres scintillant dans le ciel
Pour qui traque les constellations et les galaxies, les ciels les plus sombres sont les meilleurs. Avec une pollution lumineuse minime, la réserve de ciel étoilé de Jasper – 11 000 km2 de forêts, de lacs glaciaires et de montagnes, soit la deuxième du monde en superficie – figure parmi les meilleures destinations pour scruter le cosmos. Octobre doit à ses températures douces, à ses couleurs d’automne et à la pureté de son ciel d’y être désigné “mois du ciel sombre”. Une période au top pour les profanes comme pour les spécialistes, dont nombre se donnent rendez-vous au milieu du mois pour un festival d’astronomie incluant conférences et observations. Si les nuages s’invitent à la fête, le planétarium de la ville, bien équipé, offre une visite virtuelle du ciel. Octobre a un dernier atout : une importante activité des aurores boréales.
Bon à savoir : Installez-vous à Jasper, à 4 heures de route (ou de bus) d’Edmonton, l’aéroport le plus proche. Dans le parc national de Jasper, les meilleurs spots d’observation sont Pyramid Island, Maligne Lake, Old Fort Point et la pointe du glacier Athabasca. Durant la journée, randonnez dans le canyon Maligne, parcourez le lac Beauvert en kayak ou en paddle, ou cherchez des wapitis, orignaux et (avec de la chance !) loups dans la vallée d’Athabasca. Si vous avez le temps, ajoutez Lake Louise, le lac Moraine et Banff (3 heures 30). Sachez que les aurores boréales sont surtout visibles entre minuit et 2h.
7. En Egypte pour des journées délicieuses sur le fleuve du Nil
Le Nil est le flux vital de l’Égypte : sur ses berges, des civilisations antiques ont prospéré et les Égyptiens modernes continuent de vivre de manière traditionnelle. Une croisière, avec des escales pour visiter des temples, des tombeaux et des villages bordés de palmiers, permet de découvrir les points forts du pays. En novembre, quand la chaleur intense de l’été finit par s’estomper (25-30°C), on profite de belles journées sur le pont mais les températures sont supportables pour arpenter des sites déroulant des millénaires d’histoire. Parmi les étapes incontournables figurent Louxor, pour les colossales colonnes de Karnak, le temple de Louxor et la Vallée des Rois, l’île Éléphantine et les tombeaux des Nobles, les momies de crocodiles à Kom Ombo, le temple déplacé d’Abou Simbel et le prestigieux hôtel Old Cataract d’Aswan, pour un cocktail au bord de la piscine.
Bon à savoir : la plupart des croisières empruntent le tronçon du Nil jalonné de temples entre Aswan et Louxor ; comptez 3 à 5 jours. Direction nord, dans le sens du courant, le voyage est plus rapide, surtout avec une felouque (voilier). Il est possible de voguer du Caire à Aswan en 2 semaines. Prévoyez du temps pour Le Caire, les pyramides et le Grand Musée égyptien. Les felouques peuvent amarrer partout, les bateaux de croisière sont moins flexibles. Renseignez-vous avant de partir – il arrive que plusieurs bateaux amarrent les uns à côté des autres : une cabine avec “vue sur le fleuve” donne finalement sur un autre navire.
8. Séville en Espagne pour la tournée des bars et la météo
Levons tous nos verres au mois de novembre dans le sud de l’Andalousie. Tandis que la majorité de l’Europe commence à grelotter, ici, on est encore en T-shirt (moyenne haute de 20°C). Des conditions parfaites pour jouer les touristes sans la foule et s’éterniser en terrasse. La boisson maîtresse de la région est le xérès, surtout dans la belle ville de Jeréz de la Frontera. Beaucoup de bodegas historiques – comme la vaste González Byass et la Bodega Lustau, avec ses caves évoquant une cathédrale – proposent des visites et des dégustations, tandis que la vieille ville est truffée de bars au cachet indéniable, servant des xérès secs ou plus doux, avec en fond sonore du flamenco (il serait né ici). Combinez Jeréz avec Séville, également constellée de bars à tapas et de monuments mirifiques : visitez le somptueux Alcázar, palais royal de style mudéjar, pénétrez dans l’une des plus grandes cathédrales gothiques du monde, flânez sur les berges du Guadalquivir et explorez le quartier pittoresque de Triana, domaine du flamenco, de la corrida et des azulejos.
Bon à savoir : commencez par 3 jours à Séville ; logez dans le quartier chic d’Alameda de Hércules. Passez ensuite 2 jours à Jeréz de la Frontera, pour visiter les belles bodegas, le petit Alcázar mauresque et la cathédrale. Jeréz est à 1 heure 15 de train de Séville.
9. En Normandie pour des frissons de froid et d’émotion
Si vous voulez du soleil et jouer dans les vagues, ce n’est pas le bon moment pour vous rendre sur les plages normandes. En novembre, le temps est très instable et les températures oscillent entre 5 et 12°C. Mais, si vous voulez approfondir vos connaissances sur l’une des périodes les plus sombres de l’histoire récente, cette météo potentiellement sinistre contribuera à vous mettre dans l’ambiance. Près de 130 000 soldats – alliés et allemands – périrent en Normandie en 1944, et beaucoup furent tués sur les plages du débarquement : Utah, Omaha, Gold, Juno et Sword. De nombreux sites témoignent de leur destinée, entre autres les bunkers et cratères de bombes à la pointe du Hoc, le port artificiel d’Arromanches, le Mémorial de Caen et les 27 cimetières de guerre éparpillés dans la région. Faites coïncider votre séjour avec le jour de l’Armistice (11 novembre) pour assister à des cérémonies du souvenir. Sachez aussi qu’en novembre, les hébergements seront moins chers et les sites moins fréquentés – une bonne chose si vous voulez vous rendre au Mont-Saint-Michel, magnifique mais très touristique.
Bon à savoir : prévoyez 4 ou 5 jours pour les plages normandes, cimetières et mémoriaux de guerre. Un circuit organisé est pertinent – un guide compétent rend l’expérience encore plus marquante.
10. Oaxaca au Mexique pour faire de la mort une fête
Le Día de Muertos – Jour des morts – est célébré durant trois nuits, du 31 octobre au 2 novembre. Selon la tradition mexicaine, c’est à ce moment que les défunts reviennent dans le monde des vivants. Les familles installent des autels à côté des tombes et les décorent de photos, bougies, œillets et sucreries ; les fanfares déambulent, les habitants portent des masques de squelette et font bombance. Si des festivités ont lieu dans tout le pays, l’État de Oaxaca – connu pour sa culture amérindienne, sa cuisine et ses talentueux artistes et artisans – est un excellent choix. La ville de Oaxaca est un patchwork d’ateliers d’artisanat, de places baroques et de marchés animés (où vous pourrez acheter des crânes en sucre et du pan de muerto, le pain des morts) ; le musée des Cultures de Oaxaca mérite une visite. Ensuite, élargissez vos explorations : village de tisserands de Teotitlán, marché historique de Tlacolula et Comparsa (parade) flamboyante de Soledad Etla. Rendez-vous de nuit dans les nombreux cimetières de la région pour assister aux festivités.
Bon à savoir : la ville de Oaxaca est à 6-7 heures de bus de Mexico. Explorez la ville et ses environs, puis gagnez la Sierra Norte pour des balades à pied et à vélo gérées par la communauté et terminez sur les plages de surf de la côte Pacifique. Prévoyez 10 jours. Le Jour des morts est une fête religieuse – soyez respectueux et ne prenez pas de photos sans avoir demandé l’autorisation.
11. Dans le Sud du Vietnam pour nager, faire du snorkeling, bronzer et explorer le delta du Mékong
Le sud du Vietnam est un concentré de ce que cette région d’Asie du Sud-Est offre de meilleur : le rythme enivrant de Hô Chi Minh-Ville (Saïgon), les émouvantes reliques de la guerre, les sampans et les villages du delta du Mékong… Sur chacune des superbes îles bordées de sable de Phu Quoc et Con Dao s’élevait une prison à l’époque coloniale – vous pouvez en visiter les sombres vestiges – mais ces îles sont désormais surtout des lieux où se relaxer. Les conditions sont parfaites en novembre, une fois la saison humide passée. Phu Quoc, près des côtes du Cambodge, offre des hébergements variés, de superbes sites de snorkeling et de belles plages tranquilles. Con Dao, plus sauvage, abrite des tortues venues pondre (de juin à septembre) et des dugongs, ainsi que des points de chute paisibles sur des plages époustouflantes.
Bon à savoir : Phu Quoc et Con Dao sont reliées par avion à Hô Chi Minh-Ville, ce qui permet de combiner séjour sur une île de rêve et découverte du Sud. Ne manquez pas la visite des tunnels de Cu Chi, repaire viêt-cong souterrain pendant la guerre, l’exploration du delta du Mékong et la bonne cuisine à base de poisson et fruits de mer à Hô Chi Minh-Ville. A Phu Quoc, goûtez au bún kèn – salade de nouilles aux fruits de mer.
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