Le flamenco

Aucun art ne saisit mieux l’essence de l’Andalousie que le flamenco, et le cœur de la scène flamenca espagnole tourne autour des fougueuses cités de Séville, Cadix et Jerez de la Frontera. D’innombrables grands noms du flamenco sont nés dans les barrios (quartiers) gitans de San Miguel et de Santiago à Jerez, de Santa María à Cadix et de Triana à Séville.

L'histoire du flamenco

Le flamenco est né du brassage des communautés gitane, maure et juive opprimées d’Andalousie au lendemain de la Reconquista (reconquête chrétienne), notamment à Séville, Cadix et Jerez. Au fil des siècles a émergé le cante jondo, version brute du flamenco, à laquelle se sont ajoutées la danse et les guitares au XIXe siècle, à peu près à l’époque où le genre, jusque-là transmis oralement, a commencé à être consigné par écrit. 

Au milieu du XIXe siècle, le flamenco entre dans son “âge d’or”, devenant un art professionnel à travers l’Andalousie, en particulier dans les célèbres cafés cantantes. De nombreux aficionados estiment néanmoins que le cante jondo (ou flamenco puro) s’est alors édulcoré en se mêlant à d’autres genres. S’ensuivit un déclin dès les années 1920. Mais, au milieu du XXe siècle, on assiste à une authentique renaissance, en grande partie grâce à deux grands Gaditanos, le guitariste Paco de Lucía et le cantaor (chanteur) Camarón de la Isla. Une renaissance qui perdure de nos jours.

Comment danser le flamenco ?

Dans son incarnation la plus pure, le flamenco est un art d’improvisation et d’interaction avec le public, idéalement dans un cadre informel, mais de nos jours les spectacles sont pour beaucoup préparés. Chant, danse, guitare et jaleo (battements de mains et autres réactions du public) sont les éléments clés qui, combinés, mènent – avec de la chance – à l’insaisissable duende, état de vive émotion typiquement associé au flamenco. Les divers palos (types de chant) du flamenco vont des frénétiques bulerías, une spécialité de Jerez, aux désespérées siguiriyas, en passant par les joyeuses alegrías de Cadix.

Où écouter et voir du flamenco en Andalousie ?

Le plus simple est d’aller dans un tablao. Si les spectacles, professionnels, n’y ont pas toujours la spontanéité associée au “flamenco pur”, les artistes sont talentueux et les lieux spectaculaires (caves anciennes, tavernes urbaines…). Dîner et boissons peuvent accompagner la représentation. Dirigées par des aficionados locaux, les peñas traditionnelles sont généralement des clubs privés à l’atmosphère authentique. Des sessions particulières peuvent y être données pour les non-membres : demandez autour de vous. Les peñas de Jerez sont au sommet de leur animation pendant le Festival de Jerez. Les bruyants tabancos (bars à xérès) de Jerez sont étroitement liés à la scène flamenco de la ville. Certains organisent régulièrement des spectacles. Vous pourrez vous y imprégner des chants autour d’un verre de fino et même participer à un cours de danse.

Fêtes et festivals 

Le flamenco est quasiment de toutes les fêtes andalouses : des grands événements comme la Feria de Abril de Séville ou la Feria de Málaga aux fêtes de village. Les deux semaines ferventes du Festival de Jerez en février-mars offrent aux participants la plus grande célébration du flamenco qui soit au monde.

Les musées autour du flamenco

Centro de Interpretación Camarón de la Isla (San Fernando) 

Inauguré en 2021, ce musée multimédia innovant explore la vie et l’héritage de Camarón de la Isla. Né à San Fernando en 1950 sous le nom de José Monge Cruz, cette légende du flamenco espagnol a notamment collaboré avec le grand guitariste Paco de Lucía, originaire d’Algésiras.

Centro Andaluz de Documentación de Flamenco (Jerez) 

Dans le centre de Jerez, un beau palais du XVe siècle abrite la seule bibliothèque de flamenco d’Espagne, aux étagères chargées de documents audio et imprimés. Le lieu projette aussi des spectacles et fournit des informations sur les événements à venir et les académies de danse.