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Publié le 19/08/2025 11 minutes de lecture
Construite au XVIe siècle, La Valette, capitale lilliputienne de Malte, témoigne de la puissance de ses bâtisseurs chrétiens. Baptisée du nom de Jean de la Valette, grand maître des chevaliers de l’ordre de Saint-Jean lors de sa construction, la capitale de Malte ne ressemble à nulle autre. Ses maisons de ville avec balcons, hautes comme des falaises, se dressent le long de rues formant un parfait quadrillage, qui montent et descendent au fil d’innombrables marches, sur la péninsule de Sceberras, une bande de terre s’avançant entre deux splendides ports naturels.
En grande partie détruite durant la Seconde Guerre mondiale, La Valette fut rapidement reconstruite, mais ses habitants désertèrent la ville – qui resta cependant la capitale politique du pays – pour s’installer ailleurs à Malte. Depuis quelques années, La Valette connaît toutefois une véritable renaissance.
Lors de son inscription au patrimoine mondial de l’humanité, l’Unesco décrivit la capitale maltaise comme “l’une des plus importantes concentrations de sites historiques du monde”. Aujourd’hui, La Valette est une ville bien vivante, qui a su conserver son charme historique et son caractère local. Voici les plus belles expériences à vivre dans cette ville unique.

1. S’émerveiller devant les chapelles baroques de la co-cathédrale Saint-Jean
Ne vous fiez pas à sa façade austère : derrière ses murs fortifiés se cache l’un des plus grands chefs-d’œuvre baroques d’Europe. Conçue par l’architecte Gerolamo Cassar entre 1573 et 1578 pour servir de lieu de culte commun aux chevaliers, la co-cathédrale Saint-Jean fut profondément remaniée au XVIIᵉ siècle. La nef, longue et basse, éblouit par la profusion de ses ornements : chaque mur, chaque pilier est couvert de décorations dorées qui donnent l’impression de marcher dans un immense brocart patiné par le temps. Huit chapelles, chacune associée à une « langue » de l’Ordre, se succèdent autour de l’église et méritent qu’on s’y attarde longuement.
En parcourant ces chapelles, on découvre les retables et monuments de Mattia Preti, notamment ceux consacrés aux grands maîtres António Manoel de Vilhena et Manuel Pinto de Fonseca dans la chapelle de Castille, León et Portugal. Les fresques de Preti illustrant la vie de saint Jean recouvrent le plafond voûté de la chapelle anglo-bavaroise, également appelée chapelle des reliques, qui abrite aussi une statue en bois de saint Jean. Elle proviendrait de la galère qui transporta les chevaliers quittant Rhodes en 1523. L’autel est dominé par une œuvre majeure de Giuseppe Mazzuoli, Le Baptême du Christ, tandis que d’autres toiles de Preti se trouvent dans les chapelles de France et d’Italie.
La chapelle d’Allemagne attire également le regard avec ses dorures extravagantes, réalisées à partir de pièces d’or fondues — principalement des florins hollandais — appliquées directement sur le calcaire globigérine. Enfin, l’oratoire abrite le chef-d’œuvre absolu de l’édifice : La Décollation de saint Jean-Baptiste du Caravage. Ce tableau monumental, le plus grand peint par l’artiste et le seul qu’il ait signé, saisit par son réalisme lugubre et dramatique.
Bon à savoir : Pour profiter pleinement de la visite, prenez le temps d’explorer chaque chapelle avec l’audioguide, puis grimpez l’étroit escalier menant au balcon arrière : la vue sur la nef est inoubliable. N’oubliez pas qu’une tenue correcte est requise dans ce lieu de culte. Des châles sont fournis pour couvrir épaules et bras dénudés, et les chaussures fermées sont de rigueur.
2. Plonger dans l’ère de la Préhistoire au Musée national d’archéologie
Installé dans l’auberge de Provence, élégant palais de 1571, le Musée national d’archéologie rassemble les collections préhistoriques les plus précieuses de Malte. On y découvre d’abord les outils en pierre de Għar Dalam, datés de 5200 av. J.-C., puis les fascinantes figurines néolithiques, dont la célèbre Sleeping Lady, minuscule statuette aux formes généreuses, retrouvée dans l’Hypogée de Ħal Saflieni et âgée d’environ 5000 ans. Parmi les autres pièces maîtresses figurent les frises de pierre provenant des temples de Tarxien, une rare maquette de Ta’ Ħaġrat, ainsi qu’une section consacrée aux Phéniciens, avec poteries et amulettes.
Bon à savoir : Pour prolonger la découverte des grands sites préhistoriques de l’archipel — Ħaġar Qim, Mnajdra et les temples de Ġgantija à Gozo — le plus simple est d’opter pour le Heritage Malta Multisite Pass.
3. Traverser la porte de la ville
La City Gate, gravement endommagée pendant la Seconde Guerre mondiale, a été reconstruite en 1963 dans un style fortement décrié à l’époque. Renzo Piano a voulu rétablir l’impression de puissance et de solidité donnée par la porte initiale percée dans les remparts en 1633. En y accédant par un véritable pont – utilisant pour matériau le calcaire ocre que l’on trouve dans toute l’île –, les passants dominent le fossé creusé par les chevaliers et se trouvent face aux fortifications. Encadrant la porte, deux flèches métalliques de 25 m, conçues pour ressembler à des sabres, se dressent vers le ciel. Depuis cet espace ouvert et dépouillé, souvent utilisé comme lieu de tournage, la vue embrasse la cité. Regardez en arrière vers Triq ir-Repubblika (Republic St) pour voir la City Gate décrire un “V” pour “Valette”.

4. Découvrir les d’autres œuvres architecturales spectaculaires de Renzo Piano
À peine franchie la porte de la ville, le Parlement signé Renzo Piano s’impose : deux massifs volumes de pierre semblent suspendus dans les airs, en réalité portés par des pilotis. Au-dessus du rez-de-chaussée (qui accueille des expositions) largement vitré, l’effet de légèreté est accentué par la façade de l’étage principal sur laquelle alternent les volumes vides et pleins, ouverts et fermés. Il s’agit de milliers de petits blocs de pierre calcaire – en encoches et en pointes taillées en biais – entrecroisés de miroirs réflecteurs qui brillent sous le soleil ; la lumière pénètre tout en limitant la réverbération solaire.
À deux pas, construit dans les années 1860, l’Opéra royal fut détruit par un raid aérien allemand en 1942. Ses ruines ont été conservées et aménagées pour accueillir un théâtre en plein air dont les fauteuils verts ont pris place au-dessus des vestiges. Renzo Piano a ainsi créé un endroit fabuleux pour les concerts, fréquents pendant l’Arts Festival.

5. Admirer la vue imprenable depuis les jardins Upper Barrakka
Depuis ce havre de paix bordé de colonnades, la vue sur le Grand Port est saisissante. Ouverts au public en 1824, les jardins Barrakka furent en grande partie détruits pendant la Seconde Guerre mondiale. Sur la terrasse en contrebas, allez voir la Batterie de salut, dont le canon tirait jadis pour saluer les navires en visite. Il résonne encore à midi et 16h lors d’une cérémonie opérée par des soldats en uniforme traditionnel.
Bon à savoir : A la mi-août, les jardins accueillent le festival Delicata Classic Wine Festival.
6. Découvrir l’histoire de La Valette pendant la Seconde Guerre mondiale
À quarante mètres sous les Upper Barrakka Gardens, les Lascaris War Rooms forment un complexe de tunnels ventilés. À partir de la mi-1943, elles ont abrité les quartiers généraux secrets britanniques et sont restées en service jusqu’en 1977. Entièrement restauré et remis en situation, le site offre aujourd’hui un aperçu précis des coulisses du conflit.
Depuis les Upper Barrakka Gardens, un escalier mène aux War Headquarters Tunnels (tunnels du quartier général de guerre), premier réseau creusé dans la roche. D’août 1940 à mai 1943, ces tunnels ont servi de quartier général commun à l’armée de terre, à la Royal Navy et à la Royal Air Force. À partir de la mi-1943, ils ont été remplacés par les Lascaris War Rooms. Les salles les plus marquantes expliquent le contrôle des canons antiaériens et la coordination des avions de chasse de la RAF ; elles détaillent le dispositif de défense allié autour de Malte et de Gozo.
Bon à savoir : des billets individuels existent pour chacune des deux visites guidées, mais un billet combiné couvre sept sites de la Seconde Guerre mondiale autour de La Valette et des Trois Cités, dont l’excellent Malta at War Museum à Vittoriosa.

7. Prendre l’air dans des jardins secrets
Les touristes se ruent aux jardins Barrakka du haut, mais ignorent bien souvent les jardins Barrakka du bas, à l’autre bout de la ville. Ce petit parc donnant sur le port comprend un temple dorique à la mémoire de sir Alexander Ball, capitaine de la marine britannique qui arracha Malte aux mains des Français en 1800. L’endroit est particulièrement magique au coucher du soleil. Non loin de là, dans Triq san Duminku, vous pourrez découvrir le superbe jardin de 495 m² caché sur le toit du Valletta Design Cluster, un ancien abattoir reconverti en ateliers d’artistes et espaces d’exposition.
8. Descendre sous terre au monastère Sainte-Catherine
À 130 m du Valletta Design Cluster, le long de Triq San Duminku, se trouve le monastère Sainte-Catherine, fondé il y a quatre siècles et rouvert en 2023. Organisé autour d’un jardin central verdoyant, il se visite avec un audioguide de 45 minutes (réservation conseillée). L’itinéraire mène jusqu’à Mysterium Fidei, un remarquable ensemble de cloîtres souterrains. Les étages supérieurs restent occupés par des religieuses augustines.

9. Plonger dans le passé guerrier de Malte
À l’extrémité de la péninsule de Sciberras, le fort Saint-Elme et le Musée national de la guerre dominent le port. Dédié au saint patron des marins, le fort fut érigé par les Chevaliers en 1552, en seulement quatre mois, puis agrandi par les Britanniques. Depuis ses remparts, la vue est superbe.
Au premier niveau, le Musée national de la guerre retrace notamment le Grand Siège et les épreuves de la Seconde Guerre mondiale. De formidables montages audiovisuels font revivre l’histoire, illustrant certains aspects de la guerre comme la difficulté d’acheminer le ravitaillement dans les îles sous les bombes allemandes. Dans la cour précédant l’entrée du fort, on peut voir les couvercles de silos souterrains. Il est possible de visiter la place d’armes, la chapelle (1559) dont les chevaliers défendirent l’autel jusqu’à la mort pendant le Grand Siège, et l’église de 1729.
Bon à savoir : Le cortège historique In Guardia se déroule ici entre octobre et juin.
10. Admirer les œuvres du MUŻA
Le MUŻA, le musée national des beaux-arts, a fermé ses portes en 2016 pour ressusciter dans l’auberge d’Italie – majestueux bâtiment du XVIe siècle –, associant les fleurons de l’ancien musée, notamment cartes et peintures historiques, à une approche très moderne de la narration et des arts. Des artistes natifs de l’archipel ou qui séjournèrent à Malte pour travailler, comme Victor Pasmore, y sont exposés. Le musée permet également de découvrir une vaste collection d’œuvres de Mattia Preti, du mobilier de la haute société maltaise et dispose d’un excellent restaurant dans la cour intérieure.

11. Entrer dans les coulisses du pouvoir au palais du Grand Maître
Parmi les sites les plus visités de la capitale, le palais du Grand Maître attire chaque année environ 300 000 visiteurs. Dominant aujourd’hui la place Saint-Georges, il fut le premier édifice construit par les chevaliers de Saint-Jean lors de la fondation de la ville, avant de devenir le palais du gouverneur sous la période britannique. En 1921, il accueillit le premier parlement constitutionnel de Malte ; il abrite désormais le bureau du président de la République.
Rouvert en 2024 après rénovation, le palais est accessible à plus de 85 % : on parcourt les couloirs du Piano Nobile, le bureau du Grand Maître restauré et la salle du trône. Parmi les autres pièces à ne pas manquer, citons l’Armurerie. Même réduite aujourd’hui à 5 000 armures du XVIe au XVIIIe siècle sur une collection initiale de 25 000 pièces – les rapines de Napoléon, le passage des Britanniques et la négligence générale ayant eu raison du reste –, elle demeure l’une des plus riches armureries du monde.
Bon à savoir : À quelques pas, le Teatru Manoel, l’un des plus anciens théâtres d’Europe (1731), se visite sur réservation.
12. Faire un tour dans ses musées éclectiques
Coincé entre un pub et des restaurants dans Triq l-Arċisqof, le Malta Postal Museum, petit musée étonnamment intéressant, retrace l’histoire du système postal des chevaliers de Saint-Jean et présente fréquemment des expositions de photographies anciennes et contemporaines. À quelques minutes de marche, dans Triq il-Levant, Valletta Contemporary est une galerie d’art moderne aménagée dans un entrepôt vieux de 400 ans, présentant le travail d’artistes locaux et internationaux.

13. Visiter un palais privé du XVIe siècle
La visite de ce somptueux palais du XVIe siècle est une véritable plongée dans le monde de l’aristocratie maltaise avec de superbes antiquités et des intérieurs magnifiques. La Casa Rocca Piccola est toujours occupée par la famille De Piro ; son neuvième marquis a ouvert une partie du palais au public, et des visites guidées donnent un aperçu de la vie privilégiée des aristocrates, tel l’abri antiaérien de la Seconde Guerre mondiale à 30 m sous terre.
Bon à savoir : vous pouvez passer la nuit dans l’une des cinq chambres romantiques du Casa Rocca Piccola B&B.
14. Se régaler au marché d’Is-Suq Tal-Belt
Inspiré par Covent Garden à Londres et par les Halles centrales de Paris, le marché municipal Is-Suq Tal-Belt (« marché de la ville ») ouvre en 1861 sous une élégante charpente en fer forgé. Il devient alors le principal marché public de La Valette, avec 150 étals de produits frais. Bombardé pendant la Seconde Guerre mondiale, il décline peu à peu jusqu’à frôler la fermeture, avant d’être entièrement restauré et relancé en 2018 dans le cadre de la rénovation de la capitale.
Admirez son architecture historique, déjeunez à l’un des plus de quinze stands de cuisine internationale, ou faites vos courses au supermarché Arkadia, situé au rez-de-chaussée. À l’étage, des marchés artisanaux maltais sont organisés ponctuellement : pensez à vérifier les dates en ligne.
Bon à savoir : L’espace restauration propose un large éventail de saveurs : cuisine philippine et vietnamienne, sushis, tacos, sans oublier les spécialités maltaises.
15. Découvrir la vie nocturne animée de la célèbre Strait Street
Large de seulement 4 m pour 660 m de long, Strait Sreet est l’une des rues les plus étroites de la ville. Jadis le seul endroit où les duels étaient autorisés par les chevaliers, la rue devint plus tard un repaire de marins en permission surnommé the gut (“le boyau”) par les Britanniques.
Avec le départ des habitants après la Seconde Guerre mondiale et celui de la marine britannique en 1979, Strait St s’est transformée en rue fantôme, seules les enseignes décrépites des anciens bars témoignant de son passé agité. Mais la rue revit depuis une dizaine d’années, avec une poignée de bars et de restaurants dont certains sont excellents. Essayez Tico Tico, l’un des plus anciens bars de la rue, et N Japanese Bistrot, restaurant en sous-sol où l’on se croirait à Tokyo et qui sert une délicieuse cuisine japonaise.
Bon à savoir : Consultez la page Facebook de Strada Stretta pour obtenir des informations sur les événements artistiques, musicaux et culturels qui se déroulent le long de Strait St.

16. Faire une pause café
Entre deux visites, offrez-vous un café fraîchement préparé avec quelques spécialités locales. Pour un expresso avec vue sur le port, rendez-vous chez Lot61 ou Coffee Circus Lisboa. Au cœur de la ville, le Caffe Cordina — institution à façade de stuc — propose d’excellentes pâtisseries et des tables parfaites pour observer le ballet des passants. À l’heure du goûter, dégustez un pastizzi, petite pâtisserie feuilletée salée, grand classique maltais que l’on croque à toute heure.
17. Goûtez à la cuisine traditionnelle maltaise
À Malte, la table mêle influences italiennes, nord-africaines, méditerranéennes et britanniques. Malgré l’essor des adresses internationales et des tables étoilées, la cuisine traditionnelle demeure bien vivante. Le plat national, le fenek (lapin), se déguste frit à l’huile d’olive, rôti, mijoté, servi avec des spaghettis ou enfermé dans une tourte. Les poissons et fruits de mer tiennent également une place de choix. Les boulangeries de quartier sont incontournables : on y trouve le ħobż, pain croustillant de type levain, et la ftira, plus plate, généralement garnie de thon, d’olives, de câpres et d’oignons. Pour savourer les classiques, cap sur le King’s Own Band Club, où l’on sert l’aljotta (soupe de poisson) et le stuffat tal-fenek (ragoût de lapin) dans un cadre chargé d’histoire.
Bon à savoir : Réservez chez Noni. Le chef Jonathan Brincat y propose une cuisine étoilée au Michelin aux accents fusion — par exemple un canard de Barbarie au sésame noir.
18. Siroter des bières artisanales et des cocktails
À la nuit tombée, bars, brasseries et salles de spectacle s’animent à La Valette. La scène craft gagne du terrain dans les bistrots cosy comme dans les bars bondés. Au Ġugar Hangout & Bar, commandez une Stretta — bière artisanale locale baptisée d’après la trépidante Strait Street — ou une Cisk, lager très appréciée dans tout le pays. L’adresse propose aussi des encas végétaliens et végétariens. Chez 67 Kapitali, on sert à la pression les bières de la brasserie Lord Chambray (Gozo), ainsi qu’une sélection soignée de bières européennes et internationales.
Plutôt cocktails ? Essayez les créations du Kamy et du 33 Steps, ou allez danser au Cafe Society, bar populaire aux sets de DJ réguliers, avec une terrasse offrant une superbe vue sur les Trois Cités et le Grand Port. Le vendredi soir, le Bridge Bar programme des concerts de jazzau bord de l’eau et sert d’excellents cocktails.
Cet article publié sur Lonelyplanet.com, a été traduit avec l’aide d’outils d’intelligence artificielle, sous la supervision de nos auteurs, puis édité par la rédaction.
