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Publié le 22/10/2019 4 minutes de lecture
L’Onu a fixé 2020 comme échéance clé dans la définition des objectifs de lutte contre le réchauffement climatique et, pour les défenseurs de l’environnement, l’avion est sans conteste ce qui pèse le plus lourd sur le bilan carbone des voyageurs. Dès lors, quel avenir pour le globe-trotteur ? Voici quelques pistes pour comprendre les enjeux environnementaux, et faire évoluer nos habitudes.En 2020, les pays signataires de l’accord de Paris soumettront au Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) leurs objectifs de réduction des émissions de CO2 à long terme. Pour le GIEC, le pic doit être atteint en 2020 et être suivi par une réduction drastique des émissions afin de limiter à 2°C l’augmentation moyenne de la température mondiale, sous peine d’entraîner une élévation catastrophique du niveau de la mer et la multiplication des événements météorologiques extrêmes. L’étape suivante est plus ambitieuse encore : les émissions devront être réduites de moitié d’ici à 2030, et la neutralité carbone atteinte dès 2050. Étant donné le poids du transport aérien dans les émissions de dioxyde de carbone, le temps est venu pour chacun de revoir ses habitudes de voyage. Mais faut-il renoncer à voyager ? Certainement pas ! Prendre moins l’avion, c’est découvrir de nouveaux horizons. Périples ferroviaires, véhicules électriques, circuits à vélo, voyage en bus et même grande randonnée sont autant de solutions pour diminuer son empreinte carbone – et porter sur sa destination un tout autre regard.
Volez mieux
Vous rêvez de partir loin mais vous culpabilisez déjà de prendre l’avion ? Diminuez votre empreinte carbone en avion avec de modestes efforts et quelques choix plus “verts” pour rejoindre votre destination.
Dans le plus simple appareil
Plus un avion est chargé, plus il consomme de carburant. Par exemple, si vous allégez vos bagages de 15 kg sur un aller-retour Paris-Tenerife, c’est 100 à 200 kg d’émissions de CO2 en moins ! La business class vous fait rêver ? Oubliez-la ! C’est en classe économique que le coût environnemental est le moins élevé, puisqu’on y transporte plus de passagers pour autant de kérosène brûlé.
Privilégiez les vols sans escale
C’est au décollage et à l’atterrissage qu’un avion consomme le plus : rejoindre directement sa destination, sans escale, est donc le meilleur moyen de prendre l’avion sans faire flamber son bilan carbone. Sur place, préférez les longs séjours et déplacez-vous par le rail ou la route plutôt qu’en utilisant des vols domestiques.
Voyagez en bonne compagnie
L’Airline Index de l’ONG allemande Atmosfair classe les compagnies aériennes en fonction de leur consommation en carburant. Mieux encore, vérifiez vos billets pour connaître le modèle d’appareil que vous emprunterez (les plus récents sont généralement moins polluants). Le moteur de recherche Skyscanner met notamment en avant les vols à faibles émissions.
Préférez le train
À trajet équivalent, le train peut diviser par dix l’empreinte carbone d’un voyage – et multiplier d’autant les “Oh” et les ”Ah” devant le paysage. Trois exemples de voyages en train.
Tokyo-Hokkaido, Japon
De Tokyo, le shinkansen (train à grande vitesse) permet de rallier les neiges de la lointaine Sapporo, sur Hokkaido, en 8 heures et une seule correspondance. Le dépaysement est aussi intense que le voyage est facile. Les TGV japonais, qui roulent à l’électricité d’origine nucléaire, sont par ailleurs moins polluants que des locomotives diesel.
Amsterdam-Rotterdam, Pays-Bas
Tous les trains de la compagnie ferroviaire néerlandaise NS (Nederlandse Spoorwegen) roulent désormais à la force du vent ! Une éolienne tournant une heure permet d’alimenter un trajet de 190 km. Profitez-en pour voyager vert, des canaux d’Amsterdam au port de Rotterdam.
Toronto-Vancouver, Canada
VIA Rail propose ce voyage de 2 266 km à travers les plaines sauvages et les Rocheuses canadiennes : un rail-trip de pur plaisir, sans avoir à chercher son chemin ni s’arrêter pour faire le plein. À bord du bien-nommé “Le Canadien”, partez pour quatre jours à travers les plus beaux paysages du pays.
Branchez-vous!
Partout dans le monde, les infrastructures pour véhicules électriques, en amélioration spectaculaire ces dernières années, facilitent de grands périples à faibles émissions. Deux exemples et c’est parti!
Routes touristiques nationales, Norvège
Découvrez les époustouflants paysages norvégiens au volant d’une voiture propre. La Norvège a été l’une des pionnières des moteurs électriques, qui tournent aujourd’hui presque exclusivement à l’hydroélectricité.
Garden Route, Afrique du Sud
Du Cap à Port Elizabeth, 8 heures de road-trip à saupoudrer, au choix, de surf, de canoë, de plongée, d’équitation et de randonnée, l’esprit léger grâce aux bornes de recharge sur le chemin.
Envisagez le bus
Si le train focalise tous les regards, le bon vieux bus va lentement mais sûrement. Sur des routes escaladant des montagnes et traversant des déserts, oubliez le stress de la conduite et appréciez le paysage. Deux itinéraires magiques à tester en bus.
Great Ocean Road, Australia
Ce road-trip de légende n’est pas réservé aux véhicules individuels énergivores. Des bus V/Line relient ainsi Warrnambool à Melbourne via Apollo Bay et Geelong. Il n’y en a pas tous les jours, mais ils longent exactement les mêmes beautés que le plus prétentieux des bolides.
De Rio de Janeiro, au Brésil, à Lima, au Pérou
Ce trajet de 6 300 km assuré par Expreso Internacional Ormeño relie l’Atlantique au Pacifique en plusieurs jours. Vous pourrez vous vanter d’avoir traversé les Andes et le continent, sans prendre l’avion et sur la plus longue ligne de bus au monde.
Soyez votre propre énergie
Le train et le bus affichent un meilleur bilan carbone que l’avion et la voiture classique, certes, mais pour les puristes, le vélo, le kayak ou la randonnée sont le moyen parfait d’arriver à zéro émission.
Great divide mountain route, USA
Les cyclistes iront à la seule force de leurs mollets du Nouveau-Mexique, au sud-ouest des États-Unis, jusqu’en Alberta (Canada) : un défi de 4 455 km qui traverse les montagnes Rocheuses et laisse des souvenirs pour toute une vie – et des cuisses d’acier.
Île de Vancouver, Canada
Amateurs (expérimentés) de kayak, faites le tour de l’île et appréciez son silence et ses beautés en bivouaquant chaque soir sur la côte. Le record à battre en autonomie est de 12 jours, mais des circuits plus courts existent dans le détroit de Johnstone.
Haute Route, France-Suisse
Du mont Blanc au Cervin, cet itinéraire de légende est un rêve que caressent tous les randonneurs, une grande traversée qui fait défiler les sommets et enchaîne les nuits dans les refuges d’altitude.