Myanmar : Histoire
Ier siècle av. J.-C.
Les Pyu établissent des cités-État au centre du pays.
VIe siècle
Les Môn s'installent dans les plaines côtières fertiles s'étendant du delta de l'Ayeyarwady (Irrawaddy) jusqu'à l'ouest du Cambodge.
VIIIe-IXe siècles
Les Birmans, Mongols originaires de l'est de l'Himalaya, supplantent les Pyu au cœur du Myanmar.
1044
Anawrahta accède au trône ; Bagan, fondée en 849, connaît son âge d'or avec l'apport de la culture môn et devient la capitale du premier royaume birman.
1364
Les Shan fondent le royaume d'Ava, à proximité de l'actuelle Mandalay. Sur la côte ouest, les Rakhine (ou Arakanais) fondent Mrauk U (Myohaung), royaume bouddhiste qui rivalise avec Bagan.
1472
Accession au trône de Dhammazedi, considéré comme le plus grand des rois de Pegu. Développement du bouddhisme et premiers contacts avec l'Europe.
1550
Avènement de Bayinnaung, roi de Taungoo (terre de réfugiés birmans originaires des nouveaux royaumes shan). Sous le "Second Empire birman", ce dernier va réunifier le pays et infliger une défaite cuisante aux Siamois. Dès sa mort, en 1581, le nouveau royaume décline.
1819
Les Britanniques déclarent la guerre aux Birmans. Aux termes du traité de Yandabo, un "résident" britannique prend le contrôle de plusieurs régions.
1852
Deuxième guerre anglo-birmane. Le Bas-Myanmar (et ses immenses réserves de teck et de riz) devient province de l'empire des Indes.
1885
Les Anglais s'emparent de Mandalay et du Haut-Myanmar. Les Indiens, traditionnellement méprisés par les Birmans, affluent en masse.
1937
Séparation d'avec l'Inde et gouvernement autonome birman. Les luttes de pouvoir déchirent le pays.
1942
Aidés par l'Armée birmane indépendante, les Japonais pénètrent dans le pays et proclament son indépendance, autorisant Aung San (futur "père fondateur" de la Birmanie indépendante) et ses "trente camarades" à créer l'Armée nationale birmane (BNA). L'un d'eux, un Sino-Birman au nom de guerre de Ne Win ("brillant comme le soleil"), en devient le chef d'État-major. Vers la fin de la guerre, la BNA changera de camp.
1948
Le 4 janvier, la Birmanie devient indépendante et quitte le Commonwealth. Le nouveau gouvernement de U Nu se trouve confronté à la désintégration du pays, aux mains de divers groupes rebelles : tribus montagnardes, communistes, musulmans du Rakhine, Môn, armées privées, dacoits, force chinoise anticommuniste, mutins en tous genres...
1958
Arrivée d'un gouvernement militaire dirigé par Ne Win.
1962
Politique de "la voie birmane vers le socialisme". Nationalisations (jusqu'aux commerces de détail) et expulsion des Indiens et Chinois (près de 250 000).
1988
Suite à des manifestations en faveur de la démocratie (brutalement réprimées), Ne Win se retire en juillet. En septembre, un coup d'État amène au pouvoir le SLORC, Conseil d'État pour la restauration de la loi et l'ordre, qui instaure la loi martiale. Le NLD, coalition d'opposition, se rallie autour de Aung San Suu Kyi, fille charismatique de Aung San, bientôt assignée à résidence.
1995
Aung San Suu Kyi reçoit le prix Nobel de la Paix.
1995
Aung San Suu Kyi est libérée. Entre-temps, le SPDC (ex-SLORC) poursuit sa politique de répression : violations des droits de l'homme, arrestations arbitraires, tortures, déplacements forcés de populations...
1999
Ouverture de plusieurs nouveaux postes-frontières avec la Chine et la Thaïlande. Deux États restent fermés à l'étranger.
2000
En octobre s'ouvrent des pourparlers entre la junte et Aung San Suu Kyi.
2001
Devant la pression internationale, la junte rend illégal le travail forcé, mais la situation sur le terrain ne semble pas avoir beaucoup changé.
2002-2003
Aung San Suu Kyi, assignée à résidence depuis septembre 2000, est remise en liberté en mai 2002, mais est de nouveau arrêtée un an après.
2005
Vague d'attentats en avril et mai à Mandalay et Yangon. En novembre, la capitale est déplacée à Pyinmana. 7 novembre 2005 : la capitale est transférée du jour au lendemain de Rangoon à Pyinmana, au centre du pays. La ville est renommée Naypyidaw (Ville royale ou Demeure des Rois).
2006
Le Myanmar prend la présidence de l'ASEAN. La Birmanie est membre de l'ASEAN (Association des nations du Sud-Est asiatique) et aurait dû en prendre la présidence en 2006 si la pression de la communauté internationale n'avait réussi à éviter cette embarrassante situation.
2007
En avril 2007, le général Thein Sein fut nommé provisoirement au poste de Premier ministre tandis que le premier ministre Soe Win était hospitalisé. Lorsque ce dernier décéda en octobre, Thein Sein conserva son poste. Un mouvement national de protestation a eu lieu en août et septembre 2007. Les manifestations ont commencé le 19 août 2007 à Rangoon pour dénoncer l'augmentation massive des prix des carburants et des transports en commun. Elles ont pris de l'ampleur à partir du 5 septembre 2007, où des moines bouddhistes ont été frappés par des miliciens de la junte, ce qui a suscité l'indignation générale. Des membres de la Ligue Nationale pour la Démocratie d'Aung San Suu Kyi, des étudiants et d'autres personnes ont rejoint les manifestations pacifiques des moines dans toutes les grandes villes du pays. Le mouvement a été brutalement réprimé à partir du 26 septembre 2007. Bien que les sources officielles évoquent seulement une dizaine de morts, et quelques blessés, il semblerait que le nombre de tués se soit élevé à plusieurs centaines.
2008
Le 2 mai 2008, un cyclone de catégorie 4, Nargis, frappe très durement la Birmanie, et en particulier la région de Rangoon. Le bilan officiel fait état de plus de 130 000 morts ou personnes portées disparues. Les ONG sur place parlent de 2,5 millions de sans abris. Dans le chaos le plus total, l'aide humanitaire peine à arriver sur place : la junte rechigne à accepter l'aide internationale.
Mai 2009
Aung San Suu Kyi est à nouveau assignée à résidence pour avoir fait pénétrer chez elle un Américain de 53 ans.
2010
Le 15 avril, un attentat dans un parc de Yangon, durant la célébration du nouvel an bouddhiste, fait 9 morts et une soixantaine de blessées. Les attentats de ces dernières années sont attribués aux rebelles karens, une ethnie qui réclame son indépendance. En novembre, les premières élections multipartites organisées depuis plus de 20 ans sont dénoncées par la communauté internationale comme un "simulacre de démocratie" ; la junte s'est assurée de la victoire en écartant les autres partis. On a noté un taux de 60% de participation. Aung San Suu Kyi est libérée de son assignation à résidence une semaine après les élections.
2011
Après l'élection d'un nouveau président, Thein Sein, la junte a annoncé sa dissolution et l'avènement d'un régime quasi civil fin mars même si, dans les faits, il reste encore entièrement dans les mains des militaires. Néanmoins, certains observateurs voient des signes encourageants dans les événements récents. Aung San Suu Kyi a rencontré certains représentants du pouvoir et envisagerait de se présenter à des élections législatives partielles en 2012. Après la visite du secrétaire d'Etat américain, Hillary Clinton, début décembre, une première depuis des décennies, le Myanmar voit ses ambitions internationales conforter puisque le pays devrait présider l'ASEAN (ou ANASE) en 2014.
2012
Aung San Suu Kyi et 42 autres candidats de la LND remportent un siège lors d’élections partielles. Violents affrontements entre bouddhistes et musulmans dans l’État rakhine, visant la population rohingya.
2015
La LND remporte près de 80% des sièges du Parlement à l’élection générale, permettant au parti de choisir le président du Myanmar et de former de son gouvernement.
2016
U Htin Kyaw, allié politique de longue date de Suu Kyi, est élu président en mars. C’est le premier président civil du pays après des décennies de dictature miltaire.
Un tremblement de terre de magnitude 6,8 frappe le centre du Myanmar en août, endommageant des centaines de temples anciens à Bagan.
2017
Un rapport des Nations unies dénonce les violations graves des droits humains contre les Rohingyas dans l’État rakhine.