-
Publié le 27/03/2024 6 minutes de lecture
La bonne chère tient une grande place dans l’âme romaine, et il n’est guère d’événement social sans repas à la clé. Même si la restauration a gagné en sophistication ces dernières décennies, la cuisine maison de certaines trattorias offre souvent une expérience gastronomique mémorable. Et, quelle que soit la table, la priorité donnée aux produits locaux et de saison perpétue une tradition culinaire millénaire. Découvrez le guide culinaire 2024 de Rome !
Trattoria, Osteria, Enoche ou Restaurante ?
En général, les trattorias sont de petits établissements familiaux affichant des menus sans prétention de plats locaux, à des prix très abordables, tandis que les osterie servent un plat unique accompagné d’un vino della casa (vin maison). Les ristoranti présentent un choix plus vaste de plats et accordent plus de soin au service, moyennant des tarifs plus élevés.
Quant aux enoteche, ce sont des bars à vins qui proposent toujours des en-cas : planches de fromage ou de charcuterie, bruschette (tartines grillées à la tomate) et crostini (toasts garnis), comme des salades ou des plats chauds.
Dans quel quartier manger à Rome ?
Pour goûter à l’authentique cuisine judéo-romaine, direction le Ghetto. La friture, à la base de la cuisine romaine juive, ou cucina ebraica-romanesca, date de l’époque où la communauté juive fut confinée dans le Ghetto, entre le XVIe et le XIXe siècle. Pour donner plus de saveur aux rares ingrédients dont ils disposaient, les habitants se mirent à tout frire, de la mozzarella à la morue salée (baccalà). Les artichauts de la région sont aplatis pour obtenir la forme d’une fleur, puis frits et salés pour devenir de délicieux carciofi alla giudia (artichauts à la juive), tandis que les carciofi alla romana (artichauts à la romaine), farcis au persil, à la menthe et à l’ail, sont simplement cuits à l’étouffée avec un peu de vin blanc.
Pour la vraie cucina romana, qui fait la part belle aux abats, rendez-vous dans le Testaccio, un quartier populaire situé autour des anciens abattoirs de la ville. Autrefois, on avait coutume de payer en partie les bouchers avec des abats ou des bas morceaux de viande. C’est ainsi que naquit l’art de les préparer : une cuisson très lente qui exalte les arômes et attendrit le morceau. La coda alla vaccinara veut ainsi dire “queue de bœuf à la façon du boucher”. Fameuses mais réservées aux palais aguerris, les pâtes alla pajata sont à base d’entrailles de veau de lait. Le terme coratella signale un plat qui comprend poumons, rognons et cœur.
Où se restaurer quartier par quartier
Cité du Vatican, Borgo et Prati : restaurants raffinés, délices à emporter et glaciers divins.
Villa Borghese et nord de Rome : restaurants à la mode et pasticcerie (pâtisseries) pour les becs sucrés.
Tridente, Trevi et Quirinal : un mélange de restaurants à l’ancienne, de bonnes trattorias et de cafés chics.
Centre historique : adresses romantiques, trattorias à l’ancienne et excellentes pizzerias.
Trastevere et Janicule : touristiques, mais on y trouve de formidables trattorias, glaciers, bars et pizzerias.
La Rome antique : quelques perles rares au milieu des attrapes touristes.
Monti, Esquilino et San Lorenzo : tables exotiques, bars à vin et adresses bon marché.
San Giovanni et Testaccio : cuisine romaine traditionnelle et savoureuse cuisine de rue.
Sud de Rome : cuisine romaine traditionnelle et savoureuse cuisine de rue.
La cuisine de rue à Rome
La street food est la dernière tendance à Rome. À côté des nombreux vendeurs de pizza al taglio (pizza à la part) et de marchands de glaces se sont ouvertes et de nouvelles enseignes proposent des en-cas tels que les supplì (boulettes de riz frites, servies avec divers accompagnements) et les fritti (aliments frits) revisités avec une touche moderne.
Nos adresses coups de cœur pour les pizzas à la part
Bonci Pizzarium : C’est ici que Gabriele Bonci confectionnerait la meilleure pizzeria a taglio (pizzas vendues à la part) de Rome. La pâte moelleuse à souhait est agrémentée de garnitures de saison. Les bancs et tabourets ne suffisent pas à accueillir la foule.
Forno Roscioli : Avec sa pâte fine et croustillante, cette pizza rossa est l’une des meilleures de la ville.
Forno Campo de’ Fiori : La meilleure pizza bianca (pizza “blanche”, à l’huile d’olive, au romarin et au sel) de la ville.
La Renella : Il est fascinant de voir ronfler les fours à bois et officier les maîtres pizzaïolos de cette boulangerie en activité depuis 1870 où sont confectionnés de délicieux pains, pizzas et biscuits. Les garnitures varient selon les saisons.
Les meilleurs restaurants pour manger les spécialités de Rome
Comme la plupart des cuisines italiennes, la cucina romana est née de son terroir.
Certaines spécialités figurent au menu de presque toutes les tables romaines. Simples en apparence, ces plats réconfortants, riches en glucides lents, sont notoirement difficiles à bien préparer. Parmi les primi piatti incontournables, citons les pâtes alla carbonara (joue de porc séchée ou pancetta, œuf et pecorino romano – et non, point de crème ni de lardons !), alla gricia (bajoue de porc et oignons), amatriciana (des pâtes alla gricia version tomate, une invention d’un cuisinier d’Amatrice), ou encore cacio e pepe (pecorino romano et poivre noir).
Dans la liste des secondi typiques figurent le baccalàcon i ceci (morue aux pois chiches), la trippa alla Romana (tripes à la sauce tomate saupoudrées de pecorino), la saltimbocca alla Romana (mini-escalopes de veau roulées sur une tranche de jambon cru et une feuille de sauge, revenues au beurre, puis déglacées au vin blanc) et la coda alla vaccinara (queue de bœuf à la tomate, au céleri et petits légumes, cuite avec muscade, cannelle, raisins secs, pignons et une pointe de cacao amer).
Nos adresses coups de cœur
Flavio al Velavevodetto : Goûtez la vraie cucina romana chez Flavio al Velavevodetto, avec du carciofo alla giudia (artichaut frit) suivi de rigatoni alla carbonara (pâtes dans une sauce à l’œuf et aux dés de joue de porc fumée). Les pâtes au cacio e pepe ont toujours beaucoup de succès.
Felice a Testaccio : Les habitants du quartier comme les touristes adorent cette trattoria réputée pour son respect des traditions culinaires romaines. Si le décor présente quelques touches modernes, la carte n’affiche que des spécialités à l’ancienne, comme les raviolis, la baccalà (morue) frite, les involtini (paupiettes de bœuf à la sauce tomate) ou la saltimbocca (escalope de veau au jambon et à la sauge), avec des accompagnements de saison – artichauts, asperges ou puntarelle.
Trattoria Gallo Brillo : Cette trattoria toute simple dispose d’une salle avec boiseries. Parmi les plats romains authentiques : les stringozzi allo stracotto (pâtes nappées d’une sauce à la viande), les pâtes aux moules et tomates vertes, le sauté de lapin aux herbes ou les travers de porc glacés. Accompagnez la tarte aux griottes d’un verre de grappa.
Nos adresses préférées pour la cuisine romaine inventive
Envie de découvrir la cucina creativa (cuisine créative) de Rome ? Voici 3 adresses à tester :
Il Sorpasso : Ce haut lieu de Prati, avec sa terrasse et son look épuré, a un menu qui change chaque jour : petites assiettes de prosciutto affiné parsemé de figues vertes, salades de chicorée amère arrosées d’une sauce aux anchois ou cochon rôti au radicchio et topinambour.
Pianostrada : Né dans le Trastevere, ce bistrot tendance est installé dans un espace immaculé, rehaussé par un mobilier vintage. Sa superbe cour-terrasse fait le plaisir des convives en été. Réservez si vous souhaitez dîner ou installez-vous au bar avec vue sur la cuisine. On y sert des repas créatifs réalisés avec des produits de saison – sandwichs cuisinés, bonnes pâtes et excellents plats de viande, poisson et légumes.
La Ciambella : Ce sympathique restaurant est situé tout près du Panthéon. Sa belle salle baignée de lumière domine les ruines des thermes d’Agrippa, visibles à travers des panneaux vitrés au sol. Parmi les spécialités romaines, citons les ris de veau à la chicorée sauvage, au poulet et aux poivrons et un délicieux wrap à la porchetta (cochon de lait rôti).
Où manger une glace à Rome ?
Déguster une glace est un incontournable romain, au même titre que le petit noir matinal au café du coin. La ville compte certains des meilleurs glaciers au monde, qui n’emploient que des produits de saison, venus des plus fins terroirs (pistaches de Bronte, amandes d’Avola…). C’est une tradition ancienne : Néron, déjà, savourait des mélanges de neige, de pulpe de fruit et de miel. Pour juger de la qualité d’une gelateria, observez la couleur de la glace à la pistache : vert ocre = bon ; vert vif = à éviter. Au plus fort de l’été, les Romains se régalent de grattachecca (littéralement “glace grattée”), glace pilée surmontée de fruits et de sirop vendue dans des stands le long du Tibre de mai à septembre. Une délicieuse manière de se rafraîchir.
La plupart des glaciers ouvrent entre midi et 1h du matin, avec des horaires plus réduits en hiver. Les prix varient de 2,50 à 5,50 € pour un cono (cornet) ou une coppetta (coupelle ou pot).
Nos gelaterias préférées
Gelateria del Teatro : Quelque 40 parfums de glaces délicieuses, toutes confectionnées sur place.
Gelateria dei Gracchi : La boutique d’origine d’une petite chaîne de glaciers qui a conquis Rome. Les délicieux parfums changent au gré des jours et des saisons.
Fior di Luna : Cette “fleur de lune” peut concourir au prix des meilleures glaces maison de la ville. Le choix est limité, mais les goûts sont exquis car les glaces sont concoctées avec des ingrédients naturels et de saison.