Bâti il y a 2 000 ans, cet ancien temple transformé en église est le mieux conservé des édifices antiques de la ville. Ce monument a aussi grandement influencé l’architecture occidentale. Si, de l’extérieur, sa masse grise accuse son âge, passé les grandes portes de bronze, on ne peut qu’admirer sa gigantesque coupole, la plus grande au monde en béton non armé.
Histoire du Panthéon
Un premier temple, fondé en 27 av. J.-C. par Marcus Agrippa, général et homme politique proche d’Octave, fut ravagé par le feu en 80. Reconstruit par Domitien, il fut détruit par la foudre en 110. L’empereur Hadrien fit alors bâtir vers l’an 125 le temple que l’on voit aujourd’hui. Le terme de “Panthéon” indique que le temple était dédié à tous les dieux – du grec pan (“tout”) et theos (“dieu”).
En 608, l’empereur byzantin Phocas en fit don au pape Boniface IV qui le transforma en basilique chrétienne. Il porte aujourd’hui le nom officiel de Basilica di Santa Maria ad Martyres. C’est à cette consécration que le Panthéon doit d’avoir été préservé des déprédations qui touchèrent nombre des monuments antiques de Rome au Moyen Âge. Toutefois, l’édifice n’en ressortit pas totalement indemne – les tuiles de bronze dorées du toit furent retirées et le bronze du portique servit au Bernin pour la réalisation du baldaquin de la basilique Saint-Pierre.
À partir de la Renaissance, le Panthéon, devenu un modèle pour de nombreux architectes (Brunelleschi s’en inspira pour la cathédrale de Florence, et Michel-Ange l’étudia avant de concevoir la coupole de Saint-Pierre), accueillit les sépultures de plusieurs personnalités. On peut y voir aujourd’hui celles du peintre Raphaël et des rois Victor-Emmanuel II et Humbert Ier.
Que voir au Panthéon ?
L'extérieur de l'édifice
À l’origine, l’entrée du Panthéon se dressait en hauteur, au-dessus de gradins, et donnait sur une place à portiques rectangulaire. Désormais, sa masse gris sombre, enfoncée au-dessous du niveau du sol qui s’est rehaussé au fil des siècles, fait face à la très animée Piazza della Rotonda, bordée de cafés. Sa façade reste néanmoins extrêmement imposante. Le portique monumental, soutenu par 16 colonnes corinthiennes de 11,80 m de haut et faites chacune d’un seul bloc de granit égyptien, est surmonté d’un fronton triangulaire. Derrière les colonnes, deux portes en bronze de 20 tonnes chacune (des restaurations des portes d’origine datant du XVIe siècle) donnent sur la rotonde centrale. Il reste peu de chose de l’ancien décor extérieur, mais des trous de fixation et des rivets attestent la présence antérieure de panneaux de marbre.
L'intérieur du monument
L’extérieur en impose, mais c’est en entrant dans le Panthéon que l’on en saisit toute la grandeur. La lumière qui pénètre par l’oculus (une ouverture de 8,7 m de diamètre au centre de la coupole) accentue les volumes de la rotonde intérieure, recouverte de marbre. Le sol en marbre, légèrement incliné, compte 22 trous presque invisibles qui permettent d’évacuer la pluie pénétrant par l’oculus. Face à l’entrée se dresse le principal autel de l’église, surmonté d’une icône du VIIe siècle représentant une Vierge à l’Enfant.
Des colonnes monolithes précèdent les niches, qui accueillaient autrefois des statues des dieux et qui furent aménagées en chapelles. Sur la gauche (en entrant), l’une d’elles abrite le tombeau de Raphaël, surmonté d’une sculpture de la Madonna del Sasso (Madone de la Pierre ; 1520) de Lorenzetto ; la chapelle suivante accueille les tombeaux du roi Humbert Ier et de Marguerite de Savoie ; du côté opposé de la rotonde se trouve le tombeau du roi Victor-Emmanuel II.
La coupole, le trésor du Panthéon
Considérée comme la plus importante réalisation architecturale de la Rome antique, la coupole du Panthéon fut la plus grande du monde jusqu’à ce que Brunelleschi réalise la sienne à Florence au XVe siècle. Son harmonie est due à sa symétrie parfaite : son diamètre est égal à la hauteur intérieure de l’édifice, soit 43,4 m. L’oculus, symbole du lien entre le temple et les dieux, remplit aussi une fonction essentielle en absorbant et en redistribuant les formidables forces de tension du dôme. En dessous de l’oculus s’échelonnent cinq rangées de 28 caissons. Ces panneaux de rectangles concentriques, dont le fond était décoré, visaient surtout à réduire l’énorme poids de la coupole.
Informations pratiques
Adresse : Piazza della Rotonda, 00186 Roma RM, Italie
Tarif : 5 euros
Horaires : Tous les jours de 9h00 à 19h00 (dernière entrée à 18h30)
Pour vérifier ces informations, consultez le site du Panthéon.