La Basilique Saint-Pierre au Vatican

Rome

Basilique Saint-Pierre

© Luciano Mortula-LGM

À Rome, les églises d’exception abondent, mais aucune n’égale Saint-Pierre. Pas besoin d’avoir la foi pour être subjugué par la basilique Saint-Pierre ! Avec sa place en ellipse, sa façade grandiose et son intérieur d’une incroyable opulence, que couronne la coupole hors du commun de Michel-Ange, la plus grande et la plus spectaculaire des églises de Rome, véritable incarnation du catholicisme, a été clairement conçue pour susciter l’admiration et le respect.

Fruit de siècles de génie artistique, elle compte des œuvres de premier plan, dont trois des plus célèbres du pays : la Pietà de Michel-Ange, l’immense dôme conçu par ce dernier et le baldaquin en bronze haut de 29 m signé le Bernin, qui surmonte l’autel papal. 

Histoire de la Basilique Saint-Pierre

La basilique originelle, ensevelie sous l’édifice actuel, fut bâtie sur ordre de l’empereur Constantin en 324, là où saint Pierre aurait été enterré entre 64 et 67. Quelque mille ans plus tard, l’édifice s’était sérieusement détérioré. Au milieu du XVe siècle, le pape Nicolas V voulut le faire reconstruire, mais il fallut attendre 1506 et la commande passée à Bramante par Jules II pour que les travaux commencent. Bramante proposa un audacieux plan en croix grecque (quatre bras égaux) surmonté d’un immense dôme central. Il fit démolir la quasi-totalité de l’ancienne basilique, détruisant ainsi nombre de ses mosaïques byzantines et de ses fresques, ce qui lui valut féroces critiques et le surnom de “Il Ruinante”. Après sa mort en 1514, les travaux s’enlisèrent lorsque différents architectes, dont Raphaël et Antonio da Sangallo, cherchèrent à modifier les plans d’origine. Ils reprirent seulement en 1547, date à laquelle Michel-Ange, alors âgé de 72 ans, en prit la direction. Celui-ci simplifia les plans de Bramante et conçut son plus grandiose projet d’architecture : la coupole. Il mourut toutefois avant de l’avoir vue réalisée, et ce furent Giacomo Della Porta et Domenico Fontana qui l’achevèrent en 1590. Carlo Maderno, qui hérita du projet en 1605, prolongea la nef en direction de la place et érigea la façade monumentale. La basilique fut enfin consacrée en 1626. 

La façade de la basilique

Édifiée entre 1608 et 1612, l’immense façade de Maderno mesure 48 m de haut sur 115 m de large. Huit colonnes de 27 m de haut supportent l’attique que surmontent treize statues représentant le Christ rédempteur, saint Jean-Baptiste et les onze apôtres. Le balcon central est la Loggia della Benedizione d’où le pape donne sa bénédiction urbi et orbi (“à la ville et au monde”) à Noël et à Pâques. L’inscription du fronton, en latin, se traduit par : “En l’honneur du prince des apôtres, Paul V Borghèse, pontife romain, en 1612, septième année de son pontificat”. Dans le grand atrium, la Porta Santa (Porte Sainte) n’est ouverte que les années de jubilé. 

L'Intérieur de la basilique : la nef centrale, le chœur et l'abside

Culminant au centre de l’église, à 29 m de hauteur, l’extraordinaire baldaquin baroque du Bernin repose sur quatre colonnes torsadées. Réalisé avec le bronze du toit du portique du Panthéon, il s’élève au-dessus de l’autel papal (ou autel de la Confession). En face, la Confessione de Carlo Maderno se dresse à l’endroit où saint-Pierre fut initialement inhumé. Au-dessus du baldaquin, la coupole de Michel-Ange culmine à 119 m. Inspirée par le duomo de Brunelleschi à Florence, elle repose sur quatre énormes piliers en pierre portant chacun le nom des saints dont les statues ornent les niches conçues par le Bernin. Ces saints ont été représentés en raison des reliques majeures que la basilique abrite : la lance avec laquelle saint Longin transperça le flanc du Christ, le voile à l’aide duquel sainte Véronique essuya le visage de Jésus, un fragment de la Croix recueilli par sainte Hélène et la tête de saint André. Jouxtant le pilier de saint Longin se tient la statue de saint Pierre, un bronze du XIIIe siècle attribué à Arnolfo di Cambio ; son pied droit est usé par des siècles de caresses des fidèles. Sur la tribune derrière l’autel du Bernin se dresse l’extraordinaire chaire de saint Pierre (Cattedra di San Pietro), du Bernin également. Cet immense trône en bronze doré soutenu par quatre statues de saints hautes de 5 m comporte en son centre un siège en bois longtemps tenu pour celui de saint Pierre. Il date en réalité du IXe siècle. Au-dessus, la lumière pénètre à travers un vitrail doré, encadré par un groupe d’anges et décoré d’une colombe représentant le Saint-Esprit. À la droite du trône, le monument à Urbain VIII du Bernin représente le pape accompagné par les allégories de la Charité et de la Justice

L'intérieur du monument : le bas-côté gauche 

Dans le transept gauche, la Cappella della Madonna della Colonna doit son nom à la Vierge qui figure sur l’autel de marbre de Giacomo Della Porta. À sa droite, au-dessus du tombeau de saint Léon le Grand, se tient un beau bas-relief sculpté par Alessandro Algardi. À côté, le monument à Alexandre VII est la dernière œuvre réalisée par le Bernin pour la basilique. À mi-chemin, la Cappella Clementina doit son nom au pape Clément VIII, qui la fit décorer par Giacomo Della Porta pour le jubilé de 1600. Sous l’autel se trouve le tombeau de saint Grégoire le Grand et, à gauche de l’autel, le monument au pape Pie VII réalisé par Thorvaldsen. L’arche suivante abrite le monument à Léon XI, exécuté par Alessandro Algardi au XVIe siècle. Derrière, la riche décoration tout en dorures de la Cappella del Coro fut réalisée par Giovanni Battista Ricci sur des dessins de Giacomo Della Porta. Sous l’arche qui suit, le monument à Innocent VIII est une œuvre d’Antonio del Pollaiolo, reproduction d’un monument de l’ancienne basilique. Plus loin, la Cappella della Presentazione renferme deux des œuvres les plus modernes de Saint-Pierre, à droite de l’autel, un monument à Jean XXIII (1967), bas-relief noir d’Emilio Greco, et un monument à Benoît XV (1928) de Pietro Canonica. Sous la voûte suivante se trouvent les monuments aux Stuarts. Sur la droite se tient le monument à Marie-Clémentine Sobieski, femme de Jacques Stuart, par Filippo Barigioni, et, sur la gauche, le monument de Canova aux trois derniers Stuarts, prétendants au trône d’Angleterre, morts en exil à Rome.

L'intérieur de la basilique : le bas-côté droit 

Au début du bas-côté droit se trouve l’envoûtante Pietà de Michel-Ange. Sculptée par l’artiste alors âgé de 25 ans (en 1499), c’est la seule de ses œuvres à porter sa signature (sur l’écharpe qui ceint la poitrine de la Vierge). À proximité, un disque rouge sur le sol marque l’endroit où Charlemagne et, plus tard, certains empereurs romains germaniques furent couronnés par le pape. Contre un pilier, après la Pietà, le monument à la reine Christine de Suède de Carlo Fontana, en bronze doré, rend hommage à cette souveraine qui vint s’établir à Rome quelque temps après avoir abdiqué son trône et se convertit au catholicisme en 1655. Plus loin, on découvre la chapelle Saint-Sébastien (Capella di San Sebastiano), qui abrite la tombe de Jean-Paul II, et la chapelle du Saint-Sacrement (Capella del Santissimo Sacramento), de style baroque, somptueusement décorée avec des œuvres de Borromini, le Bernin et Pierre de Cortone. Après la chapelle, le grandiose monument à Gregoire XIII se dresse près de la chapelle grégorienne (Cappella Gregoriana), construite par Grégoire XIII sur un dessin de Michel-Ange. Même si une grande partie du transept droit est interdite aux visiteurs, on peut y distinguer le monument à Clément XIII, une des œuvres les plus célèbres d’Antonio Canova.

La coupole de Michel-Ange

L’accès à la coupole se fait à droite du portique principal de la basilique, là où se tient la billetterie. On peut gravir les 551 marches conduisant au sommet ou prendre un petit ascenseur qui dispense d’une partie de la montée et terminer à pied (320 marches). Dans les deux cas, il s’agit d’une longue ascension déconseillée aux claustrophobes et aux personnes souffrant du vertige. Vous serez récompensé de vos efforts par une vue panoramique depuis le sommet, à 120 m au-dessus de la place Saint-Pierre. 

Le Museo Storico Artistico dans la basilique 

On accède par le bas-côté gauche au Museo Storico Artistico, où sont exposés de très anciens objets de dévotion. On peut notamment y voir un ciboire de Donatello, la Colonna Santa (une colonne byzantine du IVe siècle provenant de l’ancienne basilique) et la Crux Vaticana (croix vaticane), un crucifix incrusté de joyaux datant du VIe siècle, cadeau de l’empereur Justinien II à la basilique d’origine. 

Les grottes du Vatican

Situées sous la basilique, les grottes du Vatican abritent les tombes et sarcophages de nombreux papes, ainsi que plusieurs colonnes de la basilique initiale du IVe siècle. L’entrée se trouve sous la statue de saint André

Le tombeau de Saint-Pierre 

En 1942, les ossements d’un homme âgé et solidement bâti ont été découverts dans un coffre caché derrière un mur recouvert de graffitis laissés par les pèlerins. Si le Vatican n’a jamais officiellement annoncé tenir ces restes pour ceux de saint Pierre, le pape Paul VI n’en a pas moins déclaré en 1968 qu’ils avaient été identifiés d’une manière que le Vatican jugeait “convaincante”. Les reliques ont été exhibées publiquement pour la première fois en 2013 par le pape François. Il n’est possible de voir ces fouilles que dans le cadre d’une visite guidée (d’une durée de 1 heure 30 et accessible aux visiteurs de plus de 15 ans), à réserver bien à l’avance. Pour vous renseigner et prendre votre place, consultez le site Internet de l’Ufficio Scavi (bureau des fouilles ; Fabbrica di San Pietro). 

Informations pratiques 

Adresse : Piazza San Pietro, 00120 Città del Vaticano, État de la Cité du Vatican

Pour plus d'informations concernant les tarifs et les horaires, consultez le site de la Basilique Saint-Pierre

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