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Publié le 05/06/2023 6 minutes de lecture
Sortez légèrement des sentiers battus pour découvrir un bouquet d’îles discrètes où règne une forte filoxenia (hospitalité), avec également à la clé des gastronomies locales parmi les meilleures de Grèce, de belles randonnées dans les montagnes et des baignades inoubliables.
Une chose est sûre : les îles grecques sont bien plus qu’une série de cartes postales et de clichés, et elles vous toucheront droit au cœur si vous le leur ouvrez.
Karpathos dans le Dodécanèse
Célébrée pour ses montagnes sauvages et ses criques bleues pétrole, cette île escarpée, tout en longueur, fait partie des moins touristiques de Grèce. Selon la mythologie, Prométhée et les Titans y seraient nés. Dans l’Illiade, Homère la décrit comme la terre des Lélèges. Ses villages couronnés de nuages et sa beautés accidentée lui confèrent un aspect primitif.
Ne manquez pas la visite d’Olymbos. Haut perché sur le flanc du mont Profitis Elias (716m), au-dessus de la mer et souvent environné de brume, ce fier village a un charme fou avec ses maisons pastel et ses ruelles pavées réservées aux piétons. Loin de tout, avec peu d’infrastructures, il resta dans un relatif isolement durant des siècles. Ses habitants parlent toujours un dialecte bien à eux. Ils ont aussi leurs propres habits traditionnels : robe colorée, gilet ouvragé confectionné à la main et couronne de fleurs. Si ces dernières décennies, les infrastructures ont été modernisées et le village s’est ouvert sur le monde, les gens du cru n’en demeurent pas moins fiers de leur identité et gardent leur culture et leur gastronomie bien vivantes.
Comment se rendre sur l’île de Karpathos ? Vous pourrez vous rendre sur l’île en avion depuis Athènes (1 heure 20) ou Rhodes (2 heures). Le principal port, Pigadia, effectue également des traversés hebdomadaire depuis vers Rhodes (6heures), Kos (10 heures 30) ou Patmos (15 heures).
Symi dans le Dodécanèse
La belle Symi suscite l’admiration des voyageurs avant même qu’ils ne débarquent du bateau. Il faut dire que le port de Gialos, cerné de maisons pastel, est un régal pour les yeux. On doit aux Italiens, qui colonisèrent le territoire il y a près d’un siècle, le style néoclassique adopté depuis dans l’architecture locale.
Essentiellement composée de collines et de falaises arides, l’île recèle de coins de baignades spectaculaires. Elle a pour seules autre localités le vieux village d’Horio, sur une crête derrière Gialos, et Pedi, plus loin dans la vallée. Une route conduit jusqu’au monastère de Panormitis, près de la pointe sud. Des criques bleues et des petites plages invitant à la baignade émaillent le reste de l’île.
Comment se rendre sur l’île de Symi ? La compagnie Dodekanisos Seaways assure au moins un catamaran quotidien entre Symi et Rhodes (50 m). Elle dessert aussi fréquent Kos et d’autres destinations du Nord-Ouest.
Sikinos dans les Cyclades
Avec ses 273 habitants, Sikinos reste l’endroit idéal pour le voyageur qui aspire à une immersion insulaire, éloignées des infrastructures commerciales. Pour découvrir la vie locale, serpentez dans le dédale des rues d’Hora où se succèdent chapelles et habitations blanchies à la chaux puis grimpez jusqu’au monastère fortifié de Moni Zoödohou Pigis. Côté eaux cristallines, la jolie petite plage de sable du port d’Alopronia ou celle d’Agios Nikolaos, située dans une magnifique baie, vous promettent des baignades tranquilles.
Et pour profiter d’un paysage sublime, prévoyez d’arriver une heure avant le coucher du soleil sur le site des remarquables vestiges du Moni Episkopis. Ce mausolée romain du IIIe siècle fut transformé en église au VIIe siècle avant de devenir mille ans plus tard le monastère trônant au somment d’une colline d’où la vue est splendide. Revenez en ville pour le coucher du soleil, à admirer depuis le domaine viticole de Manalis, un établissement accroché à flanc de colline face au couchant.
Comment se rendre sur l’île de Sikinos ? Parmi les liaisons en bateau figurent : Folégandros (45 m) Ios (25m), Naxos (3 heures), Santorin (2 heures 15).
Skyros dans les Sporades
Plus grande île des Sporades, Skyros se divise en deux parties distinctes : au nord, de petites baies, des terres cultivées, des pinèdes ; au sud, des collines arides et une côte rocheuse. Elle rappelle davantage les îles des Cyclades que ses voisines plus boisées.
Dans la mythologie grecque, Skyros servit de cachette au jeune Achille, qui aurait plus tard rejoint Troie sur un cheval. Si vous avez de la chance, peut-être apercevrez-vous à l’état sauvage ces petits chevaux menacés d’extinction. Syros est également apprécies des ornithologues, qui tentent d’y apercevoir la fine silhouette du faucon d’Eleonore. Comme en équilibre sur un piton rocheux, Skyros (Hora) est une chef-lieu où il fait bon vivre. Preuve en est : le nombre d’Athéniens et de Thessaloniciens qui vient y passer le week-end ou des vacances.
Comment se rendre sur l’île de Skyros ? Vous pourrez rejoindre Skyros en avion depuis Athènes (45m) ou Thessalonique (50m). Linaria, sur la côte ouest, est le port principal de l’île. Des ferrys assurent toute l’année la liaison avec Kymi, sur l’Eubée (1 heure 50).
Angistri dans les îles Saroniques
A quelques kilomètres à l’ouest d’Egine, cette toute petite île traversée de ruelles paisibles, de pinèdes et de crique bleu azur peut faire l’objet d’une belle excursion. Si on peut facilement faire l’aller-retour depuis Egine ou Le Pirée dans la journée, vous ne regretterez pas d’y séjourner un peu plus longtemps notamment pour découvrir le village traditionnel de Mylos ou la vaste plage de galets de Chalikadha.
Comment se rendre sur l’île d’Angistri ? Des hydrofoils (10 m) et des ferrys (55 m) desservent l’île depuis le Pirée via Egine.
Cythère dans les îles Ioniennes
Oubliée par le temps, Cythère (Kythira en grec) s’étend à 12 km au large de la péninsule de Laconie, au sud du Péloponnèse, entre la mer Egée et la mer Ionienne. Son architecture blanche et cubique a beau être typique des Cyclades, elle n’en appartient pas moins officiellement aux îles Ioniennes.
Ses 4 000 habitants sont répartis entre son charmant chef-lieu, Kythira (Hora), et une quarantaine de villages, mais Cythère parait bien déserte une bonne partie de l’année.
Avec ses vallées luxuriantes, ses gorges envahies par la végétation et ses falaises piquées de fleurs, tombant à pic dans une mer bleu vif, l’île d’Aphrodite conserve un cadre naturel de toute beauté.
Les rares visiteurs qui s’aventurent tombent sous son charme et ne veulent plus repartir de Kapsali, de Potamos ou d’Agia Pelagia… Aussi, un seul conseil : prévoyez le double du temps initialement prévu !
Comment se rendre sur l’île de Cythère ? L’aéroport est relié à Athènes en été, mais les vols sont beaucoup plus rares en basse saison. Les ferrys arrivent et partent du petit port de Diakofti, au milieu de la côte est et font des traversées entre le Pirée (6 heures 30) ou Gythion dans le Péloponnèse (2 heures 30).
Folégandros dans les Cyclades
L’île est renommée pour ses paysages – ses collines, ses champs en terrasses plongeant jusqu’à la mer, son arrière-pays verdoyant ponctué de chapelles et de ruines, et ses nombreuses plages dont certaines sont accessible au prix d’effort éreintants. Mais si l’île fait le bonheur des randonneurs, elle est surtout connue pour son village principal Folégandros (Hora).
Posée sur un plateau au bord d’une falaise qui plonge abruptement dans la mer, Hora est un dédale de ruelles flanquées de maisons et d’églises bleu et blanc typiques des Cyclades, et de bougainvillées aux couleurs éclatantes. L’un des plus beaux villages des Cyclades !
Comment se rendre à Folégandros ? L’île est désormais bien reliée au Pirée (du moins de mai à septembre). Elle est également reliée à Santorin et desservie par des ferrys réguliers de la ligne Ios-Sikinos-Folégandros.
Astypalée dans le Dodécanèse
Perdue au milieu d’une mer turquoise, la lointaine Astypalée, une île évoquant les ailes d’un papillon, séduit les amateurs de randonnée, les campeurs, mais aussi les passionnés d’histoire. Ce dernier refuge pour les amoureux des îles réunit des prairies alpines évoquées dans les récits d’Homère et des plages accidentées dont les eaux pourraient bien cacher des sirènes.
Les principales localités, Pera Gialos et Hora, se confondent en une cascade de maisons blanches aux portes et aux fenêtres pastel descendant de la forteresse médiévale vers le port. Malgré la présence de quelques excellents restaurants et hébergements, les infrastructures touristiques et les liaisons en ferry demeurent très limitées. Si vous souhaitez échapper à la foule des vacanciers, vous êtes sur la bonne île !
Comment se rendre sur l’île d’Astypalée ? En été, des liaisons quotidiennes en avion se font depuis Athènes (1 heure). Un ferry en provenance du Pirée (11 heures), via Paros (5 heures 15) et Naxos (4 heures), passe quatre fois par semaine et repart en sens inverse quelques heures plus tard.