
Certes il pleut à Londres, mais pas autant qu’on peut le croire © Tomi Vadász - Unsplash
Texte par
Will Jones (traduit de l'anglais par Vincent Guilluy)
Mis à jour le : 24 août 2021
On pourrait penser tout savoir de Londres : monuments célèbres dans le monde entier, musées de premier ordre, un répertoire de toutes les cuisines du monde… Tout cela est bien connu et à juste titre, mais une ville aussi vaste et aussi antique que la capitale britannique a forcément quelques secrets en réserve. Lonely Planet vous propose 16 choses que vous ignoriez (probablement) à propos de Londres. Attendez-vous à des surprises et à voir la ville sous un jour nouveau !
NDLR : l'Europe est toujours soumise à certaines restrictions pour cause de Covid 19, renseignez-vous avant de partir sur les conditions de voyage dans le pays et respectez les demandes des autorités sur place.
Vous avez sûrement entendu dire que Londres est perpétuellement sous la pluie, que ses habitants emportent toute l’année un parapluie parce qu’une vilaine averse est toujours possible. Hé bien, pas du tout ! Bien sûr, il pleut parfois (nous sommes en Angleterre après tout) et le temps est souvent nuageux mais les précipitations ne sont pas aussi abondantes qu’on le pense. Londres est d’ailleurs la ville la moins pluvieuse de Grande-Bretagne. Il y pleut 58 cm par an, donc moins qu’à New York (119 cm), Rome (81 cm) ou Sydney (99 cm).
Peut-être regonflé par cette affaire d’indépendance, George Washington avait proclamé une fois qu’il ne poserait plus jamais le pied sur le sol britannique. Ainsi, lorsqu’en 1921 le Commonwealth de Virginie offrit au Royaume-Uni une statue du grand homme, il y ajouta une bonne mesure de terre américaine à déposer sous son socle, pour ne pas trahir après sa mort le vœu du premier président des États-Unis. On peut le trouver, bien campé sur ses deux pieds, à Trafalgar Square.
La plupart des gens savent que la résidence officielle à Londres du Premier ministre britannique est le 10, Downing Street. Ils savent aussi qu’ils ne pourront que l’apercevoir de loin à cause des uniformes lourdement armés qui s’interposent entre eux et sa célèbre porte. Mais heureusement, il existe un plan B pour réaliser ce selfie capital, à cinq minutes à pied de là seulement. Le 10, Adam Street, juste en retrait du Strand, est une copie exacte du vrai Downing Street. Faites-y votre photo et dites à vos amis que vous avez été traité comme un VIP durant votre voyage à Londres.
Bon d’accord, ce titre est quelque peu exagéré, mais lisez quand même la suite. Shakespeare, vous le savez sûrement, fut un des plus grands auteurs de théâtre de tous les temps et remplissait les théâtres de Londres durant cet âge d’or littéraire. Mais si ses pièces étaient (et restent) extrêmement populaires, beaucoup de gens influents du Londres de l’époque élisabéthaine se battaient avec zèle pour éliminer tous les théâtres du paysage culturel, car ceux-ci créaient des attroupements qui contribuaient à répandre la peste et autres maladies. Heureusement, leur entreprise échoua (même si les écoliers qui doivent s’échiner sur Hamlet pensent peut-être le contraire).
Oui, vous avez bien lu : avec plus de 8 millions d’arbres (un pour chaque Londonien, à peu près) la capitale du Royaume-Uni est officiellement classée comme une forêt. Londres est de fait si verte (près de 50 % en superficie si l’on tient compte de tous les bois, parcs et jardins qu’on y trouve) que la ville a été déclarée en 2019 ville-parc national ! Et en plus d’être jolis, les arbres qui ornent jardins et rues sont extrêmement importants pour l’environnement local, car ils absorbent annuellement jusqu’à 2 000 tonnes des polluants contenus dans l’air.
Une des attractions les plus originales de Londres est le passage pour piétons d’Abbey Road, à St John’s Wood, qui a servi de décor à l’album éponyme des Beatles. Les touristes rejouent en masse la scène, et on peut suivre en ligne ce spectacle étrangement fascinant.
Si vous aviez vécu à Londres vers 1250, vous auriez pu avoir la surprise – et l’angoisse – de voir un ours polaire nager et chasser dans la Tamise. C’était l’un des quelques animaux exotiques que Henry III gardait à la Tour de Londres et qu’on autorisait à sortir à l’extérieur. Pour voir quelque chose d’aussi incongru mais moins dangereux, allez admirer aujourd’hui les pélicans de St James’s Park, descendants d’oiseaux offerts par l’ambassadeur de Russie en 1664.
... Et il est assez lugubre, même s’il est difficile de savoir s’il faut ou non en remercier Stephen King, l’auteur de Simetierre. Ces 300 tombes datant des années 1880, dont l’une (la toute première du cimetière) est gravée d’une simple mais émouvante formule : « Pauvre Cherry. Mort le 28 avril 1881 », montrent l’évolution de la société vers plus d’attention portée aux animaux. Moins d’un siècle plus tôt (amis des animaux, regardez ailleurs !) on pouvait encore payer son entrée à la Tour de Londres pour voir sa collection d’animaux exotiques en donnant un chat ou un chien, vivant, qu’on sacrifiait pour nourrir les lions.
En réalité, Big Ben est le nom donné à la plus grosse cloche de la tour de l’horloge, et non le nom de la tour même, qui s’appelle "Elizabeth Tower". Si vous l’oubliez, ça n’est pas grave : la plupart des Londoniens l’ignorent aussi, et n’importe quel chauffeur de taxi saura quand même où vous voulez aller.
Les Britanniques passent un temps fou à discuter d’une chose sans importance comme le temps qu’il fait, mais il arrive parfois des événements qui font de vrais sujets de conversation. Ainsi en 1091, une tornade de force 4 (avec des vents atteignant 420 km/h, soit 260 mph) a remonté la Tamise, détruisant le Pont de Londres et 600 maisons.
55 % du London Underground est au-dessus du sol. C’est dit.
La Tamise, majestueuse, monte et descend au rythme des marées comme si la ville elle-même inspirait et expirait, mais sa prépondérance ne doit pas cacher le fait qu’elle n’est qu’une des nombreuses rivières de Londres (même si c’est la plus importante). Pour être honnête, toutes les autres en sont de petits affluents sur lesquels on a bâti depuis longtemps et qui sont aujourd’hui en grande partie souterraines. La plupart se jettent discrètement dans la Tamise par un petit tunnel sombre, telle la Fleet, dont on peut voir le débouché sous Blackfriars Bridge, côté nord, en tendant un peu le cou à marée basse.
Quand ils ne sont pas fermés à cause du COVID-19, les pubs des marchés londoniens comme le Market Porter, près du Borough Market, sont autorisés à servir de l’alcool à partir de 7 heures du matin, pour les travailleurs de nuit qui ont terminé leur poste. La plupart des autres pubs de la capitale commencent à en servir à 11 heures, même s’il n’est pas très difficile de trouver de l’alcool si on en cherche vraiment.
Les pillards vikings ont régulièrement attaqué Londres entre la fin du IXe siècle et le début du XIe siècle. En deux occasions, ils ont réussi à percer les défenses de la ville et à l’occuper (une fois en 871, l’autre en 1013). En 1016, tout le pays est tombé sous le contrôle du roi Knut le Grand qui, bien que roi-guerrier venu du Danemark, n’était pas, stricto sensu, un Viking, même si les Vikings étaient ses sujets (c’est compliqué !).
Comme toutes les grandes villes, Londres tire son chapeau aux personnages historiques importants par le biais de statues, etc. Mais la ville célèbre aussi les gens plus humbles. On trouve à Postman’s Park Le Mémorial aux sacrifices héroïques (Memorial to Heroic Self-Sacrifice), composé de plaques commémorant les Londoniens ordinaires qui ont fait preuve d’un courage extraordinaire telle Alice Ayres, qui sauva trois enfants d’une maison en flammes dans Union Street en 1885, au prix de sa propre vie. Apportez vos mouchoirs.
L’art est partout à Londres – mais il n’est pas toujours de commande. Cherchez un peu, et vous trouverez peut-être un des London Noses, installations artistiques en plein air de Rick Buckley, qui a fixé des moulages en plâtre de son nez sur différents murs du quartier de Soho. Un autre artiste, Tim Fishlock, a fait quelque chose de similaire mais avec des oreilles. Le plus surprenant de tous étant peut-être l’artiste surnommé Chewing Gum Man (Ben Wilson), qui crée de minuscules œuvres en peignant des chewing-gums jetés dans les rues de la ville, notamment sur le populaire Millennium Bridge.
Lonely Planet : un guide de référence, à la fois pratique et culturel, pour découvrir Londres