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Publié le 20/08/2019 5 minutes de lecture
Décider d’adopter l’éthique du tourisme durable n’oblige pas forcément à renoncer à prendre l’avion ou à ne se rendre que dans des lieux méconnus. Vous pouvez tourner votre envie de voir le monde vers des endroits déployant des initiatives pour minimiser l’impact du tourisme sur l’environnement.Voyager présente de nombreux aspects positifs, commencez donc votre escapade écoresponsable par l’une de ces dix destinations dynamiques qui prennent leur part de responsabilité en mettant en avant les hôtels visant à réduire leur consommation d’énergie ou en présentant des activités et des circuits organisés conçus pour profiter aux communautés locales et pour restaurer faune et flore.
Lac de Garde, Italie
Si le superbe rivage du lac de Côme attire les grandes célébrités comme George Clooney, lorsqu’il s’agit de hauts lieux de l’écoresponsabilité, “plus c’est gros, mieux ça vaut!” Le lac de Garde, plus grand lac d’Italie, est relié directement par le train à Milan, ce qui permet aux visiteurs de laisser la voiture à la maison (ou chez le loueur); de plus on y trouve un des hôtels les plus verts du pays.Le splendide Lefay Resort and Spa compense 100% de ses émissions de CO2, et 60% de son énergie provient de sources renouvelables. Le design et les matériaux modernes minimisent les pertes d’énergie et de chaleur, et le toit est végétalisé pour réduire la pollution visuelle et mettre en valeur la flore et la faune locales. Vous vous sentez quand même coupable d’avoir pris l’avion pour Milan? Détendez-vous avec un massage au spa, le premier d’Italie à avoir reçu le label écologique “Being spa” d’Écocert.
Arosa, Suisse
L’hôtel Valsana se trouve à Arosa. C’est le premier hôtel de Suisse à être chauffé grâce à une “batterie de glace” – un système de récupération d’énergie qui réutilise l’énergie de la chaleur résiduelle qui se perdrait autrement dans le milieu ambiant. Mais la charmante station alpine contribue à préserver l’environnement par d’autres moyens. Plusieurs hôtels disposent de bornes de recharge des voitures électriques, et il y en a même une, gratuite, dans le centre-ville.La région a également reçu le statut de “Perle des Alpes”, reconnaissant ses pratiques de mobilité verte et d’écoresponsabilité, par l’association touristique éponyme. Financée par l’UE, cet organisme a été créé pour promouvoir et soutenir les localités à la pointe du tourisme durable.
Îles Galápagos, Équateur
Beaucoup de gens souhaitent visiter les îles Galápagos, mais leur isolement, s’il plaît beaucoup aux voyageurs, nécessite une succession de moyens de transports très énergivores pour s’y rendre. La bonne nouvelle? Plusieurs hébergements – tel le Pikaia Lodge – font tout ce qu’ils peuvent pour protéger leur environnement fragile et compenser le coût écologique d’un voyage jusqu’à eux.Croyez-le ou non, cet hôtel innovant, neutre en carbone, est en acier, matériau facile à recycler. Les murs sont couverts de pierre de lave venue d’endroits autorisés par le service des parcs nationaux des Galápagos, le mobilier et les portes sont en teck venu de forêts gérées de manière durable. L’hôtel a son propre programme de reboisement (10000arbres endémiques ont été plantés), et l’eau vient d’un système de récupération d’eau de pluie sur les toitures. La plupart des tour-opérateurs sont en principe écoresponsables, mais renseignez-vous avant de réserver et, quand vous le pouvez, voyagez en petit groupe, pour avoir le moins d’impact possible sur la nature et l’environnement.
Les Bahamas
Depuis peu aux Bahamas, nombre d’hébergements ont adopté une attitude volontariste de protection de l’environnement. Ainsi, Kamalame Cay sur Andros Island, encourage ses clients à manger de la rascasse volante (espèce invasive qui se nourrit de poissons endémiques et perturbe l’écosystème local), et l’hôtel The Other Side est entièrement alimenté à l’énergie solaire.Au Tiamo Resort, tous les produits utilisés sont soigneusement choisis pour minimiser les risques de pollution, et des panneaux solaires sur le toit contribuent à chauffer l’eau. Et pour soutenir les populations locales, tous les employés du Tiamo Resort sont bahamiens.
Île de Pangulasian, Philippines
L'île de Pangulasian, aux Philippines, est un refuge paradisiaque pour celles et ceux qui cherchent une escapade écoresponsable. Le complexe hôtelier de cette île privée soutient les populations locales par des initiatives économiques, comme l’enseignement du tissage traditionnel aux femme de l’endroit, l’hôtel leur rachetant ensuite leur production pour la proposer à la vente à ses clients.On y trouve aussi un vaste programme de protection de la nature, avec notamment deux nettoyages mensuels de la côte, des mesures contre la pêche illégale, la création d’éco-récifs (pour contribuer à restaurer l’environnement sous-marin dégradé) et de bouées d’amarrage (pour éviter les dégâts dus aux ancres sur les récifs de coraux), plus un programme de protection des tortues. Participez aux efforts pour protéger les bébés tortues qui rejoignent l’océan pour la première fois, et approfondissez vos connaissances avec des conférences de spécialistes sur la faune et sa protection. Et pour que cet écosystème aille de mieux en mieux, le personnel est encouragé à faire des propositions écoresponsables, que le complexe hôtelier teste et met en pratique.
Werfenweng, Weissensee, la Styrie et Vienne, Autriche
Werfenweng est une jolie ville lacustre qui révolutionne le tourisme durable. Quiconque arrivant à la gare ferroviaire (on recommande aux visiteurs de ne pas venir en voiture) peut profiter d’un transfert gratuit à son hébergement, et peut acheter pour la modique somme de 10euros un pass SAMO, donnant accès à différents véhicules verts, de la voiture au buggy et au vélo, tous électriques.Mais Werfenweng n’est pas seule. Au Weissensee, l’Hotel Gralhof est chauffé par des copeaux de bois et sa cuisine est entièrement bio; la station de vacances styrienne de Ramsau a lancé Ramsau Bioniere, initiative mettant en valeur les hôtels, fermes et pensions qui cherchent à réduire leurs déchets et leur consommation énergétique, ainsi que les produits bio.Vienne est la preuve qu’une capitale n’a pas besoin de sacrifier sa culture pour être verte. En 2017, l’étude de la société Mercer l’a classée en tête des grandes villes les plus agréables à vivre. Elle compte 2000parcs, et un nouveau programme de “Taxis verts” a vu le déploiement de 370taxis hybrides et à gaz. Vienne compte aussi plus d’agriculture bio que tout autre grande ville (plus de 800ha, et trois fermes urbaines), 120stations de vélo-partage et un réseau de plus de 1300km de pistes cyclables.
Catalogne, Espagne
La Catalogne est la première région entière à obtenir le label Biosphere Responsible Tourism, soutenu par l’Unesco et le GTSC (Global Sustainable Tourism Council), reconnaissance officielle du lien symbiotique entre humanité et nature dans la région. Et on peut facilement faire du tourisme vert ici; cherchez les sociétés portant l’Écolabel de l’UE, certificat décerné aux produits et aux services de qualité et écoresponsables.Parmi les plus beau sites de la région, on trouve d’anciennes mines de charbon, de plomb ou de sel, transformées en zones culturelles et écologiques. Suivez les empreinte de pas fossilisées des dinosaures dans les anciennes mines de charbon à ciel ouvert de Fígols-Vallcebre Fumanya, désormais site paléontologique. Autre trésor, le Parc Culturel de la Montagne de Sel, à Cardona; après la fermeture de la mine dans les années 1990, le parc offre désormais l’occasion de découvrir la géologie naturelle unique de la région.
Costa Rica
Le Costa Rica vise à être le premier pays au monde à atteindre la neutralité carbone, et devrait y parvenir vers 2021. Presque toute son électricité vient d’énergies renouvelables, et le pays a tant impressionné l’ONU par ses efforts de protection de la nature que son ancien président, Luis Guillermo Solís, est devenu l’ambassadeur spécial de l’Organisation Mondiale du Tourisme.La prochaine étape est de rendre plus écoresponsable le produit dopant le plus apprécié au monde: le café. C’est la première exportation du Costa Rica, mais aussi sa plus grosse source d’émission de CO2. L’Institut du Café du Costa Rica s’est allié au ministère de l’Agriculture pour développer une méthode de captation des gaz produits par les déchets du café en décomposition, en les utilisant comme source d’énergie de moteurs à combustion.
Traduit par : Vincent Guilluy