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Publié le 04/06/2021 5 minutes de lecture
Long gué dallé, lacs sublimes et glaciers démesurés :tels sont quelques-uns des trésors de cette ruderandonnée en Vanoise. Sillonnant le plus vieuxparc national français, ce classique savoyard suiten partie le célèbre GR®55 (altitude min/max1 650/2 516 m).
- Durée : 5/7 heures
- Niveau de difficulté : difficile
- Distance : 15.2 km
- Départ / Arrivée : Les Fontanettes
- Terrain : Sentiers forestiers, routes de gravier et chemins de montagne rocailleux
S'y rendre
Le sentier part de la paisible station de Pralognan-la-Vanoise, à l’orée ouest du parc national de la Vanoise. Comptez 1 heure 30 de route depuis Chambéry (située 105 km à l’ouest) ou encore 1 heure depuis Albertville (50 km au nord-ouest) ou Bourg-Saint-Maurice (55 km au nord-est). En arrivant du nord par la D915, tournez à gauche au grand rond-point qui précède le bourg et grimpez sur 2,5 km en direction des Fontanettes (fléché).
Point de départ
Garez-vous sur le parking des Fontanettes, commun à trois télésièges perchés à 1 650 m. Le sentier part du panneau jaune “parking des Fontanettes”, en face du télésiège de l’Edelweiss.
1. Le sentier grimpe gentiment à travers la forêt de pins, au milieu des pistes de ski herbeuses. Le fléchage indique "refuge et col de la Vanoise". Dès l'installation du premier téléski en 1937, Pralognan-la-Vanoise est devenue une station de ski familiale prisée.
2. Après 650m, on débouche sur une route de gravier qu’on traversera pour suivrele sentier qui pénètre à nouveau en forêt. Arrivéà “Dou de l’Écu” (1 770 m, panneau), poursuivez sur 200 m, croisez une piste de VTT et continuez à progresser.3. En sortant de la forêt, on trouve une nouvelle route de gravier à suivre très brièvement sur la droite jusqu’au balisage jaune du GR®55 où l’on oblique vers le “col de la Vanoise”. Vous voici de nouveau dans les bois pour environ 20 minutes. Arrivé au pied d’un télésiège, grimpez jusqu’au refuge des Barmettes (2 000 m), à 5 minutes.4. Ensuite le chemin contourne le refuge et vire à droite pour enjamber leseaux cristallines du torrent de la Glière. La vue sur les plus hauts sommets de la Vanoise est à couper le souffle : la face nord légendaire de la fine aiguille dela Vanoise (2 797 m) et, à gauche, la Grande Casse (3 855 m), point culminant du massif.5. Le sentier vire doucement entre de jolismurs en pierre sèche, le long del’ancienne “route du sel” qui traversait le plateau de la Glière. Le terrain se fait plus rocailleux. Sur la droite (à l’est) se dresse le Moriond (2 297 m), dôme rocheux au sommet plat.
Route du sel
Depuis l’âge du bronze, le col de la Vanoise constitue un passage vital entre la Maurienne et la Tarentaise, deux vallées d’altitude. Les Romains l’empruntaient pour se rendre de Rome à Lyon, puis les ducs de Savoie pour aller de Chambéry à Turin au XIe siècle. Au XVIIIe siècle, les chemins muletiers permettaient le transport du sel des Salines royales de Moûtiers jusque dans le Piémont italien, d’où les mules revenaient chargées d’épices et de tissus. Le troc de fromage de Beaufort, de cuirs tannés et de miel de montagne contre des pommes de terre, du riz et du maïs se faisait sur la même voie stratégique.
6. Passé les chalets de la Glière (2 060 m), cabanes de bergers abandonnés, l'itinéraire devient plus raide. Devant vous, des cascades dévalent le flanc de la montagne.Le long du sentier, de hauts poteaux de bois émergent çà et là des broussailles. Plantés dans les années 1830 pour guider les alpinistes jusqu’au col de la Vanoise, ils restent bien utiles.7. À quelque 3,5 km du départ, vous voici quasi sur les bords du torrent de la Glière. Le pont de bois du Chanton enjambe ce flux glacial pour suivre le sentier rocailleux menant à la Grande Casse et à son glacier.8. Lové au creux de son cirque à 2 318 md’altitude, le lac des Vaches estsublime. Un long gué de pierresplates (210 m) le traverse. Mais, passé juillet, le lac se vide l’espace de deux mois, devenant un pâturage humide pour les vaches Abondance en estive.
9. Du lac part un sentierabrupt qui zigzague lelong de la moraine gris ardoisedu glacier de la Grande Casse. La voie scintille au soleil, jonchée de ces débris pleins de cristaux de quartz. La centaurée à une tête au cœur rose vif et la saxifrage étoilée(ou faux orpin) intensément jaune apportent une note de couleur à ce paysage désolé.
10.À l’approche du lac Long, au pied du glacier, de la Grande Casse, on entendl’écho des voix des grimpeurs suspendus aux parois de calcaire abruptes de l’aiguille de la Vanoise. À ce stade, vous avez parcouru 6 km.11. Le sentier s'aplanit en abordant le creux herbeux du col de la Vanoise(2 516 m), à 700 m du lac Long. Les randonneurs du GR®55 prennent le soleil sur la terrasse du refuge du col de la Vanoise. Créé en 1902, le premier refuge appelé Félix-Faure a été entièrement reconstruit et équipé de panneaux solaires. La vue sur la face ouest de la Grande Casse en impose.12. Le refuge sur la droite, poursuivez sur 1km pour franchir ce col assez plat avantde descendre tranquillement entre les touffes d’herbe jusqu’au joli lac Rond. Quelque 200 m plus loin s’étend le lac du col dela Vanoise. Blottis entre la Grande Casse (à gauche) et la pointe de la Réchasse (à droite), ces lacs offrent un cadre idyllique pour pique-niquer.13. Retournez au refuge pour prendre à gauche (vers le sud-ouest) derrière le bâtiment moderne et l’hélisurface et attraper le chemin de retour qui passe par le lac des Assiettes (15 minutes). Au niveau de la fourche, descendez à droite entre moraine et rochers jusqu’au lac, totalement à sec l’été.14. On traverse donc le fond tout plat du "lac", sous l'admirable face sud de l'aiguille de la Vanoise sur la droite. En escaladant le versant opposé, la vue sur l'aiguille du Fruit (3 048 m) et le Petit Mont-Blanc.(2 680 m) dont le dôme arrondi couvert de gypse blanc rappelle celui du géant des Alpes, entre autres sommets.Parc national de la Vanoise
Créé en 1963, le premier parc national français couvre 529 km2 et protège surtout une centaine de pics de plus de 3 000 m du massif de la Vanoise. Glaciers d’altitude, moraines et rochers couverts de lichen dominent les alpages et les épicéas. Des marmottes, des chamois et quelque 1 800 bouquetins -la plus grande colonie de France - broutent librement sous les mélèzes tandis que 125 espèces d’oiseaux tournoient dans le ciel. Pour plus d’informations, rendez-vous à la Maison de la Vanoise (www.pralognan.com).
15. Le sentier décline gentiment en direction de la vallée sur laquelle on aune superbe vue. Filez droit devant pour passer le ruisseau de l’Arcelin (tout sec en été). Escaladez tranquillement les quelques rochers sur le sentier.16. Désormais l'itinéraire longe le cours de l'Arcelin. Au niveau des aiguilles de l'Arcelin, le sifflement des marmottes accompagne la descente.17. Au panneau "11,8 km" le sentier se divise en deux. Le chemin de droite, idéal enfamille, mène au col du Moriond (30 min) et regagne le refuge des Barmettes (1 heure). Tout droit, la descente plus ardue n’est possible que l’été par temps sec : c’est ce chemin que nous suivrons.
18. Le dénivelé abrupt suit le flanc de la montagne jusqu'à la rive pierreuse du nant de la Crépéna. De là, il ne faut guère que 5 minutes pour traverser le petit pont de bois et gagner la rive gauche du ruisseau, entrecoupé de rochers et souvent complètement sec en fin d'été.19. Restez sur le sentier en suivant les plaques jaunes portant une flèche épaisse. Vous traverserez une brève section ombragée.À l’embranchement,ignorez le chemin de gauche indiquant “col du Grand Marchet et refuge de la Vallette” et prolongez la descente.20. Au panneau du parc national, le sentier se divise à nouveau : continuezà descendre sur la gauche, au-dessous du torrent du Dard qui cascade sur le flanc de la montagne à main gauche.21. En atteignant la route de gravier au fond du cirque de l'Arcelin (1 720m)admirez sur la droite les eaux d’un bleu métallique du nant de la Crépéna qui gronde sous le pont de bois. Ne traversez pas ; prenez la route de gravier sur la gauche. Un quart d’heure plus tard, vous aurez regagné le parking des Fontanettes.
Une petite halte
Avec sa large terrasse en bois face aux reliefs et ses petits cœurs ajourés un peu partout, le refuge des Barmettes (www.lesbarmettes-refuge.com), à l’arrivée du télésiège du Génépi, a vite fait de vous séduire. Plus haut, le refuge du col de la Vanoise (www.refugecoldelavanoise.ffcam.fr) sert des salades, des crêpes salées et sucrées, des sandwichs à emporter et de savoureuses tartes aux myrtilles. Les deux adresses servent la tonifiante liqueur locale à base d’armoise, le génépi. À boire en digestif comme en apéritif.