-
Publié le 03/01/2019 5 minutes de lecture
Un pèlerinage jusqu’au mont le plus emblématique d'Australie est un voyage incontournable. S’il existe maintenant plusieurs façons de découvrir Uluru (ou Ayers Rock) de manière responsable et culturellement respectueuse (on vous rappelle que l'interdiction d'entreprendre l'ascension du mont Uluru a été votée et qu'elle sera effective le 26 octobre 2019), il existe aussi beaucoup de sites moins fréquentés dans le désert des Territoires du Nord qui permettent de profiter au mieux de votre voyage. Le Centre Rouge est le cadre de randonnées et d’ascensions magnifiques, recelant des trésors de culture et d’histoire passionnantes et accueillant divers événements et festivals originaux.
Découvrir les autres rochers
Les visiteurs du Centre Rouge australien connaissent surtout Uluru mais il n’est pas le seul grand rocher. À une trentaine de kilomètres de celui-ci dans le parc national d'Uluru-Kata Tjuta, les 36 dômes rouges spectaculaires de Kata Tjuta (The Olgas) valent le voyage. Kata Tjuta, qui signifie “les nombreuses têtes”, a une grande importance dans la tjukurrpa (“le temps du rêve”, vital dans le lien entre les aborigènes et la religion, les lois et les coutumes). C’est la raison pour laquelle deux sentiers seulement sont ouverts aux touristes : la courte et jolie balade de Walpa Gorge (2,6 km aller-retour, 45 minutes), et la boucle, plus difficile mais gratifiante, de la Valley of the Winds (7,4 km, de 2 à 4 heures). Les touristes doivent rester sur le sentier, et il est interdit de grimper sur les rochers.
Comme Uluru, Kata Tjuta est superbe au coucher du soleil ; la plateforme d’où on peut admirer la dune est un endroit magnifique pour assister au lever du soleil, quand celui-ci apparaît directement derrière le majestueux Uluru, au loin. Les dômes peuvent se visiter par soi-même avec le billet d’entrée au parc, ou par un des nombreux circuits organisés proposés par Ayers Rock Resort.Et puis il y a “Fool-uru”, le rocher oublié d’Uluru. Atila (ou mont Conner) s’est formé à la même période de soulèvement géologique que ses voisins, il y a 550 millions d’années environ. Cette mesa majestueuse se trouve sur le domaine d’un grand élevage de bétail : Curtin Springs, à 80 km au nord d’Uluru. Les touristes pouvaient auparavant traverser librement la région, mais ne peuvent désormais y pénétrer qu’avec l’autorisation des propriétaires.Découvrir la culture aborigène
Ce serait négligence que de quitter Uluru sans prendre le temps d’en apprendre plus sur sa grande importance spirituelle et culturelle aux yeux des Anangu, ses gardiens traditionnels. Le très bon centre culturel (et le centre artistique de Walkatjara attenant), non loin du pied d’Uluru, et la balade même au pied du rocher (la “Mala Walk”, quotidienne, souvent menée par des guides locaux) en présentent des aperçus passionnants, mais les possibilités ne s’arrêtent pas là.L’Ayers Rock Resort propose une demi douzaine d’expériences culturelles, allant des visites guidées gratuites de son domaine à des ateliers de peinture et au spectacle du Mani-Mani Cultural Theatre, sur site, qui présente l’histoire des anciens esprits aborigènes que sont Walawuru, Kakalyalya et Kaanka.Non loin du Desert Gardens Hotel, le Wintjiri Arts & Museum permet d’avoir un aperçu de l’histoire, de la géologie, de la flore et de la faune de la région, et présente aussi des produits et des œuvres d’art des Anangu. La Mulgara Gallery, dans l’entrée de l’hôtel Sails in the Desert, expose de très beaux objets d’artisanat locaux. Des artistes du cru vendent aussi leurs œuvres au marché d’art quotidien qui a lieu sur la modeste place centrale du complexe hôtelier.Intrigué ? Il est aujourd’hui possible de visiter des terres aborigènes privées, grâce à deux circuits organisés en 4×4 proposés par Uluru Family Tours, qu’on peut réserver via SEIT Outback Australia. Le circuit Patji fait découvrir le pays Anangu avec un des membres de la famille Uluru. On visite des sites sacrés, on s’essaye à la cueillette traditionnelle et on apprend l’histoire des combats de la famille pour le droit à la terre. Le circuit Cave Hill fait visiter un des plus importants sites d’art pariétal de l’Australie centrale, accompagné par un guide Anangu, qui vous enseignera la tjukurrpa liée au lieu.
Randonnée dans Kings Canyon
À 300 km d’Uluru, il est tout à fait possible de parcourir à pied le célèbre Kings Canyon du parc national de Watarrka, en une excursion d’un jour depuis la région d’Ayers Rock. Si vous êtes en voiture et que vous souhaitez faire la Rim Walk (6 km, 3 à 4 heures) visez d’y arriver avant 9h, les jours où on attend des températures allant jusqu’à 36° C. Les rangers en ferment alors les portes, pour des raisons de sécurité.
Si vous n’êtes pas motorisé, vous pouvez vous inscrire à une randonnée aller-retour proposée par AAT Kings, qui proposent aussi le transfert vers Alice Springs (320 km au nord) en fin de journée. Le circuit s’arrête à l’originale Kings Creek Station pour une pause petit déjeuner (où vous pouvez faire le plein de bouteilles d’eau si vous n’avez pas encore emporté les 3 litres requis), et au luxueux Kings Canyon Resort pour le déjeuner à la fin de la randonnée.La Rim Walk (balade de la crête) commence par une montée raide et difficile (portant le lugubre surnom de “Heart Attack Hill”), mais une fois arrivé au sommet, la marche est relativement facile et traverse des paysages spectaculaires, dont les dômes en forme de ruche de la “Cité perdue”, puis une oasis luxuriante au cœur du canyon, baptisée le Jardin d’Éden. Ceux qui préfèrent une marche moins difficile opteront peut-être pour la Creek Bed Walk (2 km, 1 h), qui met l’accent sur les superbes points de vue de la périphérie du canyon.Si vous êtes motorisé, pensez aussi à la Kathleen Springs Walk, une marche de 2,6 km (1 heure 30) aller-retour jusqu’à un point d’eau, un peu au-delà de Kings Canyon. Les randonneurs chevronnés pourront s’essayer à la Giles Track, itinéraire de 22 km qu’on parcourt en général avec une nuit sur place. Comme Uluru et Kata Tjuta, une partie de la gorge est un site aborigène sacré et on demande aux visiteurs de ne pas s'écarter des sentiers de randonnée.Assister à des festivals ou à des événements
L’automne, plus frais, est la saison des festivals à Uluru. Ils commencent avec le Tjungu Festival en avril, qui met en valeur la culture aborigène australienne avec des marchés animés, des performances musicales, des découvertes culinaires et des événements sportifs. Fin mai voit se dérouler l’Uluru’s Camel Cup, où la course est aussi amusante que ses à-côtés. L’Ayers Rock Resort accueille aussi divers événements particuliers, depuis des résidences d’astronomie à des retraites de yoga et à la délicieuse exposition de l’artiste britannique Bruce Munro : Field of Light: Uluru, qui a été prolongée jusqu'au 31 décembre 2020.L’auteur s’est rendu dans les Territoires du Nord avec le soutien de Tourism NT. Les auteurs de Lonely Planet n’accpetent aucune gratification en échange d’un article positif.
Traduit par : Vincent Guilluy