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Reportages

Tourisme de masse : les grandes villes contraintes de prendre des mesures en 2019

Texte par

Sasha Brady (traduit de l'anglais par Anna Alvarez)

Mis à jour le : 22 janvier 2020

Carte

Cette année, le tourisme de masse a été au cœur des préoccupations, surtout en haute saison. Dans le monde entier, les grandes villes semblent atteindre un seuil critique. À Rome, Venise ou Amsterdam, des mesures courageuses ont été annoncées pour limiter l’afflux de touristes et préserver la qualité de vie des habitants. De nouvelles lois ont été introduites concernant la circulation et la répartition des visiteurs, la lutte contre les comportements néfastes ou la restriction de l’accès aux sites les plus populaires.

Les villes les plus prisées continuent de s’interroger sur le moyen de développer une industrie du tourisme durable dans les années à venir, ce qui laisse espérer des changements supplémentaires. Pour l’heure, revenons sur l’année 2019, et la manière dont elle a modifié notre rapport à certaines des destinations les plus populaires.

Italie

Consommer de l’alcool dans la rue ou y jeter des ordures, nager dans les canaux ou patauger dans les fontaines, se promener torse nu, voler du sable sur les plages, manger devant les monuments historiques ou, d’une manière générale, nuire à l’ordre public, sont désormais des comportements passibles d’amende dans les régions les plus touristiques d’Italie. Venise (symbole par excellence du surtourisme), Rome, Florence, Milan et la Sardaigne, par exemple, ont signalé une augmentation des incivilités des touristes ces dernières années et riposté par une série d’interdictions censées encourager les visiteurs à se montrer plus respectueux. 

Rome, qui reçoit environ 20 millions de visiteurs par an, a adopté des mesures pour mieux gérer les flux de circulation et renforcer la sécurité sur les sites bondés. L’été, quiconque s’assoit sur les escaliers de la Piazza di Spagna s’expose désormais à une amende de 250 €, et le mois dernier, la ville a annoncé qu’elle envisageait la restriction de l’accès à la fontaine de Trevi.

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Amsterdam a interdit les visites guidées du quartier Rouge

Amsterdam, Pays-Bas

En mai, l’Office du tourisme des Pays-Bas a annoncé qu’il cesserait la promotion touristique du pays et tenterait de rediriger les visiteurs vers des régions moins connues. D’autres mesures destinées à réduire le nombre de touristes ont été annoncées à Amsterdam, comme l’interdiction des visites guidées dans le quartier Rouge à partir de 2020 et l’interdiction des beer bikes (vélos festifs). L’installation “I Love Amsterdam” qui trônait devant le Rijksmuseum a été retirée − on estime que 6 000 selfies étaient pris chaque jour devant ces lettres géantes.
La police s’est vue remettre des lecteurs de carte bancaire mobiles lui permettant de sanctionner d’une amende immédiate quiconque se livre à un comportement antisocial. Uriner ou jeter des déchets dans la rue ou troubler l’ordre public peut désormais coûter 140 €, et consommer de l’alcool sur la voie publique, 95 €.
Et d’autres changements s’annoncent. À partir du 1er janvier 2020,  la taxe de séjour augmentera à Amsterdam, que le visiteur passe la nuit à l’hôtel, dans une pension ou dans une location Airbnb. La capitale néerlandaise compte environ 850 000 habitants et a reçu l’an dernier 19 millions de visiteurs. On estime qu’elle atteindra les 29 millions d’ici 2025.

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Paris a interdit l’accès du centre-ville aux cars de tourisme

Paris, France

Cette année, les autorités parisiennes ont annoncé leur intention d’interdire les cars de tourisme dans le centre. Elles encouragent les visiteurs à avoir recours à des options plus "écologiques" telles que le vélo, les transports publics ou la marche. Emmanuel Grégoire, adjoint au maire, a expliqué que ces mesures faisaient partie d’un plan de réduction du tourisme de masse et affirmé que les Parisiens étaient inquiets de l’afflux de véhicules de ce type, qui génèrent bruit, embouteillages et pollution.
Paris est une des villes les plus visitées du monde. Elle a reçu 50 millions de visiteurs l’an dernier. Quant à la France, c’est le pays le plus touristique de la planète, avec 87 millions de visiteurs en 2018.

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Bruges prend des mesures préventives pour limiter le surtourisme

Bruges, Belgique

Le tourisme de masse n’a pas encore gagné la deuxième ville de Belgique et les autorités font tout pour que la situation se maintienne. Le nombre de visiteurs est néanmoins en hausse, suffisamment pour inquiéter cette cité de taille modeste. En 2018, Bruges a reçu quelque 8,3 millions de touristes, soit presque 900 000 de plus que l’année précédente. La plupart d’entre eux effectuaient une excursion dans le cadre d’une croisière. Pour anticiper le problème, en 2019, Bruges a limité à deux le nombre de bateaux de croisière autorisés à mouiller au port simultanément (au lieu de cinq). Ces derniers sont désormais encouragés à venir en semaine plutôt que le week-end, pour une meilleure gestion de l’affluence. 

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Aux États-Unis, les parcs Disney ont introduit quelques menues mesures pour mieux gérer le flux de visiteurs

Parcs Disney, États-Unis

Avec l’arrivée des parcs à thème Star Wars à Disneyland en Californie et à Walt Disney World en Floride, de nouvelles règles ont été mises en place pour gérer l’augmentation du nombre de visiteurs. Il est désormais interdit de fumer, sauf dans des zones fumeurs dédiées, et les poussettes de plus de 78 cm de large sont interdites. Des “pass toilettes” ont également été créés pour que les visiteurs puissent se rendre aux toilettes sans perdre leur place dans les longues files d’attentes. Ce sont là de petits changements, mais les autorités espèrent qu’ils rendront l’expérience plus agréable aux visiteurs.