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Publié le 24/10/2019 4 minutes de lecture
Aucun voyage ne peut prétendre à un bilan carbone neutre, mais davantage de gestes écoresponsables vous aideront à réduire le vôtre au strict minimum. Fini le temps où le nec plus ultra du voyage consistait à siroter des cocktails avec une paille en plastique fluo et à repartir les valises pleines de produits de bain conditionnés dans des emballages jetables. Alors que le tourisme représente aujourd’hui près de 10% des émissions de gaz à effet de serre, il est vital que nous tous, voyageurs, agissions pour limiter notre empreinte carbone. Professionnels du tourisme, hôtels et prestataires sont de plus en plus nombreux à nous faciliter la tâche en mettant en œuvre des pratiques plus vertes et plus vertueuses. Attention toutefois aux belles promesses et aux postures écolos bidons !
Dormez "vert"...
En vertu de l’accord de Paris, l’hôtellerie mondiale doit réduire ses émissions de 66% à l’horizon 2030 – et elle n’y arrivera pas sans nous. Un hôtel ne peut plus se contenter de la petite pancarte vous invitant à réutiliser vos serviettes de toilette. Aujourd’hui, les hôteliers attachés au développement durable affichent leurs engagements (par exemple une construction Haute Qualité Environnementale, HQE, en France, ou LEED ailleurs) dès leur site Internet.

En l’absence d’informations, ou si celles-ci manquent de clarté, posez des questions. Tous n’ont pas les moyens de se lancer dans une démarche de certification, mais beaucoup d’hébergements peuvent faire des efforts pour l’environnement, de l’approvisionnement en circuit court au refus des plastiques à usage unique, du recyclage aux économies d’eau et d’énergie en passant par l’embauche de personnel local avec des contrats durables. De votre côté, réduisez votre empreinte carbone en éteignant lumières et appareils électroniques dès que vous sortez, comme vous le feriez chez vous, en refusant les produits jetables offerts et en demandant que votre linge de toilette et de lit ne soit pas renouvelé plus que nécessaire. Et si vous estimez que votre hébergement peut mieux faire, n’hésitez pas à apporter vos critiques – constructives – à votre hôte, de préférence de vive voix.

...Roulez "vert"...
Si l’alternative verte et rapide à l’avion n’est sans doute pas pour demain, une fois sur place, ce ne sont pas les solutions qui manquent pour réduire votre bilan carbone. Optez autant que possible pour les transports publics, qui non seulement sont une expérience en soi, mais existent dans de nombreuses grandes villes en version électrique, sinon à pédales. Vous trouverez dans certaines villes et régions des taxis “verts”, comme à Londres ou à Paris, dont la flotte est constituée au moins en partie de véhicules hybrides. Si vous louez une voiture, préférez un véhicule électrique ou hybride, ou le moins gourmand possible en carburant. Et évitez les heures de pointe, et leurs embouteillages si gourmands en essence, en vous aidant des prévisions du trafic. Pensez à vous déplacer à vélo ; des vélos en libre-service sont disponibles aujourd’hui dans la plupart des villes. Pour changer des circuits de visites en bus, pensez aux balades guidées à pied et à vélo, qui vous permettent d’entrer plus directement en contact avec les lieux, et avec les habitants.

... Et mangez "vert" !
Surprendre son palais par de nouvelles saveurs fait partie des joies du voyage, mais quand on sait que l’alimentation représente un quart des rejets de gaz à effet de serre, on regarde son assiette d’un autre œil... Pour un régime zéro carbone ou presque, à la maison ou ailleurs, le plus simple est d’éviter les aliments dont la production pollue le plus, à commencer par le bœuf et les produits animaux en général, surtout quand vous en ignorez l’origine. Dans plus de 180 pays, l’appli HappyCow permet de localiser les adresses végétariennes et véganes autour de vous.Quels que soientvos goûts, privilégiez les produits locaux et de saison, durables et si possible bio. Si les infos manquent sur la carte du restaurant ou sur l’étiquette, cherchez à en savoir plus. Le site du WWF met à disposition son guide pour une consommation durable des produits de la mer. Pour combiner écologie et économie, rien de tel que de préparer soi-même son repas – même un sandwich fait maison pollue moitié moins qu’un sandwich de magasin ! En pique-nique et sur la route, emportez assiettes, verres et couverts réutilisables et bannissez le jetable.
Dix adresses éco-friendly dans le monde
Kolarbyn Ecolodge, Suède Apprenez à vous nourrir en autonomie dans la forêt suédoise en séjournant ici dans une confortable cabane de terre et d’herbe. Pas de douche sur place, mais un sauna flottant ! Otentic, Île Maurice Le seul établissement de glamping du pays a banni le plastique et cultive ses fruits et légumes, dans deux adresses paradisiaques. Bardia Ecolodge, Népal Après une journée à courir après les tigres dans le parc national, passez la nuit dans ce lodge à prix doux construit en matériaux locaux. Jao Camp, Botswana Un lodge de safari rénové en beauté par l’excellent réseau d’écotourisme Wilderness Safaris Botswana. 1 Hotel, Brooklyn, NYC, USA Minuteurs dans les douches, boîtes où déposer vos dons de vêtements, soirée mensuelle “dark sky” avec éclairage à la bougie... Cette adresse new-yorkaise est engagée.

Feynan Ecolodge, Jordanie Goûtez à la douceur de l’hospitalité bédouine dans ce fantastique hébergement écologique, sans électricité, au fin fond de l’austère réserve de Dana. Nihi Sumba, Indonésie Alimenté en énergie grâce à son biocarburant fait maison, ce luxueux complexe de plage promeut l’emploi local et la protection de l’environnement. Mashpi Lodge, Equateur Un modèle de tourisme durable où l’on croise des scientifiques venus étudier la formidable biodiversité du Chocó équatorien.

Swell Lodge, Australie Des photographes animaliers ont ouvert récemment sur l’île Christmas ce petit bijou de luxe écologique, la base idéale pour assister à la célèbre migration des crabes rouges. Sleep Green, Espagne Réduisez la pression touristique sur Barcelone en séjournant dans cette auberge qui s’engage pour réduire son bilan carbone.