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Publié le 24/12/2020 4 minutes de lecture
Cap vers l’ouest du Japon, dans la préfecture d’Okayama. De l’île dédiée à l’art d’Inujima aux plus beaux sites historiques tels que le jardin de Korakuen, le sanctuaire de Kibitsu-Jinja ou le château d’Okayama, en passant par la gastronomie dont les fameux sushis Kakushi, découverte d’une région du Japon à la fois paisible et riche en traditions.
Calme et recueillement au sanctuaire de Kibitsu-Jinja
Classé trésor national japonais, le sanctuaire Shinto de Kibitsu-Jinja fut probablement fondé au Vème siècle. Ce havre de paix, proche de la station de Kibitsu à Okayama, est principalement connu pour son bâtiment principal, sa salle des prières construite dans le style Kibitsu-Zukuri en 1425 et son long couloir étonnant. Avant d’entrer dans ce lieu sacré, on vous demandera de vous purifier les mains et la bouche. Empruntez ensuite le couloir long de 360 m tout de bois recouvert qui dessert les différents endroits-clés du sanctuaire comme les salles de prières, les sculptures et les nombreuses lanternes en pierre. Prenez le temps d’y flâner pour vous imprégner de la paix des lieux et admirer la vue sur une nature luxuriante parsemée de cerisiers en fleur, d’azalées et de pivoines d’avril à mai, puis d’hortensias en juin.
Le mystère des sushis Kakushi élucidé
Impossible de voyager dans la préfecture d’Okayama sans goûter aux fameux sushis Kakushi. La découverte de cette spécialité locale commencera sans doute par une consternation, celle de voir arriver le plat principal de votre bento ne contenant, en apparence, que du riz blanc ! Pas de panique, il suffit de « retourner » votre plat et apparaîtront sous le riz d’excellentes garnitures cuisinées : des crevettes, des fruits de mer, du poisson et des légumes… Un vrai délice bien caché - d’ailleurs « kakushi » signifie « caché » ! -. Cette curiosité culinaire remonte à une vieille histoire datant du début de l’ère Edo dans les années 1600, plus précisément à une mesure d’austérité prise par un seigneur de la région, imposant à ses sujets de n’accompagner leur riz du dîner que d’une seule garniture… Ces derniers détournèrent bien vite cette décision impopulaire en cachant d’autres garnitures sous leur riz. Et dès qu’ils étaient à l’abri des regards, ils n’avaient qu’à retourner leur plat pour déguster leurs sushis cachés, ni vus, ni connus ! Expérimentez vous aussi cette fourberie gastronomique en commandant des sushis Kakushi au restaurant Kibizen, au deuxième étage de l’hôtel Grandvia près d’Okayama.

Art et avant-gardisme écologique au musée d’art Seirensho d’Inujima
Aménagé dans les ruines d’une ancienne fonderie de cuivre sur l’île d’Inujima, connue pour son lien étroit avec l’art contemporain depuis une décennie, le musée d’art Seirensho d’Inujima est un lieu unique où les ruines des bâtiments en briques revivent au sein d’une architecture moderne et avant-gardiste. Œuvre de l’architecte Hiroshi Sambuichi, elle lui valut le Grand Prix du Japan Institute of Architects en 2011. Un prix bien mérité puisqu’il a réussi à concrétiser l’idée « d’utiliser ce qui existe pour créer ce qui sera ». Succès écologique car équipé de son propre système de chauffage et d’épuration des eaux, le musée se fond étonnamment dans le paysage de bord de mer. Quant aux œuvres exposées, les installations de l’artiste Yukinori Yanagi critiquant la modernisation du Japon ne passent pas inaperçues et prolongent le débat de l’équilibre entre les traditions et la modernité.

Jeu de piste artistique sur l’île d’Inujima
Inujima est une île aux trésors artistiques. Il suffit de suivre les chemins qui relient les cinq galeries d’art et un site de l’Inujima « Art House Project » pour s’en rendre compte. Elles ont en effet été conçues dans le même esprit que le musée Seirensho d’Inujima, en faisant cohabiter architecture vernaculaire et art contemporain. Mélange créatif de matériaux traditionnels des maisons du village et de matières modernes comme l’aluminium ou le verre acrylique, les galeries du Art House Project réussissent à mettre en valeur le côté historique et culturel local de l’île ainsi que son quotidien tout en lui donnant une perspective moderne. Elles font aussi voyager au-delà des frontière d’Inujima en exposant des artistes d’envergure internationale.
Un jardin botanique « comme à la maison » sur Inujima
Sur l’île d’Inujima, il n’y a pas que l’art qui est à l’honneur. La nature y est aussi plus que vénérée, notamment au sein des 4500 m2 de l’Inujima Life Garden, un parc qui ressemble plus à un vaste jardin un peu fouillis d’une demeure familiale qu’à un jardin botanique conventionnel. Conçu autour d’une grande serre, il a pour objectif de faire revivre la terre de l’île en y cultivant des légumes, des fruits, toutes sortes de plantes aromatiques et des fleurs… Ouvert aussi bien aux locaux qu’aux étrangers, le jardin a été créé dans le même idéal d’harmonie entre le nouveau et l’ancien. Vous pourrez non seulement vous y balader mais aussi vous mettre au jardinage ou encore participer à des événements organisées dans le jardin telles que des workshops de cuisine à l’extérieur…
Histoire et culture au château d’Okayama
Riche en découvertes historiques et culturelles, la visite du château d’Okinawa permet de voyager dans le temps et de remonter au XVIème siècle lorsque le Japon était gouverné par des clans – il fut bâti par Ukita Hideie, daimyo de l'époque Sengoku, en 1597. Après Kobayakawa Hideaki, le clan Ikeda est entré dans le château et a créé le jardin Korakuen. Impressionnant, le château comprend 35 tourelles, 21 portes et une tour de 21 m de haut. Vous y découvrirez l'histoire des familles de samouraïs dans cette région. Grimpez au 5ème ou au 6ème étage pour profiter d’une vue spectaculaire sur les alentours. Enfin, si vous aimez la poterie et mettre les mains dans la terre, participez à l’un des ateliers organisés par le château. La région est en effet connue pour sa céramique de Bizen.
Beauté, tranquillité et grues couronnées au jardin de Korakuen
Retour à l’ère Edo grâce à la visite du splendide jardin de Korakuen, à deux pas du château d’Okayama. Considéré comme l’un des trois plus beaux jardins paysagers du Japon et datant de 1687, il était à l’origine destiné à la détente et la relaxation du seigneur local, de sa famille et de leurs invités. Bien que ses caractéristiques soient typiques des jardins japonais - colline entourée d’eau, étangs, cours d’eau, petits ponts, beau mélange de végétaux et de minéraux -, il surprend par ses grandes pelouses et son parc de majestueuses grues couronnées qui, au Japon, symbolisent la bonne fortune et la longévité.