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Publié le 15/05/2025 9 minutes de lecture
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Il y a l’Égypte des cartes postales – les pyramides de Gizeh, les trésors de Louxor, l’immensité saisissante d’Abou Simbel. Et puis, il y a une autre Égypte. Celle qui ne s’offre qu’aux voyageurs curieux, prêts à ralentir et à se laisser surprendre.
Cette Égypte-là se découvre hors des circuits classiques, au fil des rencontres et des instants partagés. Une Égypte où l’on prend le temps de vivre, de s’émerveiller d’un lever de soleil sur le Nil, d’une discussion impromptue dans un marché, ou d’un repas préparé dans une cuisine de village.
Ici, les aigrettes chantent au pied des dattiers, les felouques glissent dans la lumière dorée du crépuscule, et les traditions millénaires se transmettent encore dans les gestes d’un potier ou d’un calligraphe. L’oasis de Fayoum abrite des récifs coralliens préservés, tandis que les campagnes, entre champs cultivés et villages aux murs ocre, offrent un dépaysement bien plus authentique que les foules des grands sites pharaoniques.
Inutile de vouloir tout voir. L’Égypte regorge de merveilles, mais vouloir cocher tous les incontournables en un seul voyage serait vain – et fatigant. Mieux vaut choisir une région, s’y attarder, y tisser des liens. En adoptant un rythme plus lent, en logeant chez l’habitant ou dans un écolodge, en optant pour une croisière sur le Nil en dahabeya plutôt qu’un bateau classique, vous vivrez une Égypte profondément humaine, touchante et inoubliable.
Voici 7 expériences inoubliables pour découvrir l’Egypte hors des sentiers battus.

Naviguer au fil du Nil à bord d’une dahabeya
La dhahabiyya, ou dahabieh, est l’embarcation la plus romantique du Nil. Ce bateau en bois à deux voiles tient son nom, qui signifie littéralement “la dorée” en arabe, des dorures dont étaient autrefois ornés les bateaux des gens fortunés et de la famille royale. Les inscriptions figurant sur les tombes des pharaons et des nobles témoignent de l’existence de ce bateau dans l’Égypte ancienne.
Contrairement aux longs bateaux, qui ne peuvent pas passer les écluses au nord de Louxor, ces embarcations parcourent le Nil de Louxor à Assouan, à la manière des pharaons. Chaque dhahabiyya comprend entre 8 et 10 cabines-suites très confortables, équipées de lits moelleux et de lampes en cuivre, et dotées de fenêtres donnant sur le fleuve. À l’étage supérieur, le pont ombragé, ses divans, tapis et coussins de sol font office de salon à ciel ouvert. Une fois rentrés de leurs excursions, les passagers s’y installent pour lire, jouer aux cartes et partager des repas préparés à base de produits locaux.
Un séjour en petit comité sera gage de convivialité, ce qui rendra d’autant plus mémorables ces cinq nuits de navigation entre Louxor et Assouan. Chaque matin, vous vous réveillerez dans un nouvel endroit pour visiter des petits temples moins accessibles au grand public (Esna, Edfou et Kom Ombo, par exemple), ainsi que les tombes d’Al-Kab (la première capitale de l’Égypte) et les carrières du djebel Silsila, où les bateaux de croisière ne peuvent pas s’amarrer, et qui ont fourni le grès servant à la construction des temples pharaoniques.
À bord, vous plongerez au cœur de la vie fluviale. Le clapotement de l’eau sur la coque du bateau bercera votre voyage, et vous verrez comme seul paysage des exploitations agricoles soignées, des envolées d’oiseaux à la surface de l’eau et des buffles broutant l’herbe d’îles verdoyantes. Vous serez charmés par les résonnances mémorielles de cet environnement, en particulier lors d’une promenade au coucher du soleil ou d’une baignade aux abords d’une île inhabitée.
Pour clore ce périple de 240 km, votre dhahabiyya glissera au coucher du soleil sous le nouveau pont d’Assouan. Effectuer ce trajet en voiture ne vous prendrait que 4 heures, et en bateau de croisière 36 heures, mais vous passeriez alors à côté des souvenirs impérissables que le fleuve laisse dans son sillage.

Explorer les mystères du désert Blanc et du désert Noir
En apercevant pour la première fois le fabuleux désert Blanc, vous aurez l’impression d’avoir basculé dans un autre monde. À 20 km au nord-est de Farafra, le sable jaune commence à céder la place à des formations crayeuses qui surgissent du sol de manière presque surnaturelle. Ces flèches rocheuses d’une blancheur éclatante s’élancent vers le ciel, chacune façonnée dans des contours toujours plus étranges par les vents secs du désert. À mesure que l’on s’enfonce dans le parc national, elles prennent des formes évocatrices : on se plaît à voir ici une autruche, là un dromadaire ou un faucon. À l’aube ou au crépuscule, la craie blanche se teinte de nuances roses ou orangées. Le sable autour des rochers est parsemé de quartz et de diverses variétés de pyrite de fer, d’un noir soutenu, ainsi que de milliers de petits fossiles.
Nombre de circuits dans le parc national du désert Blanc comprennent aussi une incursion dans le désert Noir (Sahra Suda), à 50 km au sud de Bawiti. Le changement de la couleur du sol, du beige au noir scintillant, et les rochers de dolérite marquent l’arrivée dans la zone. Le paysage est hérissé de collines coniques coiffées de basalte résultant d’éruptions volcaniques intervenues au cours du jurassique.
Les excursions font généralement un bref arrêt au djebel Gala Siouah en forme de pyramide, qui servait jadis un poste de guet pour les caravanes en provenance de Siouah. Elles passent aussi souvent par le djebel Az-Zuqaq, reconnaissable à sa base de grès striée de rouge, de jaunes et d’orange, qu’un sentier pédestre permet de gravir facilement.

Découvrir les secrets bien gardés d’Al-Fayoum
Avec ses terres fertiles, ses villages tranquilles et ses panoramas désertiques à couper le souffle, Al-Fayoum est une destination pleine de charme, à seulement deux heures de route du Caire. Très prisée par les Cairotes le week-end, elle reste pourtant étonnamment méconnue des voyageurs étrangers. Et c’est tant mieux : ici, l’Égypte se dévoile dans toute sa diversité, loin des foules et du tumulte.
Au sud du lac Qarun, les cultures de blé, de calendula, de choux et de tournesols s’étendent à perte de vue, bordées de canaux d’irrigation hérités du Moyen Empire. Les buffles d’eau se reposent à l’ombre des dattiers, les aigrettes survolent les champs, et les villages en briques crues respirent une vie rurale inchangée depuis des siècles. Bien que souvent qualifiée d’oasis, Al-Fayoum n’en est pas une au sens strict : elle n’est pas alimentée par des sources naturelles, mais par un ingénieux réseau hydraulique dérivé du Nil.
Mais la région ne se limite pas à ses campagnes paisibles. Elle est également bordée par un désert spectaculaire, entre dunes, falaises et lacs salés. À l’ouest, dans un décor minéral saisissant, s’étend la vallée des Baleines (Wadi al-Hitan), classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce site fossilifère unique au monde dévoile les restes de cétacés préhistoriques, figés dans la roche depuis plus de 40 millions d’années.
Non loin de là, le parc protégé de Wadi El Rayan abrite deux lacs reliés par les seules cascades naturelles d’Égypte. C’est une escale prisée pour ses paysages grandioses, ses dunes propices au sandboard, et ses couchers de soleil spectaculaires sur les berges tranquilles. L’ensemble forme une réserve naturelle d’une biodiversité exceptionnelle, où vivent gazelles, renards du désert et de nombreuses espèces d’oiseaux.
Les passionnés d’archéologie, quant à eux, pourront explorer les pyramides oubliées de Meïdoum et El-Lahoun, posées à la lisière du désert. Peu visitées, elles conservent une atmosphère intacte, presque mystique. Frissons garantis en pénétrant dans leurs galeries sombres, parfois habitées par des colonies de chauves-souris.

Modeler la terre dans les ateliers de Tunis
Imaginez Tunis comme un village paisible où décompresser après un séjour au Caire. Les bougainvillées fleurissent le long des murs, quelques ruelles étroites vous conduisent aux boutiques-hôtels dans des villas rupestres. Les devantures des ateliers de poterie présentent les dernières créations d’artistes locaux sur l’avenue principale. Comparé au reste des régions rurales du pays, Tunis soigne beaucoup les apparences. Lieu de villégiature préférée des Cairotes le week-end, il attire les plus aisés d’entre eux qui y installent même leurs résidences secondaires. Attention toutefois, derrière son air chic et bohème, Tunis reste très rurale. Au détour des rues, vous pouvez croiser des vaches qui paissent en liberté ou des tuk-tuk qui foncent sur des chemins de terre.
La tradition de poterie du village, qui fait aujourd’hui sa renommée, a débuté dans les années 1980, lorsque la céramiste suisse Evelyne Porret, décédée en 2021, s’y est installée et a commencé à enseigner la poterie aux habitants. En arrivant dans le village, vous remarquerez la rue principale (Sharia Evelyne Porret) qui donne sur un bâtiment en brique de terre, la Fayoum Pottery School, toujours en activité. Fondée par la céramiste, l’école dispose également d’une galerie-boutique pour présenter les travaux des étudiants et proposer des leçons de poterie aux visiteurs. Si vous voyagez avec des enfants, c’est l’occasion rêvée pour eux de se salir les mains, de travailler la terre et de laisser parler leur imagination.

Gravir le mont Sainte-Catherine pour une ascension spirituelle
À mesure que le soleil se lève et se couche sur les escarpements aux abords de Dahab, les rochers et les paysages désertiques se parent de nuances de rose, d’ocre et de lilas. Les Bédouins parcourent ces étendues sauvages à dos de dromadaire ou à pied, la plupart des terrains étant trop rocailleux même pour un 4x4. C’est dans ce cadre que se seraient déroulés certains épisodes majeurs des grands récits monothéistes, inscrivant ainsi le Sinaï dans les pages mémorables du judaïsme, du christianisme et de l’islam.
Au pied du mont Sinaï, surgissant du désert et dominant les autres pics alentour, se dresse le monastère Sainte-Catherine, niché dans une vallée désolée. Gravir ses 2 285 mètres en pleine nuit, pour assister au lever du soleil sur un panorama biblique, est une expérience inoubliable. Sur le chemin, les randonneurs croisent moines, bergers et voyageurs en quête de lumière. Une aventure à la fois physique et spirituelle.

Glisser sur le Nil à bord d’une felouque
Le sud de la vallée du Nil ne saurait être apprécié à sa juste valeur sans une balade en felouque. Les pêcheurs du Nil naviguent depuis plusieurs siècles à bord de ces bateaux de pêche équipés d’une voile latine. L’expérience vécue à bord d’une felouque est radicalement différente de celle vécue à bord d’une dhahabiyya ou d’un bateau de croisière. Les felouques étant conçues pour la navigation à voile, elles évoluent, au départ d’Assouan, poussées par le vent et le courant.
Les felouques sont des bateaux bas et rapides, en mouvement constant d’une rive à l’autre du Nil. Quand le vent se lève, on est saisi à la vue de la voile qui se gonfle jusqu’à faire grincer le mât et de l’adresse du capitaine et de son équipage. Les nuits à bord à la belle étoile vous resteront à jamais en mémoire.
Notons toutefois la simplicité de ces embarcations, conçues avant tout pour le travail : aucune cabine n’y est aménagée, les passagers vivent, mangent et dorment sur le pont. En hiver, le froid peut être de la partie : pensez à prendre un sac de couchage ou à vérifier que des couvertures vous attendent. Il n’y a pas non plus d’eau courante à bord : les pauses toilettes s’effectuent sur la rive, dans toute l’intimité permise par un rideau tendu. Mieux vaut vérifier à l’avance que le papier toilette est prévu en quantité suffisante, ou prévoir le sien ainsi qu’une lampe torche. Si vous optez pour une promenade en sandal, la felouque haut de gamme, vous disposerez de toilettes à bord.
Les séjours les plus prisés à bord d’une felouque sont ceux à destination de Kom Ombo (une nuit) ou d’Edfou (deux nuits). Un voyage de trois nuits jusqu’à Esna est possible, mais plus rare. Les passagers sont ensuite conduits en voiture jusqu’à Assouan ou Louxor.

Stimuler sa créativité à la ferme de Dar Jan
Fondé par Gihan et Khaled, un couple de passionnés, Dar Jan est une ferme biologique de 3,5 ha et un espace artistique qui propose un hébergement, du yoga et des ateliers sur des thématiques aussi variées que la poterie, la peinture, la calligraphie, la détox digitale, la construction, etc. Il s’agit du seul projet artistique de ce type dans le Sinaï et un exemple rafraîchissant d’esprit d’entreprise et de créativité qui vient contrebalancer les activités des complexes hôteliers ailleurs sur la côte. Les cours sont dispensés par des artistes et des spécialistes et visent à encourager et à stimuler la créativité et l’expression des participants. Dar Jan organise également des cours de cuisine pour les chefs en herbe, pour préparer un brunch ou un dîner à base d’ingrédients frais provenant de la ferme.

En apprendre davantage sur la culture nubienne sur l’île Éléphantine
Au sud d’Assouan, l’île Éléphantine offre un précieux contrepoint aux grands monuments antiques : celui d’une immersion vivante dans la culture nubienne. Ici, au-delà des ruines de temples égyptiens et du musée de l’Île, les visiteurs découvrent deux villages nubiens où les maisons peintes de couleurs vives bordent des ruelles ombragées. Loin d’un folklore figé, la culture nubienne se transmet au fil des chants, de l’artisanat, de la cuisine locale ou des histoires racontées autour d’un thé. Des habitants y proposent des visites guidées engagées, abordant l’histoire de leur communauté déplacée par la construction du Haut Barrage. En prenant le temps de s’y attarder, vous comprendrez la richesse de cette identité, façonnée par le Nil et la mémoire d’un territoire englouti.
Authentique Égypte est une agence de voyage locale basée au Caire. Nous proposons des séjours sur mesure, pour une découverte authentique de l'Égypte, à travers ses paysages, son histoire millénaire, mais surtout ses habitants.
Notre approche repose sur l’immersion et la rencontre : hébergements de charme, expériences artisanales avec des communautés locales, balades dans les marchés de quartier, ou encore croisières à bord de voiliers traditionnels sur le Nil, comme la felouque (moins confortable) ou la dahabeya, un voilier élégant et confortable à l’ambiance conviviale, idéale pour une navigation paisible loin des bateaux de tourisme classiques.
Nous travaillons main dans la main avec des guides francophones, des artisans (cours de poterie, broderie bédouine), des femmes entrepreneures (cours de cuisine) et des acteurs locaux engagés pour offrir des expériences intimes, durables et responsables.
Du Caire aux temples de Haute-Égypte, des oasis du désert occidental aux montagnes du Sinaï, nous concevons chaque itinéraire adapté aux envies de chaque voyageur, que ce soit en couple, en famille ou entre amis.
Nous offrons aussi une gamme de programmes PMR, des trek dans le Sinaï ou nous sommes en collaboration avec des centres de plongée (https://www.redsea-divingsafari.com/Villages/marsa-shagra)
Tout est 100% personnalisable, et nos équipes sur place, ainsi que notre bureau en France, sont là pour guider les voyageurs.
