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Publié le 02/10/2024 8 minutes de lecture
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Jean-Bernard Carillet, notre aventurier et auteur, s'est lancé dans un road trip en van, inspiré du tracé du Tour de France 2024. À travers cette série captivante en trois épisodes, réalisée en partenariat avec roadsurfer, embarquez avec lui pour une aventure palpitante sur les routes de France !
Jour 1 : De Gruissan (Aude) à Ax-les-Thermes (Ariège)
Du Languedoc aux Pyrénées, une transition époustouflante
On commence par Gruissan, une carte postale posée sur l’eau entre salins, Méditerranée et garrigues. Depuis la tour Barberousse, vestige de la forteresse médiévale, le regard porte sur les ruelles circulaires de la vieille ville, avec en arrière-plan la Grande Bleue jusqu’à l’étonnant marais salant rose, duquel on récolte le sel. Cette teinte, le salin la doit à une micro-algue. Gruissan, c’est aussi une station balnéaire avec une immense plage, celle des Chalets.
On quitte le farniente des bords de la Méditerranée pour le massif des Corbières, que l’on traverse en suivant la D613 jusqu’à Couiza. Les collines qui culminent en moyenne à 400 m d’altitude sont couvertes de garrigues et de pinède, qu’interrompent des plaines viticoles. Ici et là, des châteaux qui semblent tout droit sortis d’un livre d’histoire médiévale animent le paysage, notamment à Villerouge-Termenès et Arques.
À 12 km au sud de Couiza, Quillan, dans la Haute-Vallée de l’Aude, annonce les premiers contreforts des Pyrénées. Entre Quillan et Axat, la route se faufile au milieu du défilé de Pierre-Lys, au fond duquel coule la rivière Aude. On prend ensuite la D118 sur 19 km. La rivière a creusé la roche en un canyon de près de 300 m de profondeur, au niveau des grandioses gorges de Saint-Georges, auxquelles succèdent les gorges de l’Aude. On a l’impression que la montagne a été éventrée par un coup de sabre ! On garde les yeux bien ouverts pour ne pas louper la bifurcation pour Mijanès, où D25 entame une sublime ascension dans un paysage pastoral jusqu’au port de Pailhères (2 001 m). Silence. Sérénité. Beauté. La vue embrasse un panorama de toute beauté. C’est une terre d’estive, habitée par des troupeaux de brebis, de vaches, des chevaux... On a l’impression d’être arrivé au bout du monde. Ne reste plus qu’à descendre sur 15 km pour retrouver la civilisation dans la jolie petite ville d’Ax-les-Thermes.
Nos coups de cœur
• Gruissan
• Défilé de Pierre-Lys
• Port de Pailhères
Jour 2 : d’Ax-les-Thermes (Ariège) à Bagnères-de-Luchon (Haute-Garonne)
Une étape transversale rythmée par le passage de superbes cols
D’Ax-les-Thermes, la N20 file plein ouest. Au bout de 17 km, on prend la bifurcation pour le plateau de Beille. On accède à ce magnifique plateau d’altitude, utilisé comme domaine de ski nordique (et station verte en été), par une infernale montée en épingles à cheveux. On redescend par la même route pour reprendre la N20 jusqu’à Tarascon-sur-Ariège.
Parmi la myriade de cavités souterraines où les archéologues ont retrouvé des traces d’occupation humaine, deux se trouvent à la périphérie de Tarascon-sur-Ariège : la grotte de Lombrives et la grotte de Niaux, le “Lascaux pyrénéen”, avec ses peintures rupestres vieilles de 13 000 ans. Après l’exploration des entrailles de la terre, on continue sur 15 km jusqu’à Vicdessos, point de départ d’une très belle ascension jusqu’au port de Lers (1 517 m) par l’étroite D15, dont le final, en lacets serrés, provoque quelques décharges d’adrénaline. On se régale de somptueux paysages de montagne dans une nature intacte.
L’itinéraire se prolonge jusqu’à l’étang de Lers, un beau lac naturel entouré de vastes prairies, avant de passer le col d’Agnès et de plonger jusqu’à Aulus-les-Bains, une station thermale qui connut son heure de gloire au XIXe siècle. De là, la D32 épouse la vallée du Garbet, une petite merveille, avec ses maisons traditionnelles préservées, ses villages pimpants (dont Ercé) et ses troupeaux de brebis dans les estives. Elle débouche sur la D618, tout aussi pittoresque, qui serpente dans les gorges de Ribaouto, avant de desservir Saint-Girons, remarquable avec ses maisons colorées qui se reflètent dans la rivière Salat.
On n’en a pas encore fini avec les montées... puisque la D618 s’infléchit vers l’ouest pour aborder la longue (30 km !) mais inoubliable ascension vers le col de Portet d’Aspet (1 069 m). Du col, la route bascule dans la vallée du Ger (au bout de 5 km, au pont de l’Oule, prendre à gauche la D85 puis la D44) puis, après le col de Menté (1 346 m), dans la vallée de la Garonne. Ne reste plus que 17 km jusqu’à Bagnères-de-Luchon.
Nos coups de cœur
• Port de Lers
• Vallée du Garbet
• Col de Portet d’Aspet
Jour 3 : De Bagnères-de-Luchon (Haute-Garonne) à Pau (Pyrénées-Atlantiques)
Paysages grandioses et expériences mémorables au cœur des Pyrénées
Bagnères-de-Luchon, surnommée la “reine des Pyrénées”, est une ville thermale depuis 2 000 ans. On en prend plein les yeux avec l’architecture Belle Époque qui orne ses rues. Et c’est reparti pour 14 km de montée, dans un décor d’estives, jusqu’au col de Peyresourde (1 568 m), qui marque la limite entre les départements de la Haute-Garonne et des Hautes-Pyrénées. À la descente, on se fraie un passage parmi les petites routes jusqu’à Loudenvielle pour rejoindre la D929, que l’on suit sur quelques kilomètres jusqu’à Ancizan. De là, la route secondaire D113 s’élève jusqu’à la Hourquette d’Ancizan (1 568m) dans une étourdissante symphonie de virages et lacets, certains en corniche.
À Sainte-Marie-Campan, on emprunte la D918 qui mène au domaine skiable de La Mongie, avec ses barres d’immeuble peu gracieuses. C’est dans cette station que se trouve le départ du téléphérique montant au pic du Midi (2 872 m). Sa position centrale lui permet de jouir du plus beau panorama qui soit sur tout le massif. Encore 4 km jusqu’au célèbre col du Tourmalet (2 115 m), le plus haut col routier des Pyrénées. Entre lui et le Tour de France, c’est une histoire d’amour, car il l’a accueilli à 84 reprises. Le versant est, aux tons veloutés, contraste le versant ouest, plus rocailleux. La descente est évidemment sensationnelle... On se laisse glisser jusqu’à Argelès-Gazost via les gorges de Luz, puis Lourdes, ville mondialement connue, dans un cadre de douces montagnes. On se détache peu à peu du massif des Pyrénées au fur et à mesure que l’on se rapproche de Pau par la D940.
Nos coups de cœur
• Bagnères-de-Luchon
• Hourquette d’Ancizan
• Pic du Midi
• Col du Tourmalet
Jour 4 : De Pau (Pyrénées-Atlantiques) à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne)
Du Béarn au Lot-et-Garonne, l’esprit du Sud-Ouest
Capitale du Béarn, Pau jouit d’une qualité de vie enviable. Il suffit de se balader sur le boulevard des Pyrénées, véritable “Croisette” locale, pour s’en convaincre. On quitte à regret cette douceur de vivre pour s’échapper vers Morlaàs puis Lembeye, Crouseilles et Madiran. On tourne cette fois le dos aux Pyrénées, direction le nord-est. Adieu sommets et cols qui rythmaient les journées précédentes, le parcours est désormais plat, au mieux mollement ondulé, avec des parcelles agricoles à perte de vue et des villages assoupis.
Dans le secteur de Madiran, des vignobles s’épanouissent sur de modestes coteaux. Les vins de cette appellation portent haut et fort les couleurs de leur identité du Sud-Ouest. On entre dans le cœur de la Gascogne, dans le Bas-Armagnac plus exactement, à Nogaro puis Salles d’Armagnac – l’occasion de goûter à l’Armagnac, une eau-de-vie de vin blanc produite dans l’une des nombreuses exploitations du secteur. La D33 puis la D32 continuent jusqu’à Cazaubon, Barbotan-les-Thermes et Gabarret, aux confins des départements du Gers et des Landes.
De là, on suit la D656 jusqu’à Sos et Poudenas, un agréable bourg dominé par la silhouette de son élégant château. En bas du village la promenade se prolonge au bord de la rivière, avec son ancien relais de poste agrémenté d’une galerie en bois et son vieux pont typique. Après Poudenas, voici le pays d’Albret, un terroir prospère qui rappelle la Toscane. À flanc de coteau, la cité médiévale de Mézin mérite une halte. On flâne dans les ruelles, en admirant les maisons de pierre sur arcades autour de la place centrale.
Et que dire de Nérac, à 14 km au nord (toujours par la D656) ? Coup de cœur assuré pour la perle du pays d’Albret ! La vieille ville se découvre au fil des ruelles qui descendent vers la rivière Baïse et le Pont Vieux. Ce pont gothique offre une superbe perspective sur les maisons à colombages des vieux quartiers et le château-musée d’Henri IV, un bijou architectural. Agen n’est plus qu’à 26 km par la D7. Capitale du pruneau, ville de rugby, la préfecture du Lot-et-Garonne vaut bien une balade le long de la Garonne et dans les rues piétonnes du centre historique, avant de reprendre la route plein nord jusqu’à Villeneuve-sur-Lot, si photogénique avec ses maisons à pans de bois et sa cathédrale en brique ocre.
Nos coups de cœur
• Poudenas
• Nérac
• Villeneuve-sur-Lot
Jour 5 : De Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne) à Aurillac (Cantal)
Itinéraire en majesté, entre nature et culture
Deux splendides villages méritent le détour autour de Villeneuve-sur-Lot. Pujols, perché sur un promontoire rocheux en surplomb de la vallée du Lot, fait partie du réseau des “Plus Beaux Villages de France”. Cette ancienne place forte a traversé les siècles en conservant son caractère médiéval : portes fortifiées, vestiges des remparts, maisons aux façades blanches ou à pans de bois. On prend plaisir à s’y promener pour admirer les panoramas et profiter des nombreux repaires gourmands qu’elle abrite.
Dans le même style, Penne-d’Agenais, également membre du club très prisé des “Plus Beaux Villages de France”, est un autre village perché au charme médiéval affirmé, avec ses placettes et ses ruelles pavées et pentues bordées de boutique d’artisans, de restaurants et de salons de thé. Après Fumel, cap sur le château de Bonaguil, isolé dans la campagne verdoyante. Donjon, tours crénelées, hauts murs à pic, pont-levis, rien ne manque !
On reprend la D158, puis la D673, pour se couler dans la vallée de la Thèze, sinueuse, verdoyante et bucolique. On traverse Frayssinet-le-Gélat, Montcléra puis Gourdon, une pépite d’architecture médiévale, avec des maisons à encorbellement bâties dans une jolie pierre jaune doré. Par la D801 on rallie Saint-Projet, où commence une autre belle aventure, jusqu’à Couzou : la découverte des Causses du Quercy, ces plateaux secs et calcaires entrecoupés de vallées sauvages et encaissées. Un itinéraire magnifique sur les étroites et tortueuses D39 puis D32, à une vitesse qui ne dépasse pas 40 km/h. On a tout autant le souffle coupé en arrivant à Rocamadour, un village suspendu à la falaise, au-dessus des gorges de l’Alzou.
Autre site touristique majeur dans le Quercy, le gouffre de Padirac (prendre la D673), une cavité de 100 m de profondeur parcourue par une rivière souterraine. On parvient ensuite (D673 puis D807) sur les grottes de Presque, garnies d’impressionnantes stalagmites et stalactites.
Après Sousceyrac-en-Quercy, on entre dans le département du Cantal. Le paysage change, se fait plus rude, plus brut. Un autre monde s’annonce, celui du Massif Central. La D20 laisse la place à N122 qui file jusqu’à Aurillac, la préfecture, lovée dans un bel écrin de verdure, à la charnière entre la plaine et la montagne.
Nos coups de cœur
• Pujols
• Château de Bonaguil
• Vallée de la Thèze
• Rocamadour
Road trip en van : les informations pratiques
Location de van aménagé avec l’agence roadsurfer, qui dispose d’agences à Paris-Orly et Paris-Roissy CDG et près des villes d’Aix, Bordeaux, Lille, Lyon, Nantes, Nice et Toulouse.
On peut choisir parmi une sélection de modèles (vans VW T6.1, Ford Nugget, Mercedes Marco Polo, ainsi que des fourgons aménagés de différentes marques et des camping-cars), en parfait état et très bien équipés pour circuler en autonomie.
Chaque véhicule comprend également un kit complet de cosmétiques et de soins solaires Lovea, de marque française.
À partir de 65 €/nuit (deuxième conducteur gratuit et kilométrage illimité). Il est conseillé d’ajouter l’assurance qui réduit la franchise à zéro (à partir de 29 €/nuit).