
L'impressionnant Glacier Perito Moreno s'étend sur près de 30 km de long © ailtonsza - iStock
Mis à jour le : 12 décembre 2019
Aux confins australs de l’Amérique du Sud, la nature se déploie en une sublime immensité sauvage, désertique et silencieuse. Pour bien des voyageurs, la plongée dans ce vide intense est, en soi, tout aussi marquante que la découverte des sommets déchiquetés, des rivières aux eaux cristallines et des villages livrés à la poussière de la région. Démesurée, la Patagonie se révèle une inépuisable source de découvertes et de paysages au sud de l'Argentine. Voici 7 incontournables à explorer dans cette région au bout du monde.
Le point d’orgue de la partie sud du Parque Nacional Los Glaciares est incontestablement le Glaciar Perito Moreno, l’un des champs de glace les plus mobiles et les plus accessibles de la planète. Il mesure 30 km de long, 5 km de large et 60 m de haut. Sa constante avancée le rend véritablement exceptionnel. En parcourant jusqu’à 2 m par jour, il a permis la formation d’icebergs de la taille de tours d’immeubles à sa surface. Toute sédentaire qu’elle soit, l’observation de ce glacier est fascinante.
Cette région des Andes est ponctuée de ruisseaux, de montagnes aux flancs verdoyants et de lacs. À l’ouest d’Esquel, les 2 630 km2 du parc national de Los Alerces protègent quelques-unes des dernières grandes forêts d’alerces ou cyprès de Patagonie (Fitzroya cupressoides). En 2017, le site a été classé au Patrimoine mondial pour ses spécimens vieux de plus de 4 000 ans. Si certains de ses recoins reculés abritent quelques animaux sauvages, notamment le huemul, ou cerf du Sud andin, rarement visible, le parc s’illustre en premier lieu par la protection du patrimoine botanique de la dense forêt valdivienne qui le caractérise.
Avec ses paysages sauvages et ses sommets déchiquetés, le massif du Fitz Roy, dans la partie nord du parc, est la capitale argentine du trekking. Il attire aussi de grands alpinistes, qui viennent se mesurer au Cerro Torre et au Cerro Fitz Roy, connus pour leurs rudes conditions atmosphériques. Nul besoin toutefois de repousser les limites de l’extrême pour profiter des nombreux itinéraires de randonnée balisés et s’ébahir – pourvu que les nuages le permettent – devant la beauté époustouflante du paysage.
La Península Valdés, l’une des plus belles réserves naturelles d’Amérique du Sud, inscrite au Patrimoine mondial, attire au bas mot 80 000 visiteurs chaque année sur ses 3 600 km2 et couvre plus de 400 km de littoral. Elle regroupe une variété exceptionnelle d’animaux ; la star incontestée est la ballena franca austral (baleine franche australe), une espèce menacée. Les eaux abritées et moins froides du Golfo Nuevo, du Golfo San José et du littoral proche de Caleta Valdés, entre la Punta Norte et la Punta Hércules, sont des zones de reproduction des baleines franches, de juin à mi-décembre.
La plupart des estancias sont essentiellement dévolues à l’élevage ovin, bovin ou équin. Toutefois, quelques-unes présentent un intérêt supérieur pour les voyageurs :
S’étirant comme à l’infini, la RN 40 est une sorte de rendez-vous mythique pour les aventuriers de la route. La lenteur y est de mise : la météo peut se révéler capricieuse et le vent, impétueux et infatigable. Mais quel émerveillement lorsque, après avoir été brinquebalé pendant de longues heures au milieu d’interminables étendues désertes, on voit se profiler à l’horizon, semblables à autant de mirages et pourtant bien réels, des glaciers et des lacs scintillants ! Désormais presque entièrement goudronnée, la route est devenue plus facile ; en revanche, ses voies secondaires sont encore toutes en gravier.
Les pics granitiques des Torres del Paine (“tours du Paine”), qui s’élèvent pratiquement à la verticale à près de 3 000 m au-dessus de la steppe patagonne, dominent le paysage du plus beau parc national d’Amérique du Sud. Classé Réserve de Biosphère (RB) par l’Unesco depuis 1978, ce parc de 1 810 km2 offre une grande diversité de paysages, avec des lacs couleur azur, des forêts émeraude, des rivières écumantes et un immense glacier d’un bleu lumineux. Des guanacos arpentent la vaste steppe tandis que, tout là-haut, planent des condors.