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Publié le 08/02/2016 3 minutes de lecture
Immensité : le mot résonne à notre esprit à mesure que l'on traverse les paysages de la cordillère des Andes en Argentine. Ici, la nature est partout, gigantesque et libre. Notre petite voiture cahotante semble bien fragile face à ces montagnes spectaculaires, ces routes désertiques et ces tribus de lamas galopants. Un road trip fascinant, que nous avons suivi depuis San Raphaël jusqu'aux Salinas Grande, près de la frontière avec la Bolivie.
Canyon et lac d'azur à San Raphaël
On commence notre périple non loin de la petite ville de San Raphaël. Le Cañon del Atuel, façonné par la rivière du même nom, dévoile une gorge saillante et multicolore. C'est un terrain idéal pour la pratique du rafting : facile à organiser, cette échappée sportive est proposée par de nombreux prestataires, campés sur les rives. Après cette piqûre d'adrénaline, on rejoint, en amont, le lac Valle Grande. Ses eaux calmes et limpides se découvrent en bateau, mais se prêtent aussi à une pause baignade !
Les terres volcaniques de La Payunia
On laisse San Raphaël derrière nous pour rejoindre la petite ville de Malargüe, assez fantomatique. D'ici s'organise l'excursion jusqu'au parc provincial Payunia. Plusieurs formules permettent d'appréhender ce gigantesque espace naturel qui se déploie sur plus de 4500 km2. Avec près de 800 cônes, c'est la plus grande concentration de volcans au monde. Les paysages y sont irréels.

Tentation chilienne à Mendoza
On ne présente plus Mendoza, ville joyeuse et animée, étape de nombreux voyageurs en Argentine. Après avoir fait la tournée des bars et visité quelques domaines viticoles, on reprend la route jusqu'au Cristo Redentor. Une fois passées les étonnantes couleurs de Puente del Inca, un ancien site thermal, les montagnes rivalisent de splendeur et atteignent des sommets. Au loin, on aperçoit le "toit des Amériques": le Cerro Aconcagua, culminant à 6962 mètres d'altitude. Notre route, elle, serpente jusqu'à 4000 mètres pour atteindre la statue du Cristo Redentor, érigée en 1902. Certains continueraient leur route vers le Chili, mais nous optons pour le nord, côté argentin.

La sculpturale Quebrada de Cafayate
On fait un bon en avant directement jusqu'à Cafayate, pour appréhender la seconde partie de ce circuit septentrional. Cette petite bourgade sympathique et animée se prête à la flânerie... On pourrait passer plusieurs jours à visiter les nombreux domaines viticoles des alentours, randonner le long d'agréables cours d'eau, faire ses emplettes au marché local et goûter les spécialités régionales sur la plaza San Martin. Mais surtout, elle abrite un joyau : la Quebrada de Cafayate. En direction de Salta, cette vallée spectaculaire, striée de couleurs vives, dévoile de sensationnelles sculptures minérales sculptées par le Rio de las Conchas.

Bouts du monde à Molinos et Cachi
Cap au nord, sur une route caillouteuse du bout du monde. Ces paysages improbables, baignés d'une lumière d'altitude donnant aux choses une netteté incroyable, s'accompagnent pourtant d'une étonnante douceur, comme en témoignent les vignes, les arbres et les cours d'eau qui jalonnent le chemin. On croise la ravissante Molinos, hameau perdu et endormi, comme oublié de la civilisation, avant d'atteindre Cachi, une de nos étapes préférées du voyage.
Virée urbaine à Salta
Depuis Cachi, la route rejoignant Salta est spectaculaire. La cordillère se découpe au loin, tandis que sous nos yeux déroulent des panoramas infinis et arides, parsemés d'immenses cactus. C'est le parc national Los Cardones, dont les spécimens atteignent parfois les 10 mètres de hauteurs. En redescendant des sommets andins, on retrouve à Salta la chaleur étouffante de la jungle, déjà proche. L'animation de cette cité développée contraste avec les villages perdus de la cordillère. Pourtant, la ville dévoile de belles architectures, des rues animées, des cafés et des places sympathiques.
Les couleurs de la Quebrada de Humahuaca
Après ce bol d'urbanité, on reprend le volant en direction d'une autre merveille de la région : la vallée de Humahuaca. Les montagnes y semblent avoir été colorées par un peintre céleste. Inscrit au Patrimoine mondial de l'Unesco, le site présente des strates montagneuses de teintes différentes, changeantes selon la lumière. Pour se poser, il y a le village de Tilcara, que l'on a beaucoup aimé. Etalé à flanc de montagne, il offre une atmosphère authentique et décontractée, entre ruelles paisibles, jardins verdoyants et marché typique. Les environs recèlent de superbes promenades. Il y aussi Purmamarca, dont l'architecture en pisé est pittoresque. Il est plus touristique, car situé en-dessous du Cierro de los Siete Colores : son nom, qui signifie littéralement "mont aux sept couleurs", donne une idée précise de la splendeur du site !
La blancheur des Salinas Grande
Les mètres d'altitude défilent. Les nuages se font bas, avant d'être tous dépassés. Les montagnes se font nues, l'horizon immense. Il règne un je ne sais quoi d'irréel dans ces hautes contrées. Puis, étonnamment, la route redescend. Là, comme un mirage frapperait des naufragés, une mer de blancheur scintille sous nos yeux. On s'approche, on marche, les reflets intenses mêlent ensemble ciel et terre, unissent à la perfection deux univers. Miroir de sel et d'eau, les Salinas Grande s'étalent, à 3350 m d'altitude, sur 525 km2. Ces gigantesques plaines salines préfigurent les Salar boliviens... de l'autre côté de la frontière.