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Publié le 23/09/2013 7 minutes de lecture
Si vous rêvez de grands espaces, la Chine vous offrira mille occasions de promenades et de randonnées, qu’il s’agisse de passer d’île en île à Hong Kong, d’explorer les contreforts de l’Himalaya ou d’arpenter les gorges de la province du Yúnnán.
1. Huángshān, Ānhuī
Rien de tel que de se lancer à l’assaut de la plus belle montagne de Chine. Les marches sont rudes, mais les paysages et la brume irréelle qui s’y forment offrent une récompense sublime. Quel que soit le moyen choisi pour gravir le Huángshān, vous devrez vous acquitter d’un droit d’entrée onéreux (230 ¥ de mars à novembre, 130 ¥ de décembre à février, senior toute l’année : 60 ¥, enfant de 1,10 m à 1,30 m : 60 ¥). Vous pouvez régler aux marches de l’Est, près de la station de Yúngǔ, ou à la station du temple de la Lumière de la miséricorde, au départ des marches de l’Ouest. Des navettes (13 ¥) desservent ces deux endroits depuis Tāngkǒu.
Trois possibilités s’offrent à vous pour atteindre le sommet : une ascension courte mais difficile par les marches de l’Est ; une autre, plus longue et encore plus difficile, par les marches de l’Ouest ; et la dernière, rapide et facile, en téléphérique. Les marches de l’Est commencent à partir de la station de Yúngǔ, tandis que les marches de l’Ouest partent du parking proche du temple de la Lumière de la miséricorde. Il est possible de faire l’ascension par les marches de l’Est et de redescendre dans la journée par celles de l’Ouest – soit un circuit d’une dizaine d’heures –, à condition d’être en bonne condition physique. Mais cet itinéraire vous fait manquer les endroits les plus spectaculaires, plus difficiles d’accès.
Huangshan, Chine. Arnaud DG
2. Îles au large de Hong Kong et New Territories
On a peine à le croire, mais 70% du territoire de Hong Kong se prête à la marche à pied. Passez d’île en île, avant de mettre le cap sur les Nouveaux Territoires, où vous attendent de fantastiques sentiers de randonnée.
Les nombreux sentiers de Hong Kong se prêtent parfaitement à la randonnée. Les quatre principaux itinéraires sont le Mac Lehose Trail, le Wilson Trail, le Lantau Trail et le Hong Kong Trail. Le célèbre Dragon’s Back Trail (sentier du Dos du Dragon) est assez facile et réserve de beaux panoramas.
Pour des renseignements complémentaires, consultez le site www.hkwalkers.net.
Vue sur Pat Sin Range. Alan C.
3. De Ganden à Samye, Tibet
L’un des treks les plus populaires du Tibet consiste à marcher de Ganden à Samye, un itinéraire de 80 km (4-5 jours) reliant deux des plus importants monastères du pays. Il démarre à moins de 50 km de Lhassa et passe par les cols de Shuga-la (5 250 m) et de Chitu-la (5 100 m). Lacs subalpins, forêts naines et prairies jalonnent le chemin en permanence à haute altitude, ce qui demande une bonne dose d’efforts.
Le permis pour le trek s’obtient comme pour tout voyage normal au Tibet. Certaines agences vous laisseront organiser votre trek comme vous l’entendez (pour la location de chevaux ou de yaks et la nourriture), pour autant qu’elles vous fournissent un guide et qu’elles organisent le transport jusqu’au départ du chemin de randonnée et le retour ; d’autres exigent de prendre en charge toute la logistique du trek. Tibet Wind Horse Adventure (www.windhorsetibet.com) est l’un des meilleurs prestataires de trekking de Lhassa, mais ce n’est pas le moins cher.
Entre Ganden et Samye. McKay Savage
4. Gorge du Saut du Tigre, Yúnnán
La plus belle des randonnées du sud-ouest de la Chine n’est jamais aussi somptueuse qu’en début d’été. Elle n’a rien d’une balade : préparez-la en détail. Grimper un sentier muletier escarpé, puis se reposer au sommet d’un rocher pour contempler le soleil couchant sur des pics enneigés et des eaux grondantes à des centaines de mètres en contrebas : voilà qui résume l’expérience exaltante de la gorge du Saut du Tigre. Cette gorge, l’une des plus profondes au monde, mesure 16 km de long ; 3 900 m séparent les eaux de la Jīnshā des cimes enneigées de l’Hābā Shān, à l’ouest, et du Yùlóng Xuěshān, à l’est.
Chaque pas fait découvrir des paysages époustouflants. Ne prenez pas cette randonnée à la légère ; elle est difficile, même pour les plus sportifs. Le sentier se rétrécit et s’éboule par endroits, mettant les genoux à rude épreuve. Par temps de pluie, surtout en juillet-août, des glissements de terrain et des cascades en crue peuvent couper les chemins, en particulier sur le parcours inférieur. Mai et début juin sont les meilleures périodes, quand les plantes et les fleurs s’épanouissent sur les montagnes. Plusieurs personnes, dont des étrangers, ont péri dans la gorge. Au cours de la dernière décennie, des voyageurs ont été agressés sur le chemin. Comme ailleurs, mieux vaut ne pas effectuer cette randonnée seul.
Renseignez-vous auprès des cafés et des hébergements de Lìjiāng ou de Qiáotóu sur l’état des sentiers et les conditions météorologiques. La plupart disposent de cartes assez détaillées de la gorge ; sachez qu’elles ne sont pas à l’échelle et parfois obsolètes. Emportez suffisamment d’eau (2 à 3 litres), de l’écran total et une protection pour les lèvres.
5. Yángshuò, Guǎngxī
Les paysages karstiques de Yángshuò sont spectaculaires. Installez-vous en ville pour 3 ou 4 jours, et mettez-vous en route, à pied ou à vélo. Les plus audacieux pourront s’essayer à l’escalade. La plupart des voyageurs ne s’attardent pas à Guìlín et privilégient Yángshuò, bien que la ville manque d’authenticité. Jadis paisible, s’y agglutinent aujourd’hui touristes chinois et Occidentaux, ballottés, dans la circulation frénétique et la pollution, entre discothèques et bars de pole dance.
On vient ici pour voir les splendides paysages karstiques des environs, qui représentent la quintessence de la peinture paysagère chinoise. Pour en profiter, faites une paisible promenade sur un radeau en bambou ou parcourez les vallées alentour à vélo. Yángshuò offre un grand choix d’activités et de cours, et on peut facilement y voyager avec des enfants. C’est l’une des meilleures destinations familiales de Chine, avec des habitants qui parlent anglais, des pensions bien tenues et une cuisine variée.
Les pics de Yángshuò.Frank Wuestefeld
6. Rizière en terrasses de Lóngji
Cette partie du Guǎngxī est fameuse pour le spectacle extraordinaire des rizières en terrasses de Lóngjǐ (Lóngjǐ Tītián), étagées en courbes concentriques. Durant des siècles, celles-ci étaient restées inconnues des voyageurs jusqu’à ce qu’un photographe appelé Li Yashi (李亚石) s’y installât dans les années 1990. Ses clichés de paysages ont ancré Lóngjĭ (littéralement “dos du dragon”) au panthéon des itinéraires touristiques.Les vues les plus spectaculaires s’étendent autour de Píng’ān (平安), vaste communauté zhuang, de Dàzhài (大寨), un village yao plus isolé au cœur des rizières, et de Tiántóuzhài (田头寨), encore un peu plus haut perché que Dàzhài.Première des 3 localités à s’être ouverte au tourisme, Píng’ān dispose des meilleures installations et constitue le point d’accès le plus proche pour l’époustouflant point de vue des Neuf Dragons et des Cinq Tigres, qui domine les rizières en terrasses. Le tourisme se développe rapidement à Dàzhài, qui vient de se doter d’un téléphérique, ainsi qu’à Tiántóuzhài, plus à l’est.Certaines zones de cette région, éventrées pour la construction de routes, n’étaient plus quedes fossés boueux, mais le panorama d’ensemble reste exceptionnel. Les nouvelles infrastructures routières amèneront cependant à l’avenir encore plus de touristes. Au sud-ouest de Píng’ān sont récemment apparues de nouvelles zones de rizières en terrasses connues sous le nom de Gǔzhuangzhài Tītián (古壮寨梯田).La meilleure période pour visiter Lóngjǐ est celle qui succède aux averses de mai, lorsque les rizières fraîchement irriguées scintillent de mille reflets. Elles prennent ensuite une couleur dorée juste avant la moisson (octobre) et se couvrent de neige en hiver (décembre). Évitez le début du printemps (mars) : les montagnes sont alors dissimulées derrière une épaisse brume et la fréquentation chute fortement.
7. Wùyuán
De nombreux villages autour de Wùyuán sont reliés par d’anciennes routes postales (驿道, yìdào), qui permettent aujourd’hui d’explorer à pied cette campagne splendide. Azalées, glycines et iris sauvages parsèment des collines escarpées, arrosées par des torrents.Il est difficile de s’orienter sur la plupart des sentiers sans l’aide d’un villageois, mais le bel itinéraire de 8 km (3 heures), balisé de panneaux bilingues, entre les localités peu fréquentées de Guānkēng (官坑) et de Lǐngjiǎo (岭脚) peut toutefois être parcouru de façon indépendante.Ce chemin qui monte et franchit un col comprend de nombreuses marches le rendant impraticable à vélo. Suivez le marquage de randonnée à côté du Guānkēng Fàndiàn et continuez tout droit. Après le second pavillon (près du sommet du col), tournez à gauche, puis tout de suite à droite. Une fois arrivé à Lǐngjiǎo, vous pourrez rentrer à Wùyuán par le bus (20 ¥, 90 min, départs 7h, 11h30 et 13h).
8. Lángmùsi
À la frontière entre le Sìchuān et le Gānsù, Lángmùsì (Taktsang Lhamo, en tibétain), attachée à la province tibétaine de l’Amdo, est nichée entre prairies escarpées, forêts de pins sempervirens, stupas abandonnés, empilements de mani et sommets enneigés. Entourée d’innombrables monastères rouge et blanc, Lángmùsì est un lieu enchanteur, où claquent les drapeaux de prières et les psalmodies des lamas et des moines au crépuscule.La rivière du Dragon blanc (白龙江, Báilóng Jiāng) coupe la ville en deux, le côté Sìchuān étant rapidement devenu le plus agréable. La plupart des hébergements bon marché et des restaurants se trouvent dans et autour de la rue principale (où le bus vous dépose) ; le gompa Kerti est dans une petiterue sur la gauche, tandis que le gompa Serti est perché à flanc de colline, sur la droite après la rivière.
9. Réserve naturelle de Yàdīng
Écrin de nature préservée classée réserve de la biosphère, la magnifique réserve naturelle de Yàdīng, à 140 km au sud de Dàochéng, englobe 3 pics enneigés et sacrés, s’élevant au-dessus de vallées couvertes de forêts, de rivières cristallines et de lacs alimentés par les glaciers. Les paysages ici sont parmi les plus fabuleux de Chine, et vous pourrez les découvrir lors de randonnées, de balades à cheval et en campant.Yàdīng (souvent appelée “le dernier morceau de terre pure de la planète bleue”) est un lieu hautement révéré par les Tibétains de la région depuis plus de 800 ans. Pour eux, chacun des 3 pics, dont les noms signifient dans leur langue “sagesse”, “force” et “compassion”, réprésente un bodhisattva. Participer avec les pèlerins bouddhistes au kora (chemin de pèlerinage) autour du plus haut d’entre eux, le Chenresig (仙乃日, Xiānnǎirì), qui culmine à 6 032 m, est une expérience inoubliable.