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Publié le 11/06/2014 6 minutes de lecture
Habitations amérindiennes, forteresse océanique ou immense réseau souterrain: les États–Unis ont bien plus à offrir que les seuls geysers du Yellowstone.
1. Sequoia (Californie)
Qui eût cru que la Californie, l'État le plus peuplé des États-Unis, pouvait renfermer un site méconnu, un parc «secret»? Tandis que la plupart des amateurs de nature filent vers le Yosemite, les mieux informés lui préfèrent le Sequoia National Park, dans le sud du massif de la Sierra Nevada. Il doit sa faible fréquentation à sa difficulté d'accès, 84% du parc étant totalement sauvages et accessibles uniquement à pied ou à cheval. Mais, entre autres merveilles, vous y attendent ces colosses du monde végétal que sont les séquoias géants (jusqu'à 85 m de hauteur) et le point culminant des États-Unis hors Alaska, le mont Whitney, à 4 421 m d'altitude.
Juillet et août constituent la haute saison, et les campings affichent des tarifs vertigineux. Les mois de septembre à novembre sont très agréables, moins fréquentés, mais il y a des risques de neige.
2. Gates of the Arctic (Alaska)
L'Alaska reste l'une des plus belles régions naturelles de la planète, et le Gates of the Arctic National Park est peut-être le plus beau parc national américain. Sauvage, isolé et situé entièrement au-delà du cercle arctique, il s'étend sur pas moins de 39 460 km². La visite n'a rien d'une promenade de santé: le parc n'abrite ni route, ni sentier, ni infrastructure, et le seul centre d'accueil se trouve à la sortie de la Dalton Highway, près de la ville de Coldfoot. Entouré de torrents, de grizzlis affamés et des sommets imposants des Brooks Mountains, vous avez plutôt intérêt à savoir vous débrouiller dans la nature.
La plupart des visiteurs arrivent dans le parc en hydravion (www.airarctic.com) depuis Fairbanks, à 320 km au sud-est.
3. Bryce Canyon (Utah)
À 330 km au nord-est de Las Vegas, ces paysages spectaculaires sont à des années-lumière du kitsch tape-à-l'œil de la cité aux mille casinos. Dans le Bryce Canyon National Park, les arches de pierre et les cheminées de fée parées de rouge et d'orange vif n'ont d'ailleurs rien à envier aux néons de Sin City. Souvent ignoré au profit des parcs nationaux de Zion et du Grand Canyon, plus accessibles, celui-ci est pourtant un chef-d'œuvre de la nature. Sa pièce maîtresse est le canyon qui lui donne son nom: long de 19 km, large de 5 km et atteignant jusqu'à 240 m de profondeur, il est parsemé de fragiles aiguilles rocheuses s'élevant à 60 m dans la vallée: un spectacle magique que Las Vegas n'égalera jamais.
Le ciel offre un spectacle tout aussi fascinant: grâce à l'isolement et à l'air pur du Bryce Canyon, on y voit par nuit claire quelque 7 500 étoiles, soit trois fois la moyenne nationale. Plus de renseignements sur www.nps.gov/brca.
4. Shenandoah (Virginie)
Avant la création au milieu des années 1930 du Shenandoah National Park, ce petit coin verdoyant de Virginie était pour l'essentiel réservé à l'agriculture et couvert de pommiers. Un calme bucolique règne encore sur la Skyline Drive, longue de 169 km, l'axe principal à travers le parc. Ici s'élèvent les doux sommets des Blue Ridge Mountains, de modestes collines au regard du gigantisme des États-Unis, avec pour point culminant le mont Hawksbill, à 1 235 m d'altitude. Le parc Shenandoah est l'endroit idéal pour se détendre, randonner dans la campagne et camper sur de grasses prairies à l'ombre de chênes imposants. Des plaisirs simples qui sont parfois un luxe.
En selle! Découvrez les sentiers à cheval comme un fermier des années 1930: la balade d'une heure (30-50 $US/pers) est proposée d'avril à novembre. Consultez le site www.visitshenandoah.com.
5. Hawai'i Volcanoes (Hawaii)
Hawaii est loin de se situer hors des sentiers battus du tourisme, mais son Hawai'i Volcanoes National Park et ses merveilles volcaniques méritent plus de louanges. La Grande Île se compose de cinq volcans d'âges divers se recouvrant les uns les autres, dont le plus haut de la planète. Le Mauna Loa, s'il s'élève à «seulement» 4 169 m au-dessus du niveau de la mer, descend sur 5 000 m supplémentaires jusqu'au plancher océanique, et bat donc allègrement l'Everest, ce qui n'est tout de même pas rien. Avec ses plages de sable noir, ses vieux tunnels de lave et ses coulées pyroclastiques, c'est un parc national où l'on voit la Terre à l'œuvre.
Vacances nature et luxe ne vont pas toujours de pair: pour une fois, installez-vous sur la plage de Waikiki à l'Halekulani (www.halekulani.com; chambres 425-7 000 $US), sans doute le plus bel hôtel de Hawaii.
6. Mesa Verde (Colorado)
Les montagnes Rocheuses font la réputation du Colorado, et à juste titre, mais les guides touristiques oublient souvent le Mesa Verde National Park et sa riche histoire amérindienne. Près du Four Corners (carrefour entre le Colorado, le Nouveau-Mexique, l'Arizona et l'Utah), ce parc recèle de nombreux trésors archéologiques que l'histoire des États-Unis tend à méconnaître. Parmi ses atouts figurent les étonnantes habitations troglodytiques des Indiens Pueblo, bâties au XIIIe siècle, creusées sur quatre niveaux dans les falaises de canyons à couper le souffle. Plusieurs sont accessibles, offrant une visite aussi éclairante que ludique.
Step House et Spruce Tree House sont les seules habitations troglodytiques que l'on peut visiter sans guide. Les autres visites s'effectuent sur réservation préalable au Far View Visitor Centre (3 $US/pers).
7. Big Bend (Texas)
Hauts sommets, forêts séculaires et geysers bouillonnants ne suffisent pas à résumer les grands parcs américains. Dans le Sud profond, sur près de 400 km à la frontière entre le Texas et le Mexique, le Big Bend National Park recèle des trésors géologiques et paléontologiques. Avec d'importants dénivelés, de 550 m à 2 400 m d'altitude, ce parc se targue de conditions climatiques extrêmes, du désert brûlant des profonds canyons qui bordent le Rio Grande aux hauteurs plus froides des monts Chisos. Près de la frontière, des fouilles archéologiques ont révélé que la région était déjà il y a plusieurs millénaires une zone très convoitée par les hommes.
Le parc de Big Bend, isolé, est peu fréquenté. Les aéroports les plus proches sont ceux de Midland/Odessa (à 330 km) et d'El Paso (à 580 km), tous deux au Texas.
8. Dry Tortugas (Floride)
Pour changer des Everglades et de leur bon million de visiteurs annuels, mettez le cap sur la pointe sud de Key West pour prendre le large et découvrir un mélange étonnant de biodiversité marine et d'histoire militaire. À environ 110 km des côtes, le fort Jefferson est une gigantesque forteresse côtière: inachevée, elle se dresse avec splendeur en plein golfe du Mexique. Autour des sept îles coralliennes des Dry Tortugas gisent de nombreuses épaves coulées par des pirates et volent près de 300 espèces d'oiseaux, dont des noddis bruns, des fous masqués et de magnifiques frégates. Une combinaison qui sort de l'ordinaire et justifie largement le voyage.
L'unique hébergement du Dry Tortugas National Park est un camping sommaire (3 $US/pers) offrant une vue sublime sur la côte près de fort Jefferson. Il ne dispose d'aucune infrastructure, veillez à emporter tout le nécessaire.
9. Wind Cave (Dakota du Sud)
Rares sont les grottes classées parc naturel, à l'instar du Wind Cave National Park («grotte du vent»), situé non loin de la ville de Hot Springs, dans le Dakota du Sud. Son réseau souterrain, qui comprend plus de 200 km de grottes connues, est le quatrième plus long du monde, et le site est célèbre pour ses formations de calcite en nids d'abeille, les boxworks. Des circuits guidés permettent de découvrir les cavernes qui doivent leur nom aux vents de 100 km/h qui soufflent parfois à leur entrée. De retour à l'air libre, on peut camper à Elk Mountain, à deux pas des prairies et des forêts de pins ponderosa où vivent bisons, élans et antilopes d'Amérique.
Une visite du Wind Cave National Park passe par une découverte de ses merveilles souterraines: les visites guidées de 1 heure 30 sont proposées toute l'année. L'été, arrivez tôt (8h) pour éviter les foules.
10. Crater Lake (Oregon)
Si les Grands Lacs américains sont célèbres dans le monde entier, beaucoup ignorent que les États-Unis abritent aussi le neuvième lac le plus profond de la planète. Plongeant à 594 m, les eaux bleu marine du Crater Lake occupent une caldeira en plein cœur du Crater Lake National Park. Le parc ne manque pas de merveilles, dont on retient notamment des paysages lunaires tout de ponce et de cendres, ainsi que d'immenses flèches de lave érodées par le temps. Pour une petite balade, nous recommandons les 4 260 km de la Pacific Crest Trail, qui s'étend du Mexique à la frontière canadienne.
Le clou de la visite? Une sortie en bateau sur le Crater Lake au départ de Cleetwood Cove (juillet à septembre, selon la météo; adulte/enfant 26/15,50 $US). Renseignements sur www.craterlakelodges.com.
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