Temple énigmatique entre fertilité et rituels à Candi Sukuh
Au sommet des collines qui entourent Kemuning, se trouvent deux temples hindous d’une beauté remarquable. Le Candi Cetho et le Candi Sukuh méritent tout les deux une visite mais seront sans doute difficiles d’accès si vous n’êtes pas motorisé.
Le temple de Candi Sukuh, à quelques kilomètres au sud de Kemuning, non loin de la cascade de Jumog agréable complément dans le cadre d’une excursion à la journée. Le Candi Sukuh est l’un des temples les plus énigmatiques et les plus intéressants de Java. De taille modeste, il comporte une grande pyramide tronquée en pierres grossièrement taillées, ainsi que de splendides bas-reliefs et statues de Barong sur la façade. Plusieurs sculptures très explicites ont valu au Candi Sukuh le surnom de “temple érotique”, et il est évident qu’on y pratiquait un culte de la fertilité. Calme et isolé, le site se distingue par son atmosphère singulière.
Édifié au XVe siècle durant le déclin du royaume de Majapahit, le Candi Sukuh n’a rien de commun avec les autres temples hindous ou bouddhiques de Java. L’origine de ses bâtisseurs et le style des sculptures (elles comportent des personnages grossiers, trapus et déformés, réalisés dans le style wayang de l’est de Java, inspiré du théâtre d’ombres) demeurent mystérieux. Certains y voient une résurgence de l’animisme pré-hindou qui existait 1 500 ans auparavant.
Au niveau du portail, on remarque un grand lingam et un yoni en pierre. Des fleurs y sont toujours déposées ; certains habitants pensent que ces symboles étaient autrefois utilisés pour savoir si une femme était fidèle ou si une future épouse était toujours vierge. La femme devait porter un sarong et sauter au-dessus du lingam ; si son sarong tombait, son infidélité était avérée.
Parmi les autres éléments de culte, un monument représente Bima, le héros guerrier du Mahabharata, accompagné de Narada, le messager des dieux, tous deux placés dans un utérus stylisé. Un autre monument dépeint Bima sortant du ventre de sa mère. Dans la cour supérieure, trois énormes tortues à dos plat ressemblent à des autels sacrificiels. Un lingam de 2 m coiffait jadis la pyramide. Il fut retiré par l’administrateur colonial britannique sir Thomas Stamford Raffles en 1815 et est désormais conservé au Musée national à Jakarta.
L’accès au temple peut s’avérer compliqué, car il se trouve au sommet d’une colline extrêmement escarpée. Aucun transport public ne dessert le site. Il vous faudra donc vous y rendre en voiture privée, à scooter ou bien dans le cadre d’une visite organisée.
Informations pratiques
- Accès : À 35 km de Solo (Surakarta), route montagneuse en scooter ou taxi
- Adresse : Desa Berjo, Ngargoyoso, Karanganyar, Java Central
- Horaires : Tous les jours, de 07h00 à 15h00.
- Tarifs : environ 22 000 Rp