Niger : Histoire
Chronologie du Niger
Première véritable puissance de la région, l'empire de Kanem-Bornu prospéra du Xe au XIIIe siècle, puis de nouveau au XVIe siècle.
Jusqu'au XIXe siècle
C'est à cette époque que les clans haoussas arrivèrent du Nigeria, rapidement suivis par les Djermas, descendants des Songhaïs. Les sultans de ces différents clans se taillèrent des empires à leur mesure, s'enrichissant du commerce de l'or et approvisionnant sans cesse les marchands d'esclaves. Le Niger resta sous la domination de ces sultans jusqu'à l'arrivée de la France et de ses troupes, en 1899, qui l'ajouta à la liste de ses pays colonisés. Le pays connut un rebond économique inattendu à la fin du XIXe siècle : la sécheresse entraîna une pénurie de sel, transformant celui-ci en une denrée particulièrement prisée.
1950
À la fin des années 1950, alors que l'idéologie de la colonisation commençait à s'essouffler, le général de Gaulle proposa aux colonies d'Afrique de l'Ouest d'accéder à l'indépendance dans le cadre de la Communauté française, craignant que l'indépendance totale ne plonge ces économies, soutenues par les infrastructures françaises, dans le marasme. Bien que ce statut ait été adopté au Niger en 1958, de nombreux troubles politiques opposèrent pendant les deux années qui suivirent le gouvernement à des partis déçus, réclamant l'indépendance complète. Le Niger l'obtint finalement en 1960. Hamani Diori (candidat unique) fut élu président. Soutenu par la France, il demeura au pouvoir jusqu'en 1974.
1973-1974
Les sécheresses qui s'abattirent sur les pays subsahéliens en 1973 et 1974 anéantirent le pays pendant six ans. Aujourd'hui encore, il n'est pas parvenu à se redresser totalement. Les stocks de produits alimentaires découverts au domicile de ministres de Diori pendant ces années de sécheresse portèrent un coup fatal au pouvoir du président. Il fut renversé lors d'un coup d'État sanglant et Senyi Kountché, un militaire, prit sa place à la tête du pays.
Il arriva juste au bon moment. On découvrit en effet des gisements d'uranium dans le pays, qui devint le cinquième plus grand producteur de ce minerai du monde non communiste. Cette manne inespérée donna l'illusion de la richesse. De nouvelles constructions fleurirent dans tout le pays et chacun se mit à caresser des rêves de grandeur. Enfin, surtout les entrepreneurs et les plus chanceux. Les pauvres, eux, ne virent pas de changement.
1980
Ces rêves ne firent pas long feu : au début des années 1980, l'opposition mondiale à l'exploitation de l'uranium était à son comble, la demande s'effondra, et avec elle, le marché. Les expatriés fortunés furent priés de rentrer chez eux, les entrepreneurs commencèrent à connaître des jours difficiles et les hommes d'affaires espéraient un changement quelconque.
Jugé intègre, Kountché ne subit pas de coups d'État. Il resta encore cinq ans au pouvoir et s'éteignit à son poste. Le colonel Ali Saibou le remplaça, non sans promettre d'instaurer la démocratie et de lancer des réformes. Ces promesses restèrent toutefois purement rhétoriques et les réformes, lettre morte. À la fin des années 1980 et au début des années 1990, les manifestations étudiantes et les grèves se firent de plus en plus nombreuses. C'est toutefois le mouvement des rebelles touaregs, centré essentiellement autour d'Agadès, qui menaçait le plus le gouvernement.
1990
En 1990, les Touaregs l'accusèrent ouvertement de n'avoir tenu aucune de ses promesses. Leur mode de vie traditionnel se trouvait mis en péril par la sécheresse, la désertification, la modernisation et le développement urbain. Le gouvernement leur avait promis une aide financière et les moyens de préserver leur culture. Ces derniers ne se matérialisèrent jamais et l'argent disparut. La guérilla rebelle, le banditisme, les heurts violents avec la population et d'une manière générale, le chaos social se poursuivirent encore pendant plus d'un an.
1991-1996
En 1991, à l'issue d'une conférence spéciale, Saibou fut démis de ses fonctions, une nouvelle Constitution élaborée et un gouvernement de transition élu pour gouverner le pays jusqu'aux élections multipartites prévues en 1992. Mohamane Ousmane, vainqueur de ces élections, s'employa à rétablir les relations avec les Touaregs. Une grande majorité d'entre eux, déçus par tant de promesses non tenues, restèrent toutefois méfiants et intransigeants. Ils parvinrent néanmoins à une sorte d'accord en 1993, mais cette paix demeure extrêmement précaire. Ibrahim Baré Maïnassara remporta les élections présidentielles en 1996 et le pays bascula une nouvelle fois dans le chaos, avec grèves, menaces d'interventions militaires, troubles politiques, actes de banditisme, pauvreté croissante et rébellion touarègue généralisée.
1999
Le désordre politique atteignit son paroxysme en avril 1999 lorsqu'Ibrahim Baré Maïnassara fut tué par son propre garde du corps, Daouda Malam Wanke, un événement qualifié par le Premier ministre "d'accident malheureux". Peu après, un gouvernement temporaire se mit en place, dirigé par le même Daouda Malam Wanke. Ces actes de violence politique aliénèrent au pays le soutien de la France, qui menaça de lui retirer toute aide s'il ne rétablissait pas de procédures électorales. Wanke fut par conséquent contraint de ramener la démocratie et d'organiser des élections en octobre et novembre 1999. Tandja Mamadou remporta 59 % des voix. Il parvint à rassembler une majorité de coalition au sein de l'assemblée nationale (une femme sur 83 députés) avec des partisans de l'ancien président Ousmane.
2004
Le président sortant, Tandja Mamadou, est réélu en décembre 2004 avec 65,5% des voix. En juillet 2005 l'ONU annonce une famine dans le pays, due à l'invasion de criquets pèlerins et à la sécheresse. Plus de 25% des nigériens sont touchés (3,5 millions de personnes).
En raison de tensions avec les populations nigériennes, le Niger décide en octobre d’expulser plusieurs milliers d’Arabes vers le Tchad, mais revient finalement sur cette décision.
2010
Un coup d'état renverse le président Tandja Mamadou et gèle la constitution suite à la tentative de celui-ci d'obtenir un troisième mandat en changeant la constitution.
2011
Les nouvelles élections sont tenues et Mahamadou Issoufou est élu président.
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