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Publié le 18/05/2020 4 minutes de lecture
Envie de bout du monde? Actuellement, il est plutôt peu probable, voire impossible, d'aller découvrir d'autres continents.... Néanmoins, une bonne déconnexion même proche de chez soi ne fera pas de mal lorsque nous pourrons à nouveau nous déplacer librement. Voici quelques endroits où vous sentir loin de tout en France, et où la nature a su rester maîtresse.
1. Quercy (Tarn-et-Garonne)
La richesse du Quercy, c'est de dévoiler en toute saison un espace de vie exceptionnel, avec sa faune et sa flore luxuriante. Nichée entre Lot et Tarn-et-Garonne, cette ancienne province offre aussi bien des panoramas colorés avec ses collines et ses villages sur promontoire (pour certains «plus beaux villages de France»), que des paysages de plateau avec vergers et vignobles. De Cahors à Montauban, serpentez le long des petites départementales pour débusquer la splendeur du Quercy.
2. Plateau de Lhers (Pyrénées-Atlantiques)
Une impression de bout du monde, une communion parfaite avec une nature sauvage, un silence absolu… C'est bien sur le plateau de Lhers, en vallée d'Aspe, l'une des trois vallées béarnaises, qu'il faut vous rendre si vous êtes en quête de ce type de sensation. Perché à 1 100 m d'altitude, face à Lescun et à l'entrée du parc national des Pyrénées, ce plateau se laisse découvrir à pied ou en raquettes l'hiver. Seules les différentes tonalités des sonnailles que portent vaches et brebis vous détourneront de votre contemplation.
3. Pointe de la Hague (Manche)
Des falaises abruptes longues de 25 km et le phare de Goury, dressé au milieu de rochers escarpés, dessinent un profil sauvage de bout du monde, qui fut aussi, pour beaucoup de marins, le bout de la route: les tempêtes, le raz Blanchard et les naufrageurs ont précipité de nombreux navires contre ces récifs déchiquetés. Le mauvais temps passé, on découvre les paysages verdoyants et pittoresques du Cotentin, préservés par la situation isolée de la pointe et caressés par le vent, qui ont inspiré Millet et Prévert. La présence d'une usine de retraitement de déchets nucléaires apparaît finalement, dans ce décor rural et rugueux, d'autant plus extraordinaire.
4. Parc naturel régional du Morvan (Côte-d'or, Nièvre, Saône-et-Loire, Yonne)
Entre rivières bouillonnantes et lacs paisibles, d'étroites routes sinueuses sillonnent cette région vallonnée et profondément rurale. Peu de bourgs ici, mais des hameaux entourés de petites parcelles closes par des haies. L'hiver est rude dans le Morvan, et l'on prend alors la mesure de son isolement. Mais à la belle saison, on se perd avec délectation dans les bois de résineux et de feuillus omniprésents. Un conseil: ouvrez grand les yeux, car les buissons de myrtilles ne sont pas rares, et les baies, savoureuses.
5. Île d'Ouessant (Finistère)
Située à une vingtaine de kilomètres des côtes finistériennes, la plus lointaine des îles bretonnes, que l'on surnomme «la Sentinelle» et dont les cinq phares préviennent des dangers de la mer d'Iroise, est soumise aux caprices des éléments. La nature, faite de falaises escarpées, de landes rases, de plages de sable fin ou de galets blancs, reprend ici ses droits. La sensation de bout du monde ne s'y rèvèle jamais mieux qu'en hiver, quand ce petit bout de terre de 8 km de long sur 4 km de large, continuellement fouetté par les vents, ne compte plus que ses 900 habitants.
6. Sundgau (Haut-Rhin)
Ce nom à consonance exotique désigne la partie méridionale de l'Alsace, au sud de Mulhouse, entre Suisse et Franche-Comté, soigneusement contournée par les voies rapides. Le cœur du Sundgau bat dans ses villages (plus d'une centaine) qui s'égrènent le long des rivières – l'Ill, la Largue – et dans le massif du Jura, autour de Ferrette la médiévale. Dans ce paysage de collines, de forêts, et de fermes à colombages, la petite paysannerie et les traditions résistèrent longtemps. La pratique de l'alsacien, qui prend ici l'accent suisse, demeure vivace.
7. Grands Causses (Lozère, Aveyron, Hérault)
Personne en vue, pas un bruit de voiture. Devant les yeux, d'interminables étendues karstiques laissent le regard courir jusqu'à l'horizon: les Grands Causses, aux confins de la Lozère, de l'Aveyron et de l'Hérault, déroulent leurs paysages désertiques, parsemés de roches et d'herbages. Méjean, Larzac, Sauveterre ou Noir: ces vastes plateaux dénudés, entre 800 et 1 250 m d'altitude, sont constitués de couches calcaires déposées par la mer jurassique, puis soulevées lors des ères géologiques. Un univers fantomatique… mais l'homme a néanmoins réussi à s'y adapter: c'est donc au patrimoine culturel de l'humanité qu'il est inscrit par l'Unesco.
8. Parc naturel des Vosges du Nord (Moselle)
Poumon vert aux confins de la Lorraine et de l'Alsace, le parc naturel des Vosges du Nord enchante par son atmosphère romantique. Les vallées verdoyantes succèdent aux prairies, tandis que des étangs (dont ceux de Hanau et de Baerenthal, les plus bucoliques) sont enchâssés dans de vastes forêts de hêtres, d'épicéas et de sapins. Le relief, modéré, se compose d'un moutonnement de collines. C'est le royaume de la pêche, de la randonnée pédestre et du VTT. Au détour d'une route secondaire, le regard s'arrête sur des châteaux en ruine. Le plus mystérieux d'entre eux? Le château du Falkenstein, dont l'imposant donjon s'agrippe au sommet d'une barre gréseuse surplombant la vallée de la Zinsel.
9. Parc naturel des volcans d'Auvergne (Cantal, Puy-de-Dôme)
Le plus grand parc régional de France s'étend sur deux départements et cinq régions naturelles. Si le massif du Cézallier est moins célèbre que le puy de Sancy – point culminant un tantinet touristique – ses airs de steppe sauvage en envoûtent plus d'un. Amateurs de lacs, grands randonneurs et petits marcheurs, cavaliers du dimanche, amoureux de gentiane, de grands oiseaux ou d'insectes rares y transhument, qui pour observer des papillons endémiques, qui pour se lancer sur le vélorail du Cézallier. Les enfants ne sont pas en reste, une randonnée dégustation pour le jeune public leur permettra de goûter à plusieurs plantes – et leur apprendra à les respecter.
10. La Camargue (Bouches-du-Rhône)
L'univers mouvant de la Camargue, mariage d'eau et de terre sous un ciel immense, a déjà de quoi déboussoler. Mais lorsque l'on emprunte la piste cahoteuse reliant Salin-de-Giraud à la mer, le décor prend l'apparence d'un mirage. Filant à travers les étangs, l'étroit chemin trace une ligne qui s'évapore entre la blancheur éclatante des salins et les reflets inconstants des marais. Au loin, comme unique point de repère, le phare de la Gachole élance une silhouette salutaire. Enfin, une dune de sable annonce le terminus de ce périple hallucinatoire: la plage de Beauduc, longue de plusieurs kilomètres, dévoile ses paysages de bout du monde.