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Publié le 07/02/2019 5 minutes de lecture
Des créations architecturales en forme de bulle géante ou de roseaux monumentaux, des tombeaux impériaux recouverts de végétation, des forgerons séculaires, le secret de la longévité des japonais au cœur d’une cérémonie… Apprêtez-vous à découvrir tout cela à Osaka, ainsi que quelques surprises culinaires…
Les réussites architecturales les plus stupéfiantes du Japon
Amateurs d’art et d’architecture, un séjour à Osaka sera marqué d’une croix blanche dans vos récits et souvenirs de voyage. Immanquable, au centre de la ville, entouré de douves, le château d’Osaka évoque la magnificence et la puissance du général qui unifia le Japon à la fin du XVIè siècle. Situé au cœur d’un parc, le lieu devient féérique au printemps, à la floraison des cerisiers, et à l’automne. L’architecture moderne a choisi de rivaliser avec cette splendeur monumentale… et elle y parvient. Le grand architecte Tadao Ando a particulièrement gâté Osaka, sa ville natale : l’église d’Ibaraki, par exemple, est inondée d’une lumière pénétrant le bâtiment par deux interstices formant une croix.De grands noms de l’architecture internationale ont également donné des chefs d’œuvre à Osaka. Le Français Paul Andreu a ainsi doté le Musée de la marine d’un magnifique dôme de verre et d’acier en guise de structure extérieure, qui le fait ressembler à une bulle géante émergeant de la baie d’Osaka. Le Musée National d’art d’Osaka est un incontournable, non seulement pour sa collection, riche en Cézanne et Picasso, mais aussi et surtout pour son bâtiment : les collections sont souterraines, disposées dans un espace évoquant un sous-marin, tandis que l’extérieur fait, selon les interprétations, songer à un papillon ou à des roseaux chahutés par le vent. L’architecte du musée, César Pelli, est aussi l’auteur du Abeno Harukas, le plus haut gratte-ciel du Japon, au dernier étage duquel on domine Osaka. Un autre gratte-ciel, le Umeda Sky building, ressemble à un arc de triomphe futuriste, surmonté… d’un jardin flottant. La ville a également donné carte blanche au fameux artiste autrichien Hundertwasser, qui a réussi le tour de force de transformer en œuvres d’art colorées des usines situées sur l’île de Maishima.
L’histoire grandeur nature
Les pharaons de l’Égypte antique avaient pour tombeaux des pyramides, les empereurs romains des mausolées, et ceux du Japon des tumulus à l’étrange forme de trous de serrure. Le plus grand de ces tombeaux à la forme étonnante, que l’on nomme kofun, se trouve à Osaka, juste en face du parc Daisen : imaginez un trou de serrure, donc, long de 486 mètres, aujourd’hui recouvert d’arbres et entouré de douves, dont on peut faire le tour (en une heure à peu près). Il s’agit de la tombe du seizième empereur du Japon, Nintoku. Quatre autres kofun, plus petits mais également entourés de douves, se trouvent dans les environs de ce tombeau gigantesque.
Quittons un peu le centre d’Osaka pour nous nous rendre dans une petite ville un peu plus au nord : Mino. Particularité ? Son parc est le point de départ de l’une des randonnées les plus délicieuses du Japon ; il s’agit de bien plus qu’un parc, en réalité : ce lieu, où les habitants d’Osaka aiment se ressourcer au contact de la nature, est un site sacré du bouddhisme depuis 1300 ans. On y croise temples, maisons et échoppes traditionnelles, pontons pittoresques. La nature y déploie de petites montagnes et une chute d’eau qui attire les visiteurs… et quelque 980 essences végétales, qui en font un lieu de toute beauté au printemps et en automne. Vous pourrez même déguster certaines de ces feuilles tombantes, les momijo tempura : des feuilles cultivées pour être consommées, et frites ! Vous en trouverez dans le parc.Des mets réputés et étonnants
Les produits qui ont fait la renommée mondiale d’Osaka sont surprenants. Il y a d’abord… les rāmen instantanés ! Les rāmen sont ces bouillons de pâtes incontournables en Asie. Momofoku Ando, le créateur de leur version instantanée (qui a changé la vie de millions d’Asiatiques, et qui a permis leur internationalisation), venait d’Osaka : un musée gratuit est consacré à cet illustre personnage et à son invention ; vous pourrez y fabriquer votre propre emballage de rāmen à emporter.Un autre produit culinaire d’Osaka à la renommée internationale est le whisky ! Les whiskys japonais, depuis plusieurs années, rivalisent et surpassent les whiskys d’Ecosse… Et celui distillé à Osaka a remporté de nombreux prix internationaux. Vous pouvez visiter la distillerie Suntory Yamazaki, fondée il y a près d’un siècle, en 1923, près d’une source d’eau minérale d’excellente qualité. La distillerie est toujours en activité, elle est désormais assortie d’un musée, et le site lui-même, dans son écrin de verdure, vaut le déplacement.
Si vous n’êtes amateur ni de rāmen, ni de whisky, vous pourrez goûter les spécialités d’Osaka suivantes : Okonomiyaki, une sorte de galette garnie saupoudrée de copeaux de bonite séchée. Tayo-yaki : des raviolis au poulpe, servis avec du gingembre mariné. Kushikatsu : des brochettes de viande, de fruits de mer ou de légumes grillés dont les ingrédients sont écrasés, frits et servis avec une sauce salée.Couteaux et thé matcha : l’héritage vivant de Sakai
Les souvenirs que vous pourrez rapporter de Sakai, une petite ville au sud d’Osaka, seront à mettre en soute pour le vol retour : vous ne passerez pas la sécurité de l’aéroport avec ! Sakai est en effet un centre séculaire de production artisanale de couteaux. Pas de ces couteaux qui s’ébrèchent en deux-deux, non : de ces couteaux que l’on se transmet de génération en génération, et qui sont autant des œuvres d’art que d’incomparables outils (notamment utilisés par les meilleurs cuisiniers japonais pour couper les sashimi). Pour vous faire une idée du savoir-faire qui fait la qualité et la réputation de ces couteaux, rendez-vous par exemple dans l’atelier de la famille Mizuno, actif depuis quatre générations : vous pourrez assister à l’impressionnant travail de forge de l’acier, qui réclame une dextérité et une prudence (attention au four de 900 degrés) irréprochables. A la japonaise.
Il n’y a pas que la tradition des meilleurs couteux du Japon (d’Asie ?) que l’on fait perdurer à Sakai : il y a également celle de la cérémonie du thé. Et pour cause : le pionnier de cette cérémonie, Sen no Riku, est né ici. La cérémonie du thé est l’un des plus célèbres traits culturels saillants du Japon, enseigné dans des écoles dédiées. Ce que l’on sait moins, au sujet de cette cérémonie, c’est que le thé d’une superbe couleur verte vive au centre de cette mise en scène très codée est sans doute l’un des facteurs de la longévité exceptionnelle des Japonais : le thé Matcha. Contrairement à tous les autres thés du monde, le Matcha n’est pas une infusion de feuilles de thé, mais les feuilles elles-mêmes, pulvérisées après un mode de culture très particulier (les plants poussent en partie protégées du soleil). Le mélange tout aussi particulier de cette poudre dans l’eau, à l’aide d’un shazen (un fouet en bambou) est au centre de la cérémonie : tout cela en fait une boisson dont il est désormais scientifiquement prouvé qu’elle est 137 fois plus antioxydante (autrement dit, qui ralentit le vieillissement) que le thé vert classique, qui est déjà considéré comme la boisson la plus antioxydante ! Sakai est donc l’endroit idéal où partager ce secret de longévité des Japonais.Article réalisé en partenariat avec le Bureau des transports du district de Kinki.