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Publié le 15/02/2020 4 minutes de lecture
Oświęcim, une des plus anciennes villes de Haute-Silésie, est aujourd’hui un centre industriel de moyenne importance, à la frontière de la Petite-Pologne . À l’étranger, on la connaît surtout sous son nom allemand d’Auschwitz.Celui-ci est irrémédiablement lié à l’une des plus abominables pages de l’histoire humaine. En effet, le camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz-Birkenau est devenu le symbole de la Shoah. Plus d’un million de Juifs, ainsi que de nombreux Polonais et Roms, furent assassinés ici par les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale. Les deux parties du site, le camp principal d’Auschwitz I et celui, bien plus vaste, de Birkenau (Auschwitz II), ont été ouvertes à la visite. Le site d'Auschwitz peut faire l'objet d'une journée d'excursion depuis Cracovie.
Mémorial et musée d’Auschwitz-Birkenau
Les deux secteurs du camp, Auschwitz I et Birkenau (Auschwitz II), sont restés en l’état et ouverts au public. Il est nécessaire de visiter l’un et l’autre pour prendre la mesure des lieux, tant en termes de superficie que d’horreur.D’avril à octobre, il est impératif de se joindre à une visite guidée si on arrive entre 10h et 15h. Réservez longtemps à l’avance, en ligne ou par téléphone, ou venez tôt (avant 9h30). Les visites guidées en français (une par jour) sont indiquées sur le site Internet.La plupart des visites incluent un court film documentaire sur la libération du camp par les troupes soviétiques en janvier 1945 (déconseillé aux moins de 14 ans). Si vous ne faites pas la visite guidée, procurez-vous un exemplaire du Guide d’Auschwitz Birkenau. Celui-ci contient les plans des deux camps.Le centre d’accueil du musée est à l’entrée du site d’Auschwitz I.
Auschwitz I
Auschwitz I n’a été que partiellement détruit par les nazis en fuite, et beaucoup des bâtiments d’origine sont encore debout.Du centre d’accueil des visiteurs, dans le bâtiment de l’entrée, on pénètre dans le camp en passant par un portail tristement célèbre, surmonté du cynique Arbeit Macht Frei (“Le travail rend libre”). Le panneau est en fait une copie, l’original ayant été volé fin 2009. Bien qu’il ait été retrouvé quelques jours plus tard, les voleurs l’avaient découpé en morceaux et il fallut 17 mois pour le restaurer. La réplique est restée en place, et le panneau d’origine est désormais exposé dans le musée.Treize baraquements (blocks) sur les trente restants accueillent des expositions consacrées aux victimes selon différents thèmes, comme la création du camp, la confiscation des biens des déportés, la vie quotidienne ou encore la résistance.Une autre exposition relate le processus d’extermination de masse mis en œuvre par les autorités nazies, de l’arrivée des convois de déportés sur la rampe du camp, la sélection des victimes effectuée par les médecins SS et leur mort dans les chambres à gaz.Les collections présentent les milliers d’objets volés aux déportés : valises, vêtements et chaussures, lunettes, uniformes rayés du camp, mais aussi amoncellements de cheveux féminins. Présentées sans commentaires superflus, ces collections parlent d’elles-mêmes.
Des œuvres d’art (dessins et peintures), réalisées par des rescapés, témoignent de ce qu’ils ont subi et de leur résilience. Enfin, des expositions nationales, telles La tragédie des Juifs slovaques, Les déportés de France à Auschwitz, 27 mars 1942 - 27 janvier 1945 ou L’extermination des Roms d’Europe, ont été créées à l’initiative d’anciens détenus ressortissants de différents pays.Le fonds comprend également des archives émanant de l’administration du camp ou de la résistance, des récits d’anciens détenus et les dépositions faites lors des procès intentés contre les nazis.Birkenau (Auschwitz II)
Si les Allemands détruisirent une bonne partie de Birkenau avant leur fuite, les dimensions du lieu, avec de longues clôtures de barbelés et des miradors presque à perte de vue, vous donneront une idée de l’ampleur des installations (on peut monter au mirador de la porte d’entrée). Si vous ne suivez pas une visite guidée, assurez-vous d’avoir assez de temps (au moins une heure) pour faire le tour du camp.C’est à Birkenau que le génocide organisé des Juifs atteignit son paroxysme.La majorité des exécutions de masse eurent lieu dans cet immense site, construit pour servir de camp d’extermination. Les lieux parlent d’eux-mêmes, mais une exposition permet de découvrir la fonction et l’histoire du site en parcourant les lieux dans le même ordre que les victimes.Énorme (175 ha) et conçu pour une “efficacité” maximum, le camp comptait plus de 300 baraquements de prisonniers. Dans chacun, étaient entassées 300 personnes. Il y avait quatre immenses chambres à gaz à Birkenau, associées à des crématoriums et équipéesd’ascenseurs électriques pour faire monter les corps à hauteur des fours. On peut visiter les bains et suivre le parcours qu’empruntaient les prisonniers vers la mort. Un monument en hommage aux victimes a été érigé dans l’enceinte du camp de Birkenau.
Centre juif d'Auschwitz
Dans le centre d’Oświęcim, ce musée commémore la communauté juive florissante qui vécut ici jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. D’un côté, on a la synagogue Chevra Lomdei Mishnayot restaurée ; bâtie en 1913, elle s’ajoutait à la trentaine de synagogues que comptait la ville avant la Shoah. Adjacente, l’ancienne maison de la famille Kornreich est aujourd’hui pleine de photographies et d’objets évoquant l’Oświęcim des Juifs et le terrible processus de leur extermination.
Informations pratiques
Depuis/vers Cracovie
La plupart des visiteurs passent par Cracovie pour se rendre à Oświęcim. Le bus (12 zł, 1 heure 45) est plus commode que le train, car il vous déposera près de l’entrée d’Auschwitz (la gare ferroviaire est à 1,6 km). De nombreux minibus partent aussi pour Oświęcim depuis leur terminus en retrait d’ul Pawia, à côté de la Galeria Krakowska.Les panneaux pour Oświęcim (Auschwitz) vous feront emprunter la N44, à deux voies, mais l’autoroute à péage A4 est plus rapide (sortez à Chrzanów et prenez la route n°933). Venez tôt (avant 9h30) si vous voulez trouver une place sur le parking du site (13 zł la journée). Sinon, il existe des parkings privés accessibles à pied, ou allez au parking moins fréquenté de Birkenau (10 zł) et prenez la navette pour Auschwitz I.
Comment circuler
Une navette gratuite relie Auschwitz I et Birkenau, à intervalles de 10-20 minutes (de 10h30 à 19h) d’avril à octobre, de 30 minutes de novembre à mars. À défaut, les 2 km entre les deux sites se font aisément à pied.
Horaires et tarifs
Mémorial et musée d'Auschwitz
- 7h30-19h juin-août;7h30-18h avr-mai et sept;7h30-17h mars et oct;7h30-16h fév;7h30-15h jan et nov;7h30-14h déc
- tarif plein 60 zt, tarif réduit 55 zt
Centre juif d'Auschwitz
- du dimanche au vendredi de 10h-18h avr-sept et de 10-17hoct-mars
- tarif plein 10 zt, tarif réduit 6 zt